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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : "La compagnie a abandonné l´équipage comme de la viande"

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Midi Libre 11/09/2012

Trois mois après son départ de Sète, le commandant du Bni Nsar a rebondi. Mais doute que ses hommes aient pu en faire autant.

Il ne se faisait pas vraiment de mouron pour son avenir, le commandant du Bni Nsar, lorsqu’il quitta Sète, et ses marins, au début du mois de juin. Et Jacques Casabianca ne fut pas surpris non plus de n’avoir aucune nouvelle de la compagnie alors qu’il était encore sous “contrat de fait” avec la Comanav-ferries Comarit. Un armateur qui aura été "lamentable jusqu’au bout", glisse le Marseillais (il a aujourd’hui rebondi dans une autre compagnie), n’ayant même pas daigné signifier aux commandants qu’ils étaient remerciés.

"J’ai bien peur que beaucoup galèrent dans les rues de Casa" Jacques Casabianca

Mais au-delà de cela et des "quelques dizaines de milliers d’euros" que la Comanav ferries lui doit, Jacques Casabianca en veut plus encore à son ancien employeur d’avoir fait si peu de cas de son équipage, "abandonné comme de la viande". Ces dernières semaines, il a tenté par différents moyens d’entrer en contact avec quelques-uns de ceux qui avaient quitté Sète pour le Maroc début juin. Sans succès. "J’ai bien peur que beaucoup - hormis les officiers mécaniciens, qui auront sûrement trouvé à se réembarquer - galèrent aujourd’hui dans les rues de “Casa”. J’espère seulement qu’on n’aura pas fait trop de problèmes à ceux qui se sont exposés (à Sète) durant le conflit."

Et l’homme est d’autant plus amer de l’abandon de ses hommes par l’armateur qu’ils avaient, à ses côtés, travaillé jusqu’au bout pour mener à bien la procédure d’arrêt de longue durée avant de quitter le navire. Nettoyage, graissage, "tout avait été fait dans les règles, et avec les moyens du bord", qui étaient, on le sait, plus que limités.

En revanche, il ne croit pas à une relance possible de la ligne avec ces navires. En tout cas pas dans cet état. "Avant même le début du conflit, nous, les commandants, commencions à nous poser quelques questions niveau sécurité des passagers. On n’aurait pas pu continuer longtemps comme ça. Et aujourd’hui, quiconque voudrait repartir avec ces bateaux devrait se livrer à une importante remise à niveau." La justice devrait de toute façon trancher sous peu (lire ci-dessous) leur avenir.

Seule éclaircie dans le tableau : le souvenir d’"une aventure humaine hors du commun dans une ville dont tous les acteurs ont été remarquables. Port, Ville, agglo, Sétois, tout le monde a tellement fait cas de notre sort que désormais, je me sens un peu d’ici". Momo le Bosco, Abdenaceur le maître d’hôtellerie, Haddou le chef mécanicien, "ces si bons gars" du Bni Nsar, n’avaient d’ailleurs pas été les derniers, dans leur Lettre ouverte à la France, début juin, à remercier les Sétois de leur soutien.

Une décision de justice puis la vente aux enchères ?

Voilà plusieurs semaines qu’ils sont muets comme des tombes, les ferries marocains. Depuis que leurs équipages ont, en plusieurs départs, quitté l’Île singulière pour le Maroc. La plupart au printemps, après avoir obtenu de haute lutte leurs “bons de débarquement”, d’autres courant juillet. D’autres, enfin, ont préféré éviter le rapatriement et tenter leur chance ailleurs, en Europe. Il faut dire que, selon les rares échos de la situation de ceux qui sont revenus au pays (lire ci-dessus), les lendemains déchantent. Et les huit marins restés sur Sète pour garder les bateaux s’estimeraient même chanceux ! Quant à l’avenir des trois navires qui encombrent encore largement le port de Sète, il dépendra dans un premier d’une décision de justice qui, le 14 septembre prochain à Montpellier (bien que la décision pourrait être renvoyée), rendra ou non exécutoire la saisie jusque-là conservatoire des navires.

Le Bni Nsar et le Marrakech ne seraient “bons” que pour la ferraille

Si tel est le cas pourrait être obtenue la mise en vente des trois ferries sur laquelle les créanciers (et notamment les salariés) pourraient récupérer quelques “billes”.

Sans vraiment croire à une issue rapide, le président de l’EPR Port Sud de France, Marc Chevallier, l’espère néanmoins : « Plus les bateaux restent à quai, plus ils se détériorent et moins ils auront de valeur marchande. Du reste, je ne vois pas d’autre issue que la ferraille pour deux d’entre eux : le Bni Nsar et le Marrakech. »

Et l’EPR Port Sud de France serait d’autant plus preneur d’une solution rapide que la présence des bateaux de la Comanav ferries-Comarit entravera irrémédiablement les travaux qui devaient être engagés sur le Môle Masselin.

Pa.C



Publié le : Mardi 11 septembre 2012