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Revue Presse : On est allés un peu loin

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édition du vendredi 11 décembre 2009

PROFIL : Nicolas Giordano et son frère possèdent deux thoniers senneurs

Voilà un patron atypique. Nicolas Giordano est... ingénieur en électronique ! Mais il a choisi le thon. Par vocation familiale, un peu - son père Antoine était patron - mais aussi pour « l'aventure, cette dimension plaisir dont on parle peu ». Lui et son frère François possèdent les Saint-Sophie François 2 et 3, deux petits thoniers de 32 m (certains dépassent les 40 m). Gamin, Nicolas Giordano bossait déjà, pendant les vacances, sur le bateau paternel, et comme pas mal de ceux qui ont ça dans le sang, il accepte l'aléatoire du métier : « Il y a ceux qui ne sont venus à la pêche au thon que pour l'argent.

Nous, on a intégré le fait que si rien n'est perdu quand on est au creux de la vague, rien n'est gagné quand on est au sommet. » De fait, Nicolas Giordano, qui ne fait pas partie des grandes gueules (« dont certaines ont fait beaucoup de mal à la profession ») n'est pas non plus adepte de la langue de bois : « En 2003, 2004, toutes les conditions étaient réunies pour bien pêcher, et on ne s'en est pas privé. On est peut-être allés un peu loin, on le paye aujourd'hui.

Ce qui fait mal, c'est que la France est la seule à payer la surpêche de ces années-là. » Sur le quota méditerranéen de 13 500 tonnes, la France "hérite" d'environ 2 200 ton nes auxquelles il faudra en effet retrancher la pénalité de 470 tonnes. « Restera 50 tonnes par bateau. » De quoi rentabiliser ? « C'est d'un chiffre d'affaires dont nous avons besoin, pas d'un volume donné. C'est là que la campagne de Greenpeace à notre encontre a un effet pervers : leur action a fait chuter la demande de thon rouge et comme il y a moins de demande, le prix a chuté, de 7 € le kg à 2 ou 3 € aujourd'hui... » Logiquement, pour être rentables, les thoniers devraient donc pêcher plus, effet diamétralement opposé aux visées des écologistes.

Nicolas Giordano relève d'ailleurs d'autres incohérences dans les discours tenus çà et là : « On nous dit qu'il y a du thon, mais moins de géniteurs. Ça veut aussi dire que les poissons que l'on observe vont le devenir. Et s'il n'y avait que des géniteurs, on relèverait la difficulté du thon à se reproduire... » Mais la seule menace qui inquiète véritablement le Sétois c'est l'inscription du thon à l'annexe 1 de la Cites (espèces protégées) et « l'interdiction de commercialiser ». Sinon, à 38 et 42 ans, les frères Giordano ne mettront pas leurs bateaux au déchirage.

Même si leur armement n'est pas rentable avec un thon vendu entre 2 et 3 € (et 50 tonnes par bateau), ils se savent « plus légers en charges » que beaucoup de thoniers sétois. Ils ont néanmoins vu leur chiffre d'affaires divisé par trois en 5 ans alors que les factures de gazole (70 000 €) ou les assurances (60 000 €) n'ont pas suivi la même courbe. Mais le jeune patron garde la tête froide : « Dans la pêche, les coups durs, c'est écrit d'avance. » Les écolos ? « Ils enfoncent des portes ouvertes. » Les scientifiques ? « Pour avoir des résultats, ils ont eu besoin d'être un peu alarmistes. Je pense qu'aujourd'hui, il faut calmer le jeu et entrer un minimum dans le détail. »



Publié le : Vendredi 11 décembre 2009