Au fil de l'onde, nous progressons, tantôt croisant un cargo, tantôt rattrapé par un porte-conteneurs ! La routine en ces lieux...
La brise commence à forcir, le clapot à lever, un peu de toile active la marche.
Une curieuse embarcation se profile, sur notre avant, qui grandit vite, se rapproche.. Un mât sur un navire à moteur ? Un bout-dehors sur un navire de pêche ?
Nous comprenons mieux quand il arrive à portée d'yeux: bateau de pêche à l'espadon, de pratique locale, avec sa coque basse et large , sa tour "effel" d'observation et de timonerie d'une hauteur insensée, son bout-dehors de tir d'une avancée disproportionnée... Très typique et efficace mais indisposant car contraire aux lois de l'architecture navale !
De forte la brise devient vent !
Il faut réduire aux approches de Reggio di Calabria dont nous cherchons le port ! La passe est embouquée dans des creux de 2 mètres en espérant la libre pratique ! A l'abri de la contre-jetée, nous faisons un tour dans la marina bondée et inabordable.. Un accostage acrobatique au quai des carburants par une houle entrante de 1m nous fait apprécier l'épaisseur des pneus de protection (merci Pirelli ?) et la faculté de faire le plein en gazole (merci Agip ?)...
Quelques échanges avec le pompiste nous permettent de visualiser un poste d'amarrage sur un quai réservé au ferry-boat du week-end ! C'est dit, c'est vu, c'est à ... faire !!!
La houle est toujours haute, la manoeuvre délicate... A lacher l'ancre, à dévider la baille, à culer contre la quai, à lancer les aussières, et....à attendre le bon vouloir d'un spectateur à tourner l'amarre à la bite : impossible de quitter le bord ! Enfin, un bon bougre a compris et se décide à nous venir en aide (Merci Giorgio !) ...A reprendre la chaîne pour s'éloigner du béton beaucoup plus résistant que le plastique de la jupe !
Nos amis, sur AURORA, n'ont pas eu de chance ! Leur tentative s'est terminée par un brutal et destructeur abordage par l'avant suite à une déferlante aléatoire venue de la passe s'écraser sur le quai: ils étaient sur le passage et ont vu leur étrave défoncée: touché, certes, mais pas coulé (merci Bénéteau ! ) !!! Aurora aurait-il été victime du Scylla, fille de Phorcys et de Hécate, monstre à six têtes, et dévoreuse des compagnons d'Ulysse?
Nous nous posons encore la question !
Message édité par : Argentin / 05-01-2009 01:03