InfoVent InfoMer
18-05-2024 à 13:11

SW   2 Noeuds

Rafales   5 Noeuds

Température mer 15°C

Historique

InfoNavigation
InfoSondage
Faut-il revenir à une gestion du port en régie municipale ?
Résultats  Anciens sondages
  • Votes : 1107
  • Commentaire(s) : 11
InfoRigolo
Le bonheur est un état d'esprit.
InfoVidéos

Publiée le 05-06-2022

InfoLocalisation
InfoMèl
Recevez par mail les nouveautés du site.
InfoDon
Contribution à l'indépendance du site en le soutenant financièrement

InfoThèque
InfoMinisites

Revue Presse : La pêche récréative victime de son succès ?

875_K201.jpg
Photo Vincent ANDORRA

édition du vendredi 22 janvier 2010

RAPPEL : De l'époque de la dorade à celle du loup, des centaines de pêcheurs à la ligne peuplent Sète, ses côtes et ses canaux...

« Hier soir, je suis allé au loup avec un copain. On s'est gelés une demi-heure, y avait rien. Pas grave, on a discuté et on est rentrés... » Cet habitué des quais n'en veut pas aux canaux sétois de ne lui avoir pas versé son tribut... Il ressort du magasin avec l'anneau qui faisait défaut à sa canne, et quelques appâts, pour la soirée. Il fait partie, comme plusieurs centaines de Sétois, rejoint par au moins autant "d'estrangers", de ces pêcheurs à la ligne qui, été comme hiver ou automne, d'ailleurs fixent leur sillon, ou leur bouchon un peu partout en ville mais aussi sur l'étang et même en mer. Jamais bien loin en tout cas. Paisibles sauf à la Pointe, parfois.

Sauf que voilà. Depuis quelques années, et avec plus d'insistance depuis quelques mois, on entend çà et là monter les griefs à l'égard de ces pêcheurs-là. Et pas uniquement au regard des boîtes d'appâts que certains abandonnent un peu trop facilement sur les quais. Non, certains leur reprochent de "dépeupler la mer", de puiser dans la ressource à un point que la pêche professionnelle pourrait en être affectée ! Dans la même veine, encore plus nombreux sont ceux y compris parmi les pêcheurs récréatifs qui déplorent que les mailles des poissons (car il en existe) soient rarement respectées.

Pour y voir plus clair, rien de tel que de remonter à la source. C'est donc du côté des professionnels de la vente de matériel et d'appâts, et de leurs clients, que nous sommes allés pêcher quelques informations... Installé quai de Bosc, à deux cents mètres d'« un coin de pêche à la dorade mythique » , Bernard Rolouis n'est pas surpris par de telles "accusations", même si, selon lui, elles relèvent d'une minorité, comme les excès de certains de ses clients d'ailleurs.

Ainsi, celui-ci compte parmi ses habitués « d'anciens patrons pêcheurs à la retraite. Et je peux vous dire que pour se retrouver aujourd'hui dans la peau d'un pêcheur plaisancier, ils savent bien que le seau du pêcheur à la ligne est plus souvent vide que plein. » Même si « certains voudront toujours en tirer profit », Bernard Rolouis assure qu'en moyenne, le kilo de poisson revient plutôt très cher aux amateurs de pêche à la ligne (lire ci-contre). Par ailleurs, la passion qui conduit des centaines d'amateurs à se geler des nuits entières pour traquer le loup, ou à jouer des coudes pour remplir leur seau de dorades, irrigue toute une économie : « Un pêcheur régulier , confie le détaillant, investit 500 à 600 € par an entre plombs, fils, cannes, moulinets et surtout appâts. » Pour exemple, 12 crevettes vivantes se vendent 2,80 €, « et il faut en prévoir le double pour la soirée, sans être sûr de pêcher, d'ailleurs ». Quant au "bibi de Sète", un gros ver dont les dorades raffolent, « c'est 1,40 € le moyen, 2 € le gros. Et puis il y a le plomb, qui est de l'or. Alors moi, je vais vous dire : quand on me dit que les pêcheurs à la ligne pêchent pour en vivre, ça me fait rire. Surtout quand la dorade se vend 2 € en criée. C'est moins cher que le bibi ! »

Patrice CASTAN



Publié le : Vendredi 22 janvier 2010