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Publiée le 05-06-2022

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 Des nouvelles de "Marie Alice"#401Répondre

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Merci Richard pour tes dernières nouvelles.
Bonnes fêtes de fin d'année à Salvador de Bahia qui aura vu cette année trois capagathois dans le port : David Augeix, Bertrand de Pontual et Richard Bessenay.
Comité de rédaction
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Brazil ô Brazil

A Salvador, on passe à la vitesse supérieure. Nous rentrons de plein pied dans la fièvre brésilienne. Nous prenons une place au Cenab. C'est une marina qui compte deux pontons à coté du port de pèche et du terminal des passagers des paquebots. Nous sommes dans le centre de la ville basse. En face de nous, le Mercado Modelo transformé en centre d'artisanat. C était l'ancien bâtiment des douanes et le marché aux esclaves. Aux sous sol nous pouvons visiter les caves qui étaient les anciennes geôles où on les entassait. Le petit détail est que ces pauvres malheureux avaient de l'eau jusqu'aux cuisses à marée haute. Plus loin, très fringante, la capitenaria del porto aux couleurs bleu et blanche. C'est l'autorité militaire de la marine nationale qui contrôle les mouvements des bateaux. (Passage obligé même pour nous, petit plaisancier.) En face de nous le célèbre élévator. C'est un énorme ascenseur qui nous emmène directement au Pélourinho dans le centre historique de la ville haute. Autour de tout cela une activité intense avec une circulation qui n'arrête jamais. Les vendeurs des rues finissent de donner la touche de couleur au panorama. J'arrive au bureau de la marina où Marcello qui parle très bien l'anglais nous inscrit pour une semaine d'escale. Nous avons tout le confort (eau, électricité et Internet.) Nous partons sans attendre pour les formalités administratives de l'état de Bahia. Après le passage à la police fédérale dans l'enceinte du terminal passager, nous allons à la Capitaineria del porto où le nouveau sésame sera validé.

Nous faisons connaissance avec nos voisins de pontons. Après la douche froide de l'ambiance pourrie du ponton village gaulois de Mindelo, nous avions une certaine appréhension aux concentrations de pavillons français. Mais ici, nous sommes agréablement surpris et retrouvons enfin toutes les valeurs de la solidarité marine. Spontanément les équipages nous saluent et nous donnent les informations qu'ils ont glanées ici et là. Cela nous fait toujours gagner du temps. Le lendemain matin nous partons en bus avec un autre équipage faire notre avitaillement.

Le bus conduit de manière hallucinante. Il nous arrête devant un immense super marché. Ce dernier tient plus du hangar que du grand magasin mais une foule dense s'y presse pour les achats de no&eunl;l. On trouve de tout mais il faut savoir chercher. Les rayons de plusieurs mètres de haut sont regarnis au chariot élévateur au fur et à mesure. Nous sommes un peu déroutés mais nous arrivons quand même à trouver les articles qui nous manquaient.
Pour les légumes et les fruits, Antoine et Céline (nos voisins de pontons) nous emmènent au marché Sao Joaquim juste à coté.
Nous avons l'impression d'être revenu à Tanger. C'est carrément un souk mais les brésiliennes en short remplacent les femmes voilées. Un dédale de ruelles couvertes abrite une multitude d'échoppes de toute sorte. La foule s'y pressent et nous trouvons les fruits et les légumes que nous cherchions.


En sortant, alors que nous cherchions le bus pour rentrer au bateau je suis bousculé. Sans que je comprenne un jeune brésilien tel un serpent glisse derrière moi et m'arrache ma montre. Il s'enfuit en courrant et disparaît dans la foule. Depuis les nombreuses années que je voyage, c'est la première fois que cela m'arrive. Je n'aurais pas du gardé au poignet ma belle Tissot qui m'avait été offerte pour un No&eunl;l par ma mère et mon épouse. Tout cela c'est passé sans violence à la vitesse de l'éclair sans que j'ai le temps de réagir. J'avais gardé ma belle chemise blanche et un joli short cela devait faire trop touriste ! On m'y reprendra plus. Dorénavant, je me promènerais en short et chemise défraîchis avec juste un minimum dans les poches sans portefeuille ou papier d'identité. Même avec l'expérience, on apprend toujours à ses dépends. Cela aurait pu être pire, certains se sont fait braquer avec des couteaux.

A propos de la délinquance, elle est très différente de chez nous. Ici, on ne braque pas par haine comme on peut le voir dans nos villes mais seulement pour du fric. Donc, si on n'oppose pas de résistance et que l'on n'a pas trop de chose à se faire dérober cela se passe sans trop de violence. Malgré cet intermède vexant qui m'a coûté ma belle montre, je ne jugerais pas le Brésil sur ces cas isolés. La vigilance est de règle et malheureusement les moments d'inattention peuvent des fois coûter cher.

Nous rentrons au bateau l'après midi et nous irons découvrir la ville haute. L'élévator pour 1,5 centime d'euros nous propulse 300 mètres plus haut dans le quartier du Pélourinho. Sortis de l'ascenseur, c'est le choc ! Les bâtiments sont déconcertants. Les façades coloniales rivalisent de détails et de luxe. Nous sommes en plein style baroque. Salvador n'a pas volé son surnom de Rome noire. Il n'y a pas une place ou un coin de rue sans son église. Tous ces bâtiments religieux rivalisent d'un luxe ostentatoire. Le plus fameux d'entre eux est Sao Francisco. Toutes les bas reliefs et les sculptures de la nef de cette basilique sont entièrement recouverts d'or ! Les rues de la vieille ville sont bordées par les anciennes maisons bourgeoises de style baroque. Les façades de couleurs pastel sont ornées de bas reliefs et de balcons. On imagine très facilement la richesse des colons à l'époque de la canne à sucre. A la différence d'Olinda, cette ville respire. On y travaille, on y vit. Même si l'on peu y déplorer un peu trop de touristes, la ville n'a pas vendu son âme et on peut toujours voir de belles Bahianaises dans de magnifiques costumes traditionnels. Les marchands ambulants nous proposent des tas de choses et animent les rues. Le soir tous les coins de rues ont leurs orchestres qui font danser spontanément les passants. Ce n'est pas vraiment l'endroit pour se reposer. Si on n'aime pas la musique, la samba, la danse, il est préférable d'éviter. Avant 2 ou 3 heures du matin c'est compliqué de dormir. Les décibels dépassent tout ce que l'on peu imaginer et souvent dans le bateau nous avons l'impression d'être au bar d'un night club. Dans ces cas vaut mieux carrément participer à la fête.


Nous devons nous renseigner pour prendre le car pour visiter Rio de Janeiro. Le matin nous cherchons le bus qui va nous amener à Rodovaria, la gare routière d'où partent tous les bus pour les grandes villes. Le terminal est tentaculaire et après renseignements pris, nous trouvons la compagnie qui va à Rio en passant par Porto Seguro. Notre problème était de savoir s' ils acceptaient les chiens dans leurs bus. C'était donc possible à condition que le brave toutou voyage dans une boite cage fermée. La moitié du problème était résolu. Il nous fallait à présent, trouver la boite adéquate. Nous reprenons le bus dans l'autre sens pour aller déjeuner au bateau. Nous aviserons l'après-midi.

Comment s'expliquer en Brésilien pour trouver un magasin vendant des accessoires pour chien. Nous partons dans le quartier du port et après plusieurs tentatives et explications avec les mains nous rencontrons un charment vieux monsieur qui comprend ce que nous lui demandons. Spontanément, il prend les pages jaunes et téléphone à plusieurs boutiques pour trouver l'objet. Nous avons le nom et l'adresse de planet dog , le magasin qu'il nous fallait. C'est complètement fou cette gentillesse gratuite. Il refuse même que l'on paye le téléphone. Pour gagner du temps nous prenons un taxi qui nous mène directement à l'adresse. Il fallait s'en douter ce genre de boutique ne se trouvait pas dans les quartiers populaires mais dans un des coins résidentiels de Salvador à Bara.

Ici, on change de décor. Les buildings de luxe bordent la plage. Les rues sont balayées et les jardins publics sont magnifiquement entretenus. Sur la plage une foule très smart se donne aux joies de la baignade, du surf, du jogging ou autres exercices physiques. (La culture de la beauté plastique est très importante ici.) Comme par hasard, c'est ici aussi, que l'on trouve les belles brésiliennes en string que l'on voit sur les magazines. Nous en profitons pour visiter cet admirable quartier. Nous apercevons le charmant phare de l'entrée de la baie de Bahia puis les différents forts qui se succèdent. Lorsque nous revenons sur nos pas, nous apercevons la statue du christ érigée face à la mer. Nous rentrons au bateau riche de la découverte d'une autre facette de cette ville. Pour ceux qui penseraient que le Brésil est sous développé je leurs répondrais qu'il faut aller voir un peu plus loin que le bout de leur clocher et arrêter les cocoricos. Le shoping center de Bara est d'une dimension tentaculaire. Notre part dieu (plus grand centre commercial de Lyon) fait figure de parent pauvre face à ces infrastructures. A l'intérieur, les boutiques rivalisent de luxe et toutes les marques internationales sont présentes. Ce pays est décidément le pays des contrastes où la misère côtoie le luxe ostentatoire. Mais tout cela se passe dans une nonchalance et une sérénité assez déroutante.

Depuis que nous sommes arrivés il est très difficile de dormir. Et ce soir encore comme tous les autres soir des orchestres crachent des niveaux monstrueux de décibels. Cela sera soit boules quies soit Samba dans la rue avec les brésiliens. La solution lorsque l'on opte pour la Samba est de mettre un peu de coton dans les oreilles pour atténuer la force des amplis afin d'éviter de devenir sourd.
Demain, nous partirons pour le mouillage d'Itaparika. Cela, nous reposera de la houle qui secoue le bateau dans le port, du bruit et de la pollution du Cenab. Malgré tout, ce port reste le meilleur endroit pour sentir battre le cœur de cette énorme cité.

Nous avons attendu la marée montante pour avoir les bons courants jusqu'à Itaparika. La traversée de la Bahia dos Santos se fait au milieu des cargos ou autres tankers au mouillage qui attendent leur tour pour avoir leur place à quai. Il faut contourner l'île par l'est pour arriver au mouillage paradisiaque de la marina d'Itaparika. Ici, on change encore de décor. Les palmiers et cocotiers ont remplacé les buildings et les barques de pécheurs aux voiles latines ont remplacé les cargos. Le mouillage se fait dans une zone très précise entre les bancs de sable. La mer est émeraude et nous mouillons l'ancre par 8 mètres d'eau à marée haute. Du bateau, nous admirons le village avec plus loin en toile de fond des plages de sable blanc, des cocotiers et des palmiers. Un banc de sable d'un blanc immaculé s'interpose entre nous et ces plages. Plus près de nous, le front de mer est tout a fait charmant. Encore beaucoup de maisons de style colonial bordent la plage. Au bout, le fort marque la pointe de l'île. A côté, le centre du petit village s'articule autour de son église. La place ombragée par des arbres tropicaux est le centre d'activité. Quelques bars et commerces d'artisanat ceinturent cette place.

Au mouillage, nous retrouvons beaucoup de bateaux français que nous connaissons. Nous les rejoignons en vue d'une fête entre nous pour le réveillon. Nous avons encore une journée pour découvrir ce petit paradis. Le lendemain matin, nous partirons en excursion parmi les ruelles du village.
A mesure de cette découverte, nous jaugeons l'importance de cette île. Bien sûr, les jolies maisons bourgeoises se trouvent en bord de plage mais à quelques centaines de mètres se trouvent des quartiers plus populaires. Au fil de notre promenade nous traversons même une favela. Malgré la pauvreté de ces quartiers nous ne sentons pas d'agressivité de la part de ses habitants. Lorsque nous revenons par une route principale nous trouvons tous les commerces nécessaires à la vie de tous les jours.

Et si le paradis existait sur la terre ? Peut être pourrait il être ici ? Lorsque nous recevons les nouvelles de la France où nous entendons les gens traumatisés par la crise qui se plaignent de leurs pouvoir d'achat et de la température extérieure, nous avons l'impression d'être privilégiés. Cependant, rien n'est parfait. Ce coin de rêve tropical est malgré tout pollué par la délinquance. La nuit avant notre arrivée, un bateau français que nous connaissions s'est fait attaquer dans la nuit.

Vers les 3heures du matin, des individus masqués sont montés à bord armés de matraques pour les dévaliser. Ils ont d'abord visité le bateau pendant leur sommeil pour voler ce qu'il y avait à prendre. Ne trouvant pas d'argent, Ils ont réveillé ce couple sexagénaire. Visiblement drogués, ces malfrats ont commencé à cogner le mari pour lui faire dire où était l'argent. La femme qui essayait de s'échapper s'est retrouvée matraquée aussi. L'homme qui a voulu résister s'est retrouvé passé à tabac. Ce n'est qu'après le départ de ces voyous qu'ils ont pu appeler à l'aide. Un des bateaux voisins qui n'avait rien entendu a pu se porter à leur secours. Le couple a été hospitalisé dans la nuit avec pour le mari traumatisme crânien et dents cassées ainsi que de multiples contusions et pour la femme un hématome impressionnant sous l'œil.


Toute la communauté yachties s'est mobilisée et a été très choquée de cette agression. La télévision locale a même fait un reportage sur ce fait divers. La police a mis beaucoup de moyens pour retrouver ces voyous. Dans la journée qui a suivie des suspects on été interpellés et l'enquête a avancé très vite. Les autorités locales ont été très efficaces, tant sur le niveau de l'enquête que sur le niveau de l'assistance aux victimes. Le consul de France prévenu de cette agression a organisé le rapatriement des victimes en vues de chirurgie réparatrice. Le gouverneur de l'état de Bahia a offert les frais de la place de port pendant tout le temps nécessaire au rapatriement et au retour des victimes. Visiblement, tout le monde a été choqué par ce fait divers, les Brésiliens peut être plus que les autres.
Cela ne doit pas ternir l'image de ce pays merveilleux dont la plus grande majorité de ces citoyens sont d'une gentillesse hors du commun.
Peut être que la leçon à en tirer, c'est d'être encore plus vigilant et de se fermer à clef la nuit à l'intérieur de nos bateaux.

Le réveillon du jour de l'an s'organise dans un petit village sur les bords du Paraguassu. Nous devons pour y arriver remonter ce fleuve sur environ 20 miles.
Le départ d'Itaparika pour l'entrée du fleuve Paraguaçu se fait souvent au moteur par manque de vent en contournant certaines petites îles de la baie et les bancs de sable. La navigation est délicate mais pas difficile. L'estuaire du fleuve est immense. Nous y pénétrons avec une petite brise qui nous pousse. C'est magique, nous remontons à la voile le Paraguaçu, poussés par le vent et les courants. Les berges arborent une végétation exubérante. Quelques petites maisons de pêcheurs se trouvent ici et là dans des trous de la forêt. Au fil de la remontée en slalomant entre les bancs de sable, nous croisons les pirogues des pêcheurs. La remonté jusqu'à Maragogipe ne pose pas de réels problèmes. Par contre, pour les 10 miles qu'ils restent à faire pour arriver à San Francisco de Iguape, le petit village du bout du monde, il nous faut la clef du labyrinthe. Les Français qui tiennent la Poussada du village où nous devons passer le réveillon nous ont fourni une liste de ces waypoints auxquels il faut strictement se conformer pour pouvoir arriver. La dernière étape s'effectue avec des changements de cap tous les 500mètres aux rythmes des waypoints. Enfin, au détour d'un méandre du fleuve nous apercevons la magnifique église coloniale face à la berge. Nous sommes arrivés, nous jetons l'ancre face à se décor d'un autre temps.

Nous sommes arrivés un jour avant la fête et nous sommes seulement trois bateaux à mouiller dans cet endroit magique. Nous découvrons ce petit village du bout du monde où malgré tout nous pouvons trouver tout ce qui est nécessaire à la vie de tous les jours. La chaleur est écrasante et les après-midi se passent souvent sous les tauds de soleil en essayant de s'abriter tant bien que mal de la chaleur.

Le lendemain matin, nous avons vu arriver un par un le reste de la flotte des français qui s'était donnée rendez-vous ici pour le réveillon. Pas moins de 10 bateaux ont trouvé leurs places devant le village, la rivière étant suffisamment large et profonde pour tous nous accueillir.


La soirée chez Emmanuelle et Jean-Pierre, le couple de Français qui tiennent la poussada de Iguape a été une réussite. C'est assez étrange de retrouver une vingtaine de compatriotes dans ce coin aussi reculé du Brésil. Emmanuelle nous a préparé des spécialités bahianaises ce qui nous a permit de découvrir une facette de la gastronomie de ce pays. La ca&iunl;pirina, le vin que tous les équipages avaient amené ainsi que la bière locale coulant à flot ont aidé à réchauffer l'ambiance. Après le repas, nous avons fait le spectacle en tirant sur les bords du Paraguassu nos fusées de détresse périmées. La soirée s'est terminée au rythme de la samba avec les gens du village et un orchestre locale.
Il nous a bien fallut une journée de farniente pour récupérer. Mes talents de coiffeur ont été une fois de plus mis à contribution, c'est ainsi que Laurence apprenant ma profession m'a demandé d'un ton si implorant de lui couper les cheveux. Je n'ai pas pu refuser.

Nous avions entendu parler du marché de Maragogipe. Aussi, plusieurs équipages ont décidé de s'arrêter devant ce bourg en descendant. De là, nous pouvions prendre un bus pour aller à Cachoeira. C'est dans cette partie du Brésil que tout a commencé. Les premiers colons sont arrivés dans cette région pour établir leurs colonies. Avec eux, sont aussi arrivés les catholiques pour évangéliser le secteur. C'est ainsi, que nous pouvons découvrir le long de ce fleuve tous ces magnifiques bâtiments. Cela va de la simple chapelle jusqu'aux abbayes.

Cachoeira fait face à Sao Félix. Ces deux villes sont séparées par un pont métallique dont les traverses branlantes nous font douter de sa solidité. Mais lorsque l'on est voyageur, il faut savoir s'en remettre à sa bonne étoile. La ville de Cachoeira est typiquement brésilienne. Nous retrouvons ici encore beaucoup de façades coloniales. Le musée de la ville est devant la place où a été prononcée l'indépendance du Brésil suite à de sanglants combats. Les ruelles de cette ville sont bordées de façades aux couleurs vives comme nous pouvons souvent les voir ici. La fin de la journée a été consacrée à la visite de la fabrique de cigares à Sao Félix. C'est dans cette ville que la marque Daneman s'est implantée depuis le dix-neuvième siècle dans des bâtiments magnifiques et entretenus à la perfection. Nous avons pu assister aux différentes phases de la fabrication d'un cigare. Nous n'avons pas pu résister à l'envie d'en acheter un pour les goûter.

Le soir à bord du bateau de Jean-yves et Laurence, nous avons pu méditer sur la crise économique qui secoue l'occident un verre de ca&iunl;pirina à la main en tirant sur notre énorme barrot de chaise que nous avions acheté quelques heures auparavant.

Les rencontres que nous faisons le long de notre voyage sont souvent de courte durée. C'est ainsi que nous quitterons Jean-Yves et Laurence qui naviguent avec leurs quatre enfants les laissant partir sur l'Argentine et le Paraguay.

Avant de revenir sur Itaparika nous décidons d'aller passer une journée au mouillage devant la magnifique abbaye de San Francisco. Le coin est magique. Le village derrière l'abbaye est adorable et nous passerons une nuit, seuls au mouillage avec seulement le braiement des ânes et les bruits de la forêt pour nous accompagner.

Au petit matin, nous repartirons pour Ribeira via Itaparika avec la bonne marée.
Plus tard, nous irons en excursion en car sur Rio Janeiro via Porto Seguro

Message édité par : infocapagde / 07-01-2009 19:44

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Merci à Richard qui vient de se repositionner sur la carte géolocalisation pour vous permettre de mieux le suivre.
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De Bahia à Rio

Cela fait à présent plus d'un mois que nous sommes au Brésil. Nous sommes revenus sur Salvador, mais cette fois-ci à la marina Pier Salvador dans le secteur de Ribeira.
Ce quartier un peu excentré est sympathique. Les façades coloniales défraichies ainsi que cette marina qui était l'ancienne base US d'hydravion pendant la seconde guerre mondiale donne un coté suranné à ce quartier. Le patron de la Marina, Sandoval, parle l'anglais et un peu le Français. Cette personne est d'une prévenance extrême. Il essaye par tous les moyens de satisfaire ses clients et se met en quatre pour trouver ce qu'on lui demande. De plus, ce port est deux fois moins cher qu'au Cenab et le quartier de Ribeira est totalement desservi par les bus pour toute la périphérie de Salvador .

Décidément ce pays n'en finit pas de nous étonner. L'art de vivre à la brésilienne nous enthousiasme toujours autant. Les brésiliens sont d'une gentillesse hors du commun. Cela va nous faire drôle lorsque l'on va rentrer en France. Encore une anecdote parmi de nombreuses qui mérite d'être contée. Alors que nous prenions le bus pour Itapua qui se trouve à une vingtaine de kilomètres au nord de Salvador, nous avons raté notre arrêt ne sachant pas trop où c'était. Le caissier du bus s'apercevant du problème a interpellé le chauffeur pour lui expliquer. Ce dernier a attendu de voir un autre bus qui passait dans l'autre sens pour l'arrêter. On nous a fait donc changer de bus pour repartir dans l'autre sens et le chauffeur de l'autre bus nous a expliqué que c'était gratuit ! bien sûr, il n'a pas manqué de nous indiquer le bon arrêt.

L'excursion à Porto Séguro

Pour une aventure, c'est une aventure .Nous avons quitté Marie-Alice pour quelques jours afin d'aller voir mon cousin qui se trouve à 600 km au sud. Apres nous envisageons d'aller à Rio.
Au Brésil, le réseau de train n'existe quasiment pas et beaucoup de longues distances se font en car pullman très confortable. C'est ainsi que nous avons réservé un aller simple pour Porto Séguro. Le bus se prend à la Rondovaria , c'est une immense gare routière où des dizaines de bus desservent une multitude de destinations. Cette construction ultra moderne ressemble à nos gares les plus sophistiquées avec des quais comme pour les trains. Les panneaux d'affichages électroniques nous informent de l'heure de la plateforme et du quai. A 20 heures, le bus démarre et nous devrions arriver le lendemain matin vers les 8 heures. Nous avons passé la première partie du voyage avec la cage de crevette sur les genoux jusqu'à que le chauffeur s'en aperçoive. Cela a crée un véritable incident diplomatique. Malgré ma très vive protestation, le chauffeur borné a pris la cage qui ne dérangeait personne et l'a mis dans la soute. Crevette a ainsi passé les deux tiers restant du voyage avec les sacs et les valises. Arrivés à Porto Séguro mon cousin Gilles nous attendait à la descente du car. Sa maison se trouve exactement à Arraial d' Ajuda, plus précisément dans un quartier résidentiel à 150 mètres de la plage. Passés le portail, nous nous retrouvons sur un charmant terrain boisé avec une maison de caractère derrière la piscine. Les deux suites indépendantes qui se trouvent dans un autre bâtiment sont prévues pour être louées en chambre d'hôte ou prêtées aux amis.

Avant le déjeuner, nous n'avons pas résisté à l'envie d'aller se baigner. La plage bordée de cocotiers est immense et pratiquement déserte. Elle est ouverte sur l'Atlantique. Le dégradé de bleu et le blanc immaculé du sable nous offre un contraste saisissant.
Le soir nous montons dans le centre du petit bourg. La petite église charmante fait face à la mer. Nous changeons de décor. Les ruelles et les places sont constituées de boutiques assez luxueuses qui ont une décoration très recherchée. On y trouve tous les accessoires de mode, des boutiques de prêt à porter, de nombreux bars ainsi que des restaurants. La petite ville à la réputation d'être un endroit très branché et de nombreuses discothèques sont là pour la danse et la drague.
Décidément le Brésil nous réserve toujours de nouvelles surprises. Le samedi soir nous sommes invités chez un couple de français résident au Brésil avec d'autres amis à eux. La maison est magnifique située en haut d'une colline au bout d'un chemin à peine carrossable. Le cadre est très exotique et nous sommes reçus avec un grand raffinement. Ces soirées nous permettent des échanges intéressants sur les ressentis de nos compatriotes. Autant d'endroit, autant de facette de ce pays grand comme un continent. Arraial d' Ajuda ne déroge pas à la règle. Elle est considérée comme le St Tropez Brésilien. Cette commune est située à 500 km Salvador et 1000 km de Rio Janeiro. Les citadins des classes aisées viennent passer leurs vacances ici. Ce flux de population aisée modifie les comportements humains et fait grimper les prix. Par contre, l'endroit est beaucoup plus sécurisé et nous apprécions les promenades décontractée sans à avoir à surveiller nos poches ou notre portefeuille.

Nous finissons cette escapade par un détour à la fazenda de mon cousin. Le lundi matin nous partons dans sa voiture pour une étape de 350 km jusqu'à Pozo Mat.
C'est une commune loin de toute activité touristique et nous pouvons ressentir le véritable Brésil. Apres un repas dans un restaurant au kilo comme cela se fait beaucoup, nous allons à la propriété de mon cousin. Au bout d'une piste de plusieurs kilomètres nous rentrons dans son domaine. Après l'étang se trouvent des prairies où paisse le bétail. Et nous arrivons à la ferme. Le vacher arrive à cheval comme au Far- West. La fazenda à plusieurs activités, elle produit du lait, les hévéas donnent du caoutchouc et quelques hectares sont réservés pour la plantation d'eucalyptus qui servent à l'industrie du bois très développée ici.
Le lendemain nous retournerons à Porto Seguro. Nous n'irons pas à Rio car la rigidité des usages ici ne nous permet pas d'emmener Crevette avec nous. C'est bien dommage, nous ne verrons pas Rio et les cariocas. Cela sera pour une autre fois.

Un des cotés désagréables de ce pays est la rigidité des fois absurdes des règlements. De plus les Brésiliens sont assez susceptibles et lorsqu'on les contrarie ils peuvent devenir de véritables têtes de lard. Nous reprendrons le car pour Salvador avec Crevette sur les genoux en trompant la vigilance du chauffeur qui n' y à vu que du feu.


Nous avons encore deux semaines avant que nos amis Jo&eunl;l et Mandy arrivent de Gambie. Aussi nous allons en profiter pour voir deux mouillages que l'on nous a décrit comme des joyaux à ne pas manquer. Il s'agit de Moro de San Paolo et de Camamu.
Les deux jours passés à la marina de Ribera précédant notre départ ont été consacrés à l'avitaillement et à la fête. Sandoval le gérant de la marina avait réservé une surprise a notre nouvelle connaissances un couple de français sur un énorme catamaran. Sans leur dire, il leur a préparé un pot de départ. Nous nous sommes retrouvé avec un autre équipage de catamaran à fêter le départ de nos voisins de ponton.
Au programme spécialités bahianaises, ca&iunl;pirina et bien sur samba.

Nous devions partir le lendemain avec la marée pour aller au mouillage au centre port de Salvador. Comme je ne voulais pas arriver de nuit à Moro de San Paolo et que les heures de la marée ne concordaient pas je n‘avais pas d'autre alternative que d'aller mouiller au Cenab.
Le matin à 7 heures du matin nous avons l'heureuse surprise de se faire réveiller au son de la samba par un bateau de promeneur qui crachait sa musique distordue à la limite de l'explosion de ses hauts parleurs. Ceci est une autre facette du Brésil où le brave zozo n'a pas pensé une seule minute qu'il pouvait réveiller tout le port.

Nous démarrons le matin cap au sud. Les 36 milles qui nous séparent de notre destination se font hors de la Bahia dos Santos et nous renouons avec la houle Atlantique. Le dessous du bateau est très sale et malgré le petit zef, il faut que je m'aide de l'ami Volvo pour arriver pas trop tard. Je carénerais en apnée une fois arrivés.

Lorsque nous rentrons dans ce bras de mer qui slalom entre les îles nous restons abasourdis par la beauté du site. L'entrée est délicate et il faut viser entre les bancs de sable et les récifs. Cela reste tout a fait facile. Le phare situé en haut d'un rocher culmine au dessus d'une végétation exubérante tropicale. En dessous un ancien fort avec un chemin de ronde borde le cap au milieu des palmiers et de la Mata Atlantica. Le coin est carrément époustouflant de beauté, mais il y a un hic !
Comme je l'ai souvent dit je pense que les deux cancers de la planète sont la télévision et le tourisme. Ici dans ce coin paradisiaque le tourisme de masse vient assassiner la quiétude de cet endroit magique. C'est un véritable embouteillage de bateaux de pêche reconvertis en bateaux de promeneurs qui passent plein gaz dans tous les sens avec la musique à fond.

Nous allons mouiller un peu plus loin en espérant un peu plus de tranquillité, mais nous sommes rattrapés par cette horde de bateau de tourisme tel des essaims de guêpes. Nous passerons malgré tout, la nuit ici et nous aviserons demain.

Nous allons à la rencontre d'un autre bateau de voyage qui nous donne les bons tuyaux pour éviter le délire touristique. J'avais peur en m'enfonçant dans ce bras de mer pas cartographié de ne pas avoir suffisamment de profondeur pour aller plus loin. Mais les précisions du yachtie espagnol m'ont donné les clefs pour aller mouiller un mille plus loin afin de trouver la tranquillité.

Nous mouillons l'ancre en face du petit village de Gamboa. Ici l'ambiance est plus pêche, et les plages ont l'air plus calmes.

Le lendemain matin, le jour se lève dans ce paysage féerique et nous décidons de faire une grande marche sur la plage à marée basse pour aller au centre magnétique de toute la folie touristique à moro de San Paolo. Cette longue marche d'environ deux heures nous fait longer la mer sur un sable blanc comme la neige. Avant d'arriver au village, une falaise d'argile rose tombe dans la mer. Une source d'eau claire traversant cet argile fait glisser le rose de la falaise dans la mer. Les couleurs sont surréalistes. Nous en profitons pour prendre un bain d'argile avant de se rincer dans la mer chaude. La suite de la marche se fait au bord de la forêt tropicale qui borde la plage. Les cocotiers s'inclinent vers la mer et la végétation est exubérante.
Au détour de la plage nous arrivons enfin vers la porte de Moro San Paolo. Le grand ponton qui aboutit sur la porte sert de déversoir à touristes. Plus loin le long de la plage un vieux fort au milieu des cocotiers garde l'entrée de la baie.

Nous trompons la vigilance du gardien de la porte qui se poste pour canaliser le flot de badauds afin de leur faire payer une taxe de séjour. Ça sent l'attrape gogos à plein nez. Dans la grande majorité des cas, je ne cautionne pas ce style de racket, je fais donc souvent demi tour. Mais dans ce cas là, ce petit village moitié historique moitié Disneyland nous semble valoir le détour et nous optons pour la feinte. En évitant le gardien nous pouvons quand même aller jusqu'au fort abandonné par un petit chemin de ronde à moitié écroulé. Nous nous surprenons à rêver aux premiers colonisateurs dans ce fort suranné qui gardait l'entrée de la baie.
De retour vers le ponton après une porte style arc de triomphe en montant au village nous arrivons sur une placette où l'église coloniale trône. Le village est fait de maisons basses assez modernes mais les chemins ne sont pas goudronnés. Le sable donne à ces rues un air de village du bout du monde mais les pancartes visa et Mastercard nous rappellent vite à la consommation. Tout est organisé pour que le gogo de passage laisse ses réals le plus vite possible.
La promenade valait quand même le détour. De l'autre coté du cap se dessine une plage de rêve un peu défiguré par les parasols et les marchands ambulants. Nous décidons de rentrer sur Gamboa par le chemin qui passe par la forêt. Au détour d'un chemin nous trouvons une fontaine avec un fronton en pierre qui date des portugais. Cela nous rappelle qu'ici au Brésil l'histoire n'est jamais très loin. Nous terminerons notre balade sur la plage de Gamboa à la terrasse d'un bar à l'ombre d'un énorme manguier devant une bière glacée. La vue est magnifique. Nous apprécions ces moments privilégiés. Demain nous mettrons le cap pour la baie de Camamu 30 miles plus au sud.



Nous appareillons à 7h du matin. Ici au Brésil le jour se lève très tôt (4H30). La route inverse pour sortir du bras de mer est plus facile, il suffit de suivre notre trace enregistrée sur l'ordinateur. Les côtes ici sont peu profondes et nous devons passer au minimum à 8 miles des côtes pour avoir des profondeurs satisfaisantes sans risquer de toucher un banc de sable. L'entrée de la baie de Camamu est assez bien cartographiée et nous rentrons sans trop de difficulté grâce aux alignements marqués sur la carte. Ici encore nous changeons de décor et nous sommes en pleine nature sauvage tropicale. Il y a quelques petites maisons de pêcheurs avec leurs barques amarrées à leurs pontons branlants. Nous avons l'impression d'être au bout du monde. Nous faisons notre entrée dans ce bras de mer à la voile grâce à un petit zef qui nous fait glisser sur l'onde plate. Quelques chants d'oiseaux viennent rompre le silence de ces moments magiques. Je décide de me poser sur un petit bras de mer d'une cinquantaine de mètres qui sépare une de ces multitudes îles que compose la baie de Camamu. Nous rentrons les voiles, démarrons le moteur et je m'apprête à la manœuvre. Je me dirige vers l'entrée de ce petit bras de mer quand soudain le sondeur passe de 4 mètres à un mètre en l'espace d'un clin d'œil. Ma quille se plante dans le sable en douceur. Cela devait arriver depuis le temps que je navigue dans ces labyrinthes. Mais rien de bien grave, un coup de barre bâbord on sollicite un peu plus fort l'ami Volvo qui conteste en crachant noir et Marie-Alice s'ébranle en reprenant le fil de l'eau. L'entrée de ce petit bras de mer n'était donc pas là ! Nous contournons le banc de sable pour rentrer dans ce havre de paix. Deux voiliers sont déjà là. Ce sont des Brésilien et nous nous ancrons à une distance suffisante pour ne pas troubler nos intimités. Une fois installés, notre voisin yachtie Brésilien vient nous saluer et nous indique un puits d'eau douce sur la langue de sable en face de nous. Il parle parfaitement le français et nous donne spontanément quelques tuyaux.

L'eau est plate comme un étang. Les cocotiers s'inclinent sur la plage. La végétation tropicale pousse ici et là entre la mangrove. En face de nous un petit ponton et une guinguette se distinguent à l'ombre des énormes manguiers. Nous sommes vraiment dans un autre monde. Nous descendons à terre avec l'annexe pour sortir crevette et nous en profitons pour déguster une bière glacée à la terrasse de cette guinguette. La vue est fantastique et nous apprécions la quiétude des lieux.

Nous nous réveillons avec la lumière du matin dans cet endroit splendide. Est-ce le rêve ou la réalité. C'est toujours ce genre de question que nous nous posons le matin dans ces endroits magiques. L'endroit étant mal pavé, nous décidons après le petit déjeuner d'aller en annexe jusqu'à Camamu la petite ville de la baie.

Le parcours en annexe se fait au milieu de cette nature sauvage entre les îles de la baie. Nous croisons quelques lanchas qui transportent la population d'îles en îles. Il nous faut 40 minutes pour rejoindre ce petit bourg. A la sortie d'un méandre de la rivière, Camamu nous apparaît. Nous sommes loin des cités touristiques. C'est une véritable petite ville authentique brésilienne. En haut de la petite colline l'église veille sur la citée. En bas l'activité bat son plein. On trouve toutes les boutiques nécessaires à la vie courante et même le superflu. En face du bras de rivière un chantier naval fabrique ces énormes lanchas . Nous pouvons nous perdre au milieu de la population et faire du lèche vitrine . Nous flânons sur un immense marché couvert, d'abord la viande, puis les légumes pour enfin arriver sur les étales de vêtements.

11h 30, Il est tant de trouver un petit endroit pour se restaurer. Nous choisissons une petite guinguette installée sur le quai face au bras de rivière. Nous pouvons admirer la mangrove. Ici, la vie n'est vraiment pas chère pour nous européens. Manger au restaurant est des fois guère plus cher que de se faire à manger. Nous apprécions les poissons frits, les crudités et les fayots sans oublier la bière glacée qui accompagne tous nos repas. Nous rentrerons au bateau en début d'après midi pour une sieste dans la tranquillité de notre mouillage.

Demain, il faudra penser remonter sur Salvador. Nos amis Jo&eunl;l et Mandy ne doivent plus être très loins à présent. Nous ferons une petite escale à Gamboa pour couper l'étape en deux. Le chemin du retour nous a gratifié de la pêche sympathique d'une Carangue qui sera cuisinée dans la foulée.

Nous rentrerons à Salvador avec l'escale au Cenab pour attendre la marée pour arriver à notre marina préférée.

Le lendemain de notre arrivée nos amis arrivent à leur tour de leur traversée de l'atlantique. Nous ferons la fête sur l'immense Catamaran de nos amis Luc et Nelly pour arroser l'arrivée de Jomandy !

Nous allons nous reposer quelques jours et faire découvrir Salvador à nos amis ainsi que les piloter dans les diverses administrations pour leur entrée au Brésil.

Richard Bessenay
Comité de rédaction
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Du paradis à l'enfer

Le Brésil est un pays extraordinaire où les gens sont d'une gentillesse exceptionnelle. Nous avons souvent été touchés par leur coté serviable. Le sens de la fête fait parti de la vie brésilienne. Le climat est rêvé. Bref cela pourrait être le paradis ! Mais, il y a un mais !! L'insécurité ! Beaucoup plus sournoise que dans certains pays antipathiques, elle est pourtant là et on ne s'en méfie pas assez. Le coté bon enfant des brésiliens nous fait souvent oublier cela, mais pourtant !
Un Lundi matin alors que nous rentions de Salvador avec nos amis Jo&eunl;l et Mandy, Sandoval le patron de la marina avait la mine déconfite. Après lui avoir demandé ce qu'il se passait il nous a expliqué un fait divers épouvantable qui s'est passé à Itaparika.
Un de ces amis Skipper d'un catamaran de location s'était fait assassiner la nuit sur son bateau. Alors qu'il était avec des clients, des individus sont montés à bord dans la nuit et lorsqu'il s'est levé pour voir ce qu'il se passait, il s'est fait tirer comme un lapin. Tout ceci avec une violence inou&iunl;e et seulement 2 mois après l'agression sauvage des Français dans le même mouillage. Les autorités devaient mettre en place des mesures de sécurité après la première agression mais avec la nonchalance des brésiliens, ceci n'a pas été fait. Il a fallut un meurtre et le tollé des commerçants d'Itaparika voyant fuir leur clientèle pour faire bouger les choses.

Les patrons des marinas de la Bahia dos Santos se sont réunis en collectif pour essayer de faire bouger les choses en demandant audience au gouverneur. Mais quelle réponse à donner à cette violence ?

La vie en Amérique latine n'a pas la même valeur qu'en occident. Ici les gens vivent et meurent dans l'indifférence. Les agressions sont une sorte de quitte ou double ou si on se fait attraper on a de forte chance de se faire buter par la police mais si on gagne c'est facilement plusieurs années de salaire.

Depuis que nous sommes ici, nous avons entendu parler d'agressions invraisemblables où les agresseurs n'hésitent pas à employer des procédés hallucinants comme arroser les gens d'essence et les faire chanter avec une allumette pour leur faire avouer où se trouve leur argent. Le braquage dans la rue avec un couteau ou tesson de bouteille sous la gorge est une chose commune.

Aux dernières nouvelles le commissaire de police de l'île d'Itaparika aurait démissionné et est remplacé par un autre qui a la réputation d'un tueur. Ici au Brésil les flics tirent et il n'y a personne pour défendre la racaille. Au bout de 20 morts, les policiers sont mis dans les bureaux considérés comme personnes à la gâchette trop facile. Sandoval nous a laissé entendre que pour avoir la paix dans sa marina il faisait un chèque tous les mois à la police pour avoir une protection. Ces derniers connaissant bien la mafia locale expliquent à ces derniers qu'il ne faut pas toucher à la marina sous peine de représailles sanglantes. Ames sensibles ou philosophes de salon s'abstenir, ici la bobo culture n'est pas de mise. Par moment cela a des petits cotés de far west.

Nous étions inquiets de mouiller au cap vert, mais nous n'avons jamais entendu parler de crimes et d'agressions aussi sauvages qu'ici. Paradoxalement aucun forum ne relate la violence du Brésil. On parle souvent du Venezuela comme référence des agressions mais je pense que le Brésil à une bonne place au hit parade de la délinquance.

Lorsque l'on voyage autour de la planète il faut accepter les règles du jeu sinon on reste chez soi devant la télé. Aussi il faut être un peu fataliste en acceptant les règles de probabilités et être très vigilant.

Ce n'est pas ces différents faits divers qui nous ont fait changé notre programme. Nous avons prévus de retourner avec l'équipage Jomandi sur Itaparika. Les choses au mouillage ont un peu changées. Les bateaux se sont plus rapprochés les uns des autres et nous restons en veille VHF sur le 67. J'ai sorti mon fusil de son étui, et il reste chargé au pied du lit. Dans l'équipet de notre cabine à porté de main le revolver est chargé. Enfin, Crevette justifie son Canigou en faisant une garde active dans le cockpit. Après tout ça, comme disent les arabes : Inch Allah !

Il nous reste une petite semaine avant le Carnaval, aussi nous en avons profité pour explorer un peu plus la Bahia dos Santos. Nous sommes descendus dans le canal d'Itaparika pour aller mouiller devant l'île de Matarandiba, un coin, comme souvent au Brésil, merveilleux. Nous sommes en face d'une île recouverte de végétation tropicale où une petite cascade naturelle d'eau douce vient se déverser sur la plage. En face le petit village de Caçoes a une allure très paisible. La nuit fut calme et lendemain matin avant de repartir nous sommes allés en annexe découvrir le petit village typiquement brésilien. Nous avons prévus de remonter sur le mouillage d'Itaparika pour assister à la fête du village. C'est le week-end et beaucoup de bateaux ont fait le déplacement. C'est assez surprenant mais nous sommes une bonne quinzaine de bateaux français. Parmi ceux-ci, nous retrouvons Aphrodite le gros catamaran de Luc et Nelly, Hélianthe le bateau suisse de Laurent et Nicole avec leurs fils, Pierre et Tov sur Pjuske ainsi que Daniel et sa compagne sur Tropicat.

Le village est en effervescence pour plusieurs jours d'élection de miss. Ce soir il s'agit d'élire la miss gay 2009 d'Itaparika. La fête sur les bateaux a été largement arrosée de ca&iunl;pirina. C'est dans cette ambiance légèrement alcoolisée que nous sommes allés voir ce spectacle. Il faut reconnaître que malgré les horaires élastiques brésiliens, l'organisation était très professionnelle. Sans avoir eut besoin d'apprendre le chemin retour à nos annexes nous avons quand même pu rejoindre nos bords sans trop de difficultés.

Le lendemain matin nous faisons route sur l'île de Bom Jésus qui se trouve à 15 miles. Une bonne brise nous accompagne en nous permettant de faire cette étape à la voile. Après avoir contournés l'île de Frades, nous arrivons dans ce petit labyrinthe paradisiaque. Nous ne pouvons que déplorer la présence de la raffinerie de l'île de Madre Deus mais nous la laissons sur notre tribord pour nous engager dans ce dédale d'îlots.


L'île de Bom Jésus est une petite perle parmi ces petits morceaux de terre parsemés dans la Bahia dos Santos. Nous mouillons avec trois autres bateaux dans cette petite anse déserte où la végétation tropicale s'incline sur la plage. Nous partons l'après midi à la découverte de l'illa do Frades (en face de L'île de Bom jésus). Nous accostons avec l'annexe vers un semblant de débarcadère où une barge chargée d'un camion attend la marée pour traversée les 2 miles qui les séparent de Bom Jésus. Nous sommes dans une clairière de manguiers. Nous en profitons pour ramasser le dessert du soir. L'île de Frades est couverte de forêt. Nous marchons à l'ombre de la Mata Atlantica , la végétation endémique des côtes est de l'Amérique latine. Le relief est vallonné et au bout d'une côte escarpée nous pouvons découvrir la vue sur toute la baie.

Le lendemain matin, nous partons juste en face en annexe explorer Bom Jésus. Nous changeons de décor. L'île est toute petite et complètement construite. C'est un gros village à l'architecture et aux couleurs brésiliennes. Comme partout ici, l'église occupe la place principale. Elle est face au débarcadère. Les petites ruelles sont restées en terre, ce qui donne au village une petite allure oubliée du temps. Nous flânons dans ces ruelles pour admirer ici et là quelques maisons à l'architecture coloniale négligée par l'histoire. Comme souvent au Brésil, les gens nous saluent à notre passage et nous ne manquons pas de répondre le Bom Dia ou Boa Tarde suivant l'heure de la journée. Nous avons l'impression que le temps s'est arrêté là.
Au détour d'une ruelle nous trouvons une épicerie pour compléter les vivres du repas de midi. Nous rentrons déjeuner au bateau. Le programme de l'après-midi sera la sieste et la baignade dans ces eaux à 30°. Le soir nous sommes invités à la soirée ca&iunl;pirina à bord de Jomandi avec l'équipage d'Espérance et Fairy Tale.

Nous nous réveillons le matin avec la pluie tropicale. Le panorama a changé de couleur. Le gris a remplacé le vert de la forêt et le bleu du ciel et de la mer. Nous profitons d'une éclaircie pour sortir Crevette. Ce fut l'occasion d'aller voir la magnifique petite chapelle au bout de L'île de Frades. L'église ainsi qu'une magnifique demeure coloniale ont été réhabilitées par l'état de Bahia. La promenade sur la plage nous a permit d'apprécier ce petit coin délicieux où cette demeure est face à un étang artificiel et un parc arboré et entretenu.

Le ciel chargé ne nous a pas laissé beaucoup d'espoir d'amélioration. Aussi nous avons préféré rentrer au port de Salvador pour nous préparer pour le carnaval.
Dans la marina du Cenab c'est l'effervescence. Les quatre vingt places des deux pontons sont occupées au trois quart par des bateaux français. Ce voisinage francophone est un peu surréaliste. J'ai l'impression que nous rejouons la grande Armada version cocorico. Mais pour l'instant l'humeur est à la fièvre carnavalesque.
Nous profitons de cette journée avant la grande furie populaire pour un dernier shoping avant la remontée vers le nord.
Le 18 février au matin nous voyons arriver un à un les derniers bateaux amis qui occuperont les dernières places de libre au port. Le soir même nous prendrons notre premier bain de foule au Pélourinho pour une première soirée endiablée.

Richard Bessenay
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Carnaval

Une orgie de décibels, une symphonie de couleurs, le carnaval de Bahia démarre en douceur le mercredi pour 6 jours de folie complète. Le premier soir nous montons prendre la température dans le Pélourinho. C'est le centre historique de la ville. A chaque coin de rue ou sur chaque placette des estrades et des décorations sont présentes. On ressent comme un calme avant la tempête. Nous optons pour une première animation payante dans un immense patio. Le ticket d'entrée se paye avec l'achat d'un tee-shirt aux couleurs de l'événement. A l'intérieur une foule habillée du même tee-shirt ondule au rythme endiablé de l'orchestre et des chanteurs qui se succèdent au micro. L'ambiance est électrique, les hommes et les femmes ondulent du bassin dans une samba endiablée. Les corps se frottent, les regards se croisent, on ressent des pulsions tribales. La musique nous enivre nous invitant à l'abandon. Le jeu des œillades bat son plein. Lorsque une femme nous regarde dans les yeux la coutume ici nous permet de l'embrasser. Apres deux heures de cet exercice épuisant nous jetons l'éponge pour aller se restaurer et boire un verre dans un endroit plus calme.

Il ne faut pas brûler toutes ses forces le premier jour. Nous avons l'impression que la rue est en échauffement. Quelques formations traditionnelle défilent au rythme des percutions. Chaque groupe ainsi que leurs supporters portent leurs propres couleurs. Pour l'heure, il s'agit de groupes plus traditionnels composés de cuivres et de percussions. Quelques formations sont accompagnées par des danseuses en costumes de bahianaises. Ces femmes ont une grâce extraordinaire dans ces robes à crinolines avec leurs coiffes élaborées. Dans les jours qui vont suivrent la température va monter progressivement.

La deuxième journée a été un peu décevante. Après de longue marche dans la vieille ville, l'ambiance n'était pas au rendez-vous. Apparemment l'événement du jour devait se passer à Barra (le quartier chic de Salvador). Nous avions pourtant pris les informations sur le programme du carnaval mais les horaires annoncés ne tiennent pas compte du décalage avec la réalité. Lorsque l'on donne rendez-vous à un brésilien, il faut bien compter trois à quatre heures de plus si ce n'est pas le lendemain. Aussi, en arrivant à 21H pour 20H30, nous étions 3H en avance. Nous avons vu le démarrage de deux cortèges mais la foule ne répondait pas présente. Finalement vaincu par la fatigue nous sommes rentrés au bateau sur notre faim à 1h du matin.

Les événements qui remuent les foules sont les trios électricos Ce sont des formations installées sur des remorques énormes tirés par de monstrueux camions. Ces remorques sont équipées de générateurs surpuissants qui alimentent des sonos improbables. A leur passage, il vaut mieux être équipé de boules Quiès si on ne veut pas devenir sourd pour le restant de sa vie.


C'est le troisième jour que nous avons vu monter en puissance la folie du carnaval.
Nous sommes vendredi soir et les Salvadoriens ont finit le travail. La ville s'est préparée à l'événement annuel. C'est assez ahurissant. Nous commençons notre programme par Campo Grande. On a l'impression que les services municipaux se sont préparés à un cyclone. Toutes les vitrines où passent les cortèges sont protégées par des palissades en contre plaqué. Les jardins publics sont protégés de la foule par d'énormes barrières. Les équipements publics (téléphone abris etc.) sont démontés. Les statues sont protégées par des palissades en contre plaqué. Ces mesures de sécurité nous font redouter le pire. Cependant la présence de milliers de policiers casqués et armés jusqu'aux dents nous rassure un peu. Si les immenses tribunes des officiels n'étaient pas là, Campo grande ressemblerait à un camp retranché. Les phénoménales semi-remorques attendent le départ pour les 8 km de leur circuit. Dans la rue, les vendeurs de boissons et nourriture sont légions. Cela doit être de milliers de m3 de bière qui doivent être consommés pendant cette période. Nous nous restaurons un petit peu avant le départ de la folie carnavalesque.

C'est dans une gigantesque débauche de décibels que s'ébranle le premier Trio électricos. Ces formations s'appellent des blocs. Elles sont séparées du reste de la foule par une corde tenue par des dizaines de participants à la formation. A l'intérieur de ces blocs qui entourent les camions les hommes et les femmes habillés aux couleurs de leur groupe ondulent au rythme de leur musique. En haut sur les plateformes des remorques, les orchestres se déchaînent et les chanteurs chauffent la foule à blanc. Derrière cela, le cortège et la foule anonyme commencent à suivre. Nous regardons cela d'un petit coin encore respirable derrière une barrière surplombant leur passage. La seconde formation s'ébranle à son tour dans le même délire de décibels. Nous tentons une première intrusion dans cette foule compacte. Il faut se tenir par la main et les corps se mélangent au rythme de la samba. Nous nous dégageons sur un côté pour essayer de rejoindre le Pélourinho par l'autre voie du circuit.
Nous avons un peu de répit et nous marchons à contre sens de la foule moins compacte. Nous croisons d'autres formations qui avaient démarrées plutôt dans la soirée. Nous sentons la fièvre du Carnaval monter doucement.

Beaucoup de groupes sont composés d'hommes travestis en femmes. La majorité des femmes sont habillées de façon la plus légère. C'est souvent des shorts hyper courts laissant les reins et le haut des fesses visibles avec des hauts taillés en décolletés vertigineux. Un moment, au passage d'un bloc un mouvement de foule nous a comprimé contre une barrière. Ce sont des mouvements inquiétants du a des bagarres isolées. Mais le problème est vite réglé par la police qui n'est jamais très loin.
En redescendant, à l'approche du Pélourinho, nous voyons arriver au loin le bloc Olodum. Ce sont des stars locales. La foule de ce groupe est énorme, le son est plus tribale africain avec des percussions qui jouent en avançant en bas du camion. Tous les participants portent des tee-shirts aux couleurs du groupe. Les graphismes sont splendides. Nous sommes pris par le rythme malgré nous et nous sentons les pulsions tribales de la foule. C'est tout simplement génial. Le bloc doit faire au moins 800 mètres de foule compacte qui ondule sur les percussions. A son passage, ça décoiffe, Le son nous arrive directement sur la poitrine et les bouchons dans les oreilles nous évitent d'exploser les tympans. Les groupes qui passent derrière semblent plus fades.

Nous terminerons la soirée au Pélourinho où nous avons enfin pu trouver une terrasse pour boire un verre autour d'une table pour nous reprendre un peu.
La météo est capricieuse et de nombreux grains avec pluie et vent se succèdent mais cela n'a pas l'air de freiner l'enthousiasme de la foule qui continue de danser complètement trempée sous les pluies. La fatigue nous gagnant nous jetons l'éponge à 1H du matin.

Pour le quatrième jour, nous optons pour Bara. Encore une version différente du carnaval. C'est plus chic et plus branché, mais la foule est ici encore plus énorme qu'ailleurs. Les cortèges sont des véritables scènes de concerts sur roues avec les écrans vidéo et les lumières qui s'y rapportent. Le circuit passe sur le front de mer devant les immeubles de luxe. Tous le longs du circuit, beaucoup de Brésiliens ont loués à des prix faramineux leurs balcons avec leurs séjours. Cela s'appelle des camarotes. Tout y est organisé pour voir les blocs passer, s'y restaurer et se désaltérer. Les cortèges qui passent sont les stars de la chanson brésilienne. Au passage de Patricia Costa, la foule est carrément en délire chantant avec la chanteuse tous les morceaux. C'est complètement fou. Nous avons pu trouver un endroit derrière un poteau électrique pour voir passer le cortège. Ainsi protégés, nous ne sommes pas emmenés par la marée humaine.

Il se passe bien une demi heure entre chaque passage de cortège. Cela permet de diluer un peu la foule et nous pouvons ainsi traverser l'avenue pour aller se restaurer.
A vingt heures, nous décidons de retourner au Pélourinho.
Pour venir, nous avons pu prendre un bus et nous en retrouvons un autre pour le retour. La fièvre du carnaval est partout et les chauffeurs de bus semblent épuisés par ce délire. Lorsque nous montons, le contrôleur nous dit que ce n'est pas le bon bus. Après avoir demandé au chauffeur, il nous répond todos bom (c'est bon !) Un quart d'heure après, voyant que nous ne sommes pas dans la bonne direction nous redemandons au chauffeur qui nous réaffirme que c'est bon. Finalement après réflexion le chauffeur arrête son bus pour essayer d'en trouver un autre qui va à notre arrêt. Les passagers du bus signalent au chauffeur que les gringos vont à contourno ! Nous expliquons au chauffeur que Comercio nous irait aussi ! Et là, l'incroyable se passe. Après consultation avec les autres passagers, le chauffeur fait le tour de la ville au mépris de son itinéraire pour nous conduire au pied de l'élévator ! A la sortie du bus ce sont tous les passagers qui nous disent au revoir dans le fou rire générale .Décidément ce pays est vraiment fou ! J'adore !!

Nous reprenons l'élévator pour retourner dans le quartier historique. L'ambiance est différente plus afro-brésilien. Les costumes sont plus élaborés et c'est à nouveau une symphonie de couleurs. Les blocs ont ici des danseurs qui exécutent des chorégraphies plus recherchées. Nous nous promenons dans les ruelles étroites où se sont des groupes de percussions à pied qui défilent. Nous nous arrêtons épuisés pour déguster une glace où nous pouvons voir le passage des différentes formations.

Ce carnaval est complètement fou dans cette ville tentaculaire. Il se passe des milliers de choses entre le Pélourinho, Bara ou Campo Grande. C'est une orgie de spectacle où il est impossible de tout voir et tout vivre. C'est la fête brésilienne par excellence. Les brésiliens attendent un an l'évènement et plus rien d'autre ne compte pour eux pendant cette semaine de délire. C'est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie. Nous commençons à prendre un peu le rythme mais après huit heures de carnaval à une heure du matin nous jetons l'éponge et rentrons au bateau.
Il parait que demain cela va être encore plus chaud ! Est-ce possible !!Je vous raconterais cela après

Pour ce cinquième jour de Carnaval, nous avons décidé de partir plutôt dans l'après midi armés d'appareil photos et de camera. Malgré les risques encourus de vol, nous bravons tout cela. Il aurait été dommage de repartir de cet événement exceptionnel sans images.
A 15 heures, nous nous trouvons au carrefour stratégique entre les circuits du Pélourinho et celui de Campo Grande. Les blocs se préparent et la température monte doucement. Nous ne voulions pas rater la formation de Fils de Gandhi. Prévu pour 16h le groupe s'ébranle à 18 heures. Avant eux deux trios électricos sont passés dans ce virage stratégique. D'où nous sommes, nous pouvons voir arriver les différentes formations sur trois axes différents. La foule est dense mais je sors quand même ma caméra pour fixer quelques images. Nous sommes à côté d'un cordon de police et ainsi protégé, je peux filmer à ma guise.
C'est à présent le tour des fils de Gandhi. La formation est ahurissante. C'est à peu près 800 mètres d'une foule d'hommes habillés de bleu et de blanc avec des turbans indiens blancs ornés d'un macaron bleu. La remorque énorme où se trouve la formation musicale descend doucement vers nous. Les percussionnistes sont habillés de bleu et blanc avec des coiffes romaines dorées, la musique et le rythme nous envahissent malgré nous. Nous arrivons à faire quelques images pour garder ses moments dans nos mémoires. Apres le passage de cette énorme formation, nous remontons vers le Pélourinho pour essayer de trouver des endroits pour se restaurer.
Dans la vieille ville, l'ambiance est différente et les formations sont plus traditionnelles. Des groupes composés de cuivres et de percussions se faufilent précédés par des danseuses dans les ruelles étroites.

Il est 22 heures, après s'être posés à une terrasse pour déguster une ca&iunl;pirina le redémarrage est dur après ces 5 heures de carnaval. Nous abandonnons et rentrons au bateau exténués mais heureux d'avoir vécus ces moments là et d'en ramener quelques images.
La fatigue de ces quatre jours se fait ressentir. Nous décidons, avant d'entamer le retour vers le nord, d'aller se reposer à Ribera en zappant les deux derniers jours loin de la folie carnavalesque. Je pense que nous avons eu notre compte d'émotions et que les deux derniers jours de cette fête monstrueuse ne sera que la répétition de ce que nous avons vu en un peu plus intense.
Arrivés à Ribera, nous apprécions le calme loin des sonos de la ville.

Richard Bessenay
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Le début du retour vers le nord



Nous sommes arrivés au terme de notre séjour à Salvador et nous allons entamer notre longue remontée vers le nord. C'est l'heure des adieux avec le bateau Jomandi avec qui nous naviguons depuis 4mois. Sandoval le patron de la marina de Ribera a organisé une petite soirée pour notre départ.

A cause de la marée, j'ai du déplacer le bateau et aller jusqu'au Cenab en centre ville. Là, j'ai retrouvé deux autres équipages pour faire route ensemble pendant quelques semaines, Fairy tale et Maclow deux feeling de plus de 45 pieds. Sandoval est venu nous chercher en voiture pour nous emmener à son condominium. Les Brésiliens argentés habitent dans des résidences sécurisées. Ces résidences sont de véritable Beverley hills à la brésilienne. Lorsque nous passons le porche d'entrée où se trouve les gardiens c'est un véritable village qui s'ouvre à nous. Les villas rivalisent de luxe et d'originalité. Sandoval nous amène jusqu'au club house du condominium. Il nous a préparé une petite ca&iunl;pirina dînatoire. Nous dégustons ces derniers moments avec Jo&eunl;l et Mandy au bord de la piscine dans ce cadre de cinéma.



A 23 heures il est temps de se séparer. Ce n'est pas sans émotions que nous mettons un point final à 4 mois de vagabondage ensemble sur les océans. C'est la règle du jeu, nous saluons pour la dernière fois Jo&eunl;l et Mandy à la porte de Marina Pier Salvador. Peut être, nous reverrons nous l'année prochaine en Martinique. Le destin jouera pour nous. Sandoval nous ramène au Cenab. Nous ne manquons pas de le remercier pour sa gentillesse qui nous va droit au cœur et je lui promets que lorsque je reviendrais au Brésil, j'irais m'amarrer à Pier Salvador.



Le lendemain fut le moment de préparer le bateau et les équipages pour la remontée. Les briefings entre les skippers vont bon train pour choisir les escales et les routes à suivre. Finalement, je largue les amarres samedi matin à neuf heures pour une première étape de 150 milles qui devrait nous mener à Aracaju.



La sortie de la Bahia dos Santos se fait avec un petit zef et un courant qui nous pousse dans le bon sens. Marie-Alice sent le vent du large et caracole allégrement sur le clapot.. La marée descendante avec le vent ainsi que le banc de sable qui remonte le fond à 8 mètres vient contrarier la longue houle des alizés. Cela provoque ce clapot haché de un mètre cinquante où Marie-Alice joue des coudes pour avancer. Cela n'est pas très long, seulement un demi mille. Mais le mal de mer me surprend sur les vagues de la sortie du golf car cela fait à présent deux mois que nous n'avions pas réellement navigué donc pas vraiment amariné.



Lorsque nous prenons notre cap pour la remontée, la mer se fait beaucoup plus douce. A notre grande surprise, un vent au près bon plein nous accompagne. Nous qui pensions remonter contre vent et courant, sommes agréablement surpris. La journée se passe accompagnée de l'ami Volvo pour appuyer ce vent léger en gardant une vitesse honorable. La nuit venant et le vent se renforçant nous pouvons voguer à présent seulement à la voile et nous apprécions cette navigation silencieuse sous le ciel étoilé de l'hémisphère sud. Nous jouons à cache cache avec Fairy Tale qui nous dépasse et que nous repassons. La nuit fut merveilleuse accompagnée d'un vent constant qui nous a fait dépasser nos objectifs de vitesse.



Nous avions prévu arriver à Aracaju en fin d'après midi pour la marée haute. L'entrée d'Aracaju, dans ce fleuve est assez délicate. Un de nos amis nous a donné le waypoints à suivre pour trouver la clef du labyrinthe mais les deux autres bateaux ne sont pas très chauds pour cette escale. Maclow qui n'était pas près avait décidé de rester une journée de plus à Salvador et nous rejoindre à Macéo. Lorsque je propose à Jean Charles à la vhf sur Fairy Tale de continuer sur Macéo, au regard de l'avance que l'on avait, sa réponse ne s'est pas fait longtemps attendre pour me dire OK. Les conditions de mer étaient excellentes et nous aurions du attendre au moins quatre heures avant de pouvoir entrer. Alors, au revoir Aracaju !



L'après midi qui a suivi nous a gratifié de conditions très agréables. Un bon vent dans le bons sens et pas trop de mer. Le fait d'avoir sauter un étape nous rallongeait la route de 24 heures et devait nous amener à Macéo le lendemain à 15 heures où la marée n'avait aucune incidence.

A la fin de la journée le ciel commença à se charger et avec la nuit sont arrivés les grains. Ici, ce genre de perturbation est rarement accompagnée de coup de vent. Au contraire, le vent tombe et souvent change de direction. Alors c'est la valse des voiles. Enrouler, dérouler, puis enrouler de nouveau, voila ce que fut notre activité nocturne accompagnée du démarrage et de l'arrêt du moteur.



Le jour qui se lève n'a pas dissipé les pluies. Nous avons l'impression d'être retournés au pot au noir. Toute la fin de cette navigation s'est faite sous des pluies diluviennes avec des visibilités qui parfois n'excédaient pas un mille. Même à l'approche de Macéo nous avons du faire les manœuvres de mouillages sous cette pluie battante les cirés trempés. Enfin, à 15heures nous étions amarrés à une bouée du yacht club de Macéo et nous allions enfin pouvoir nous reposer.



Il fallait quand même gonfler l'annexe pour amener la chère Crevette faire ses besoins à terre et prendre nos premiers contacts avec cette escale.

C'est seulement le lendemain que nous sommes allés avec l'autre équipage à la découverte de cette ville.



Elle n'a pas un très grand intérêt touristique. Mais la folie Salvadorienne nous avait tellement fatigués que ce fût reposant de s'arrêter à un endroit où on oublie les touristes et leurs dinheiros ! Le soir même, l'équipage de Maclow nous avait rejoint et nous nous retrouvions tous chez Fairy Tale autour de la sacro sainte caipirina. Les comptes rendus de navigations allaient bon train et nous organisions les futurs emplois du temps. L'attrait de la ville n'étant pas d'un grand intérêt nous décidons de repartir sur Suape deux jours plus tard. Il faut quand même souligner l'extrême hospitalité du yacht club de Macéo qui nous a offert ces jours de courtoisie en nous permettant de profiter des infrastructures du club. (Douches, plein d'eau et passeur.) .Cela nous laisse toujours perplexe au regard de l'accueil de nos marinas françaises ou le numéro de carte bleue est le seul intérêt du maître de port.





Entre Macéo et Suape nous avions prévu une vingtaine d'heure. C'était sans doute possible. Cependant lorsque nous sortons de la baie de Macéo nous avons la surprise d'avoir le vent juste sur notre cap. Il fallait donc tirer des bords.



Depuis à présent trois mois que nous sommes au Brésil nous avions perdu les réflexes de prendre la météo avant chaque départ. C'est vrai que nous avions pris l'habitude d'avoir des vents d'Est constants qui ne dépassaient pas 20 nœuds. Mais ce jour là, Eole avait décidé de nous jouer des tours.



Après un premier bord d'une dizaine de milles, nous nous sommes retrouvés après un virement de bord à faire un cap qui nous amenait seulement quelques milles de notre point de départ. Revenus sur la côte non loin des cailloux, je décide de faire cette fois ci un grand bord qui m'amènera carrément au large. C'est ainsi que nous naviguons pendant 4 heures vers le grand large. Le vent n'étant toujours pas avec nous au dernier virement de bord je décide de m'appuyer au moteur pour faire un près à 15° du vent. Ce n'est qu'au petit matin que le vent adonnera et nous permettra d'oublier l'ami Volvo.



Nous avions raté l'heure de la marée haute pour rentrer dans la lagune de Suape. Arrivés dans ce grand port de commerce qui nous ouvre la porte de la lagune, nous sommes obligés de faire un mouillage pour attendre la prochaine marée.

L'environnement n'a rien de très attrayant. Nous sommes dans un bassin pas très loin des tankers et des portes containers. Le mouillage en plein courant de marée est compliqué. Le fond tombant de la berge de façon très abrupte nous oblige à mouiller l'ancre par 15 mètres de fond. Peu importe il est 17 heures nous sommes ancrés avec Maclow et Fairy Tale pour attendre la marée du lendemain.



Pour atteindre cette fameuse lagune qui m'avait été tant vantée par mon ami Jakson, Il fallait les clefs du gymkhana pour contourner les hauts fonds. Finalement après plusieurs tentatives peu efficaces, nous décidons de prospecter avec les annexes et les sondes à main pour trouver l'entrée de ce petit paradis.



A midi, nous étions ancrés dans un trou d'eau de 100 mètres par 100 suffisamment profond pour nous mettre à l'abri de l'échouage à marée basse.



C'est vrai que le décor valait le détour. A seulement un mille d'un port industriel se cache un petit coin de paradis. Une grande plage de sable blanc nous emmène jusqu'à un ravissant petit village. Il semblerait que c'est un lieu de villégiature ou de nombreux Brésiliens viennent passer le week-end au bord de la mer. Tout le long de cette plage les paillotes servent des petits repas et des bières glacées. Nous pouvons apprécier la quiétude du lieu à l'ombre d'un parasol.



C'est seulement le lendemain que Xyphos un autre bateau nous a rejoint. Le soir nous faisions tous la fête chez lui.



Jean et Michelle sur Maclow étaient pressés de partir. Seulement 30 milles nous séparait de la prochaine escale Recife. Pour cette étape nous décidions d'un commun accord de changer d'équipière. C'est ainsi que Nathalie a pu goûter au confort d'un 48 pieds et que nous poussions les limites de Marie- Alice avec Nina qui est professeur de voile au Glénan.



Finalement, Maclow nous a pris seulement une petite demi-heure sur ces trente milles ce qui est très honorable au regard de la différence de taille des deux bateaux.



L'escale de Recife n'étant pas une découverte pour nous, j'en ai profité pour faire les corvées administratives. Notre prolongation de visa a été un parcours du combattant.

Première étape, télécharger le formulaire de renseignement en ligne sur Internet et s'inscrire en ligne pour éditer un document avec lequel nous allons pouvoir payer ce visa.

Deuxième étape, trouver une Banco do Brazil pour aller payer avec notre document la taxe pour les extensions de visas.

Troisième étape, aller à l'aéroport où se trouve le seul bureau de l'émigration habilité à faire cette démarche.

Finalement, au bout de deux jours d'allers et venues jonglant avec les horaires d'ouvertures, nous avions enfin le tampon sur notre passeport nous permettant de rester trois mois de plus au Brésil. Au passage, j'en ai profité pour faire une entrée, sortie de l'état du Permanbuco afin d'être complètement en règle avec l'administration brésilienne.



Nous sommes partis en fin d'après-midi pour l'étape suivante qui nous conduit de Recife à Jacaré. Seulement 80 miles nous séparent pour cette étape mais une fois n'est pas coutume cela va se passer au prés serré. Apres un long bord au large d'une quinzaine de milles nous virons de bord pour enfin faire un cap qui va nous amener sur l'entrée du Rio Paraiba . Les 20 heures de navigation qui nous ont séparé de cette escale n'ont pas été des plus agréables. Finalement, après quelques grains qui nous ont arrosé copieusement au lever du jour, nous sommes arrivés à l'entrée du chenal à 11H 45. Malgré la marée qui descendait et le courant contre nous, on s'est quand même lancé sur une remonté de 4 milles qui nous à conduit à marina Jacaré village le terme de cette étape. Au détour d'un méandre nous découvrons les pontons de cette marina tenue par un Français.

Ici, c'est encore un repère de Français. Nous sommes accueillis par Gérard et Anne sur Vaguabul. C'était un voilier Français que nous avions croisé à Rabat. Nous devons nous arrêter ici pour une dizaine de jours. J'ai quelques travaux à faire sur Marie-Alice et l'endroit est une parfaite escale technique. Pour l'heure, nous découvrons Jacaré village et prochainement Joao Pessoa où nous ferons notre entrée dans ce nouvel état. La marina nous offre tout le confort avec douche, piscine, eau et électricité sur le ponton avec en prime la wi-fi. Nous sommes en pays de connaissance et le plus dur est de travailler sur le bateau en abandonnant les discussions de ponton.



Le Brésil nous réserve toujours des surprises. Jacaré est un petit coin de fleuve protégé par un périmètre écologique où se développe la mata Atlantica. À quelques kilomètres, Joao Pessoa est une ville d'importance moyenne. On s'y rend avec un petit train qui fait la ligne de Cabadelo (c'est un autre petit bourg à l'embouchure du fleuve). Ce village de Jacaré est un havre de paix au milieu de ces deux centres urbains.

Ici, c'est la campagne, les routes ne sont pas goudronnées mais on trouve tout pour y survivre. J'ai même trouvé un coiffeur qui m'a coupé les cheveux pour trois reals (1 euros !). Je ne ferais pas fortune si je devais m'installer ici !!. Le soir, il y a une attraction qui attire des gens de très loin. Un saxophoniste se met en scène au couché du soleil et joue tous les soirs depuis à présent plusieurs années le Boléro de ravel. Il descend d'un ponton sur une barque et joue sur le fleuve pendant que le soleil passe derrière l'horizon. Il veut rentrer dans le livre des records pour avoir jouer le maximum de fois ce boléro de Ravel.

Il y a trois appontements où les bateaux peuvent s'amarrer mais celui de Philippe Freyssard est le mieux équipé. A coté de nous, un anglais a posé son sac et a crée un petit chantier naval où il construit des petits catamarans.

A midi, nous pouvons manger à notre cantine devant le fleuve où on nous sert un repas complet avec une bière fraîche pour l'équivalent de moins de deux euros.

Le long du fleuve, il y a une petite allée de bars un peu plus chics sur quelques centaines de mètres. On y trouve aussi des artisans qui fabriquent de jolis bijoux.

Ayant abandonné l'idée de remonter l'amazone avec Marie Alice, nous avons prévu de faire .des excursions au départ de Joao Pessoa. Ce n'est pas l'endroit le plus pratique, cependant c'est le dernier port à un prix raisonnable qui offre l'infrastructure suffisante pour laisser le bateau avant la Guyane qui se trouve quand même à 1300 miles.



Nous avons projeté d'aller à Belém en Avion. Pour Sao Luis et le parc de Lançois, à la lecture des deniers mails de copains qui y seraient passés, Marie Alice aurait suffisamment d'eau sous la quille pour y traîner son étrave. Donc nous décidons d'un aller retour en Avion Belém Joao Pessoa. Nous ferons le reste en bateau.



L'affaire n'est pas simple, surtout avec un chien. La première visite à l'agence de voyage de Joao Pessoa fut une expérience enrichissante mais il ne fallait pas penser que dans ce pays, on puisse avoir tous les renseignements du premier coup.

Il fallait déjà être en règle avec le chien !



Comme rien est simple ici, on nous a expliqué qu'il fallait un certificat d'un vétérinaire brésilien attestant en portugais ce que les papiers internationaux effectués en France attestaient. L'attestation du vétérinaire Brésilien faite, on nous a expliqué qu'il fallait un papier du ministère de l'agriculture pour pouvoir voyager en avion. Que cela ne tienne, Dans la mesure où on nous ne demande pas l'autorisation express de Lula, pourquoi pas ?. Arrivés à la délégation régionale du ministère de l'agriculture à Cabédelo, le fonctionnaire charmant au demeurant nous a assuré que les deux attestations française et portugaise suffisaient amplement pour voyager.





La deuxième visite à l'agence de voyage de Joao Pessoa ne fut pas la dernière. Armés des papiers nécessaires pour le chien, nous revoilà en quête de nos billets pour Belém. L'affaire se complique, premièrement, il n'est pas possible de payer avec une carte de crédit, deuxièmement, il faut demander confirmation à la compagnie si elle accepte les chiens. Logiquement cette confirmation doit se faire en 48 heures.



A la troisième visite, après avoir payé en espèces, nous avons enfin nos billets pour Belém avec la confirmation pour le chien.



Il est minuit à l'aéroport de Joao Pessoa et nous espérons embarquer dans deux heures pour ce périple aéronautique. En effet, il s'agit de prendre un avion pour Salvador où l'on change avec 2 heures d'escale pour un autre qui s'arrête à chaque ville sur son passage. Je connaissais les omnibus mais je ne connaissais pas les omni plane. Finalement, nous arrivons à 14 heures à l'aéroport de Belém.

Le taxi de l'hôtel nous a oublié, ça commence bien ! Il faut espérer que l'hôtel ou nous avons réservé ne nous ait pas complètement oublié.

Au bout d'un quart d'heure, le Taxi nous arrête devant Massilia Hôtel, un établissement tenu par un français. L'endroit est sympathique sans être d'un luxe débordant. La petite chambre au rez-de-chaussée donne sur un patio arboré agrémenté d'une petite piscine. L'accueil n'est pas très chaleureux pour des compatriotes mais l'endroit est acceptable même si le prix par rapport au pays est relativement élevé.

Après une douche et un léger repos nous décidons d'aller à la découverte de cette ville.

A quelques centaines de mètres de l'hôtel nous arrivons sur une immense place agrémentée d'immenses manguiers et autres cocotiers ainsi que certaines essences d'arbres que nous ne connaissons pas. Cette place entourée de buildings a gardé un style très colonial avec des bassins ornés de sculptures, de nombreux squares et un théâtre rococo trônant au milieu de jardins. On ressent ici une atmosphère encore différente de ce que nous avons connu jusqu'à lors. On pourrait facilement imaginer la bonne société du début du siècle dernier, les femmes en robes longues et ombrelles et les hommes en canotiers. En descendant l'avenue du président Vargas, les immeubles rococos se mélangent aux constructions contemporaines. Arrivés vers le fleuve, un magnifique palais début du siècle héberge une compagnie privée.

La circulation ici est laissée à l'interprétation des usagers. Traverser une avenue reste une aventure. Bref, après quelques courses folles, nous arrivons sur les quais où se situaient les anciens docs.

Tout a été rénové. Ces bâtiments où les bateaux venus de l'Europe chargeaient et déchargeaient leurs frets, abritent à présent des expositions, des restaurants et des boutiques. L'endroit est un peu impersonnel au style industriel mais toute la middle class Belèmoise s'y retrouve. Les anciennes grues sur rail sont devenues des articles de musée ainsi qu'une vielle locomotive à vapeur.

Nous marchons sur ces quais le long du fleuve immense. Les courants ne se mélangent pas et nous pouvons observer des couleurs d'eau différentes. Cela se décline du rouge boue au gris sale. La largeur de ce bras d'eau est impressionnante les bateaux locaux ont du mal à remonter ce courant de marée.

A présent, nous quittons les anciens docs pour arriver vers quelque chose de beaucoup plus locale.



Nous rentrons dans le célèbre marché de Belém. Une abondance d'échoppes s'articulent dans un désordre incompréhensible sous un toit de toile. On trouve ici la culture indienne amazonienne avec les fruits et les légumes et toutes les plantes médicinales de tradition indienne. C'est ainsi que l'on peut trouver des potions pour soigner tous les maux, en passant par les filtres d'amour, jusqu'au viagra naturel 100% garanti. Au détour de certains étales nous découvrons des fruits aux formes et aux couleurs inconnues. Nous finirons ce tour par l'artisanat indien.



Tout en suivant ces quais, nous arrivons vers les petits estaminets de restaurations locales. Ici pour 6 reals (2 euros) on peut manger un repas complet avec viande, légume et salade. La bière de 60 cl nous coûtera 3réals (1 euros) Nous décidons de nous y arrêter pour nous y restaurer. Nous continuerons notre promenade sur le bord du fleuve Para pour arriver à l'ancien bâtiment où se trouvait le marché de la viande reconverti aujourd'hui en musée. Plus loin nous découvrons le bâtiment qui abrite le marché aux poissons. Cette battisse bleue, flanquée de quatre tours aux toits pointus reste un des bâtiments les plus pittoresque qui retiendra toute notre attention. Juste derrière se trouve le port de pêche. C'est là, que les grosse lanchas qui croulent sous les filets s'échouent à marée basse. La ville est vraiment pittoresque et est exactement comme je l'imaginais. Bien sûr, elle a perdu son lustre d'antan à l'époque où les élégantes du début du siècle se pavanaient dans les jardins. Il parait qu'il avait été disposé sur les trottoirs des tapis en caoutchouc pour éviter qu'elles abîment leurs chaussures. Aujourd'hui tout ceci a disparu et la ville a gardée un charme désuet. Comme partout au Brésil, le contraste est là ! Que cela soit entre les buildings ou les maisons au style coloniale, les riches et les pauvres. Les bateaux qui circulent sur le fleuve sont souvent à plusieurs étages et sont tous couverts à cause de la pluie. Ils arborent des couleurs vives avec des graphismes originaux et des noms parfois humoristiques.



Après avoir trouver un billet retour à un prix exorbitant, il nous restait un jour et demi pour finir notre visite de Belém. C'était l'occasion rêvée pour aller visiter les petites îles d'en face. Nous traversons la ville pour nous retrouver devant l'embarcadère d'un l'hôtel où se trouve le bateau qui va nous amener à destination.

C'est un vieux bateau en bois à deux étages relativement étroit. Déhalé de son appontement le bateau s'élance entraîné par le fort courant. Le moteur éructe en fumant noir mais entraîne la lourde embarcation. De là, nous avons encore une autre vue de la ville. Encore un contraste entre l'urbanisation et la forêt amazonienne. Nous traversons ce fleuve pour nous engager dans un petit bras de rivière où les bateaux se croisent avec difficultés. Nous changeons de décor. Tout le long des berges se trouvent de nombreuses maisons sur pilotis où les pirogues peuvent apponter. Ici, le moyen de transport est la pirogue qu'elle soit petite ou grosse à moteur où à rame. Le reste des berges est un rideau vert occupé par la forêt amazonienne. L'amazone star tel est son nom se faufile entre les méandres de ce bras de rivière. Le delta de l'amazone est invraisemblable. Il s'étend sur des centaines de kilomètres et même ce qui nous parait être des grands fleuves reste ridicules à l'échelle de ce monstre.



Au bout d'une demi heure de navigation au gré des méandres de ce bras de rivière nous arrivons vers un petit débarcadère en planches Les fanatiques des programme de qualité iso 9002 ferait ici une dépression nerveuse. La passerelle qui nous sépare du ponton est à peine fixée et nous nous demandons toujours si ce bois détrempé par les pluies ne va pas crouler sous notre poids. Ici, une ampoule électrique au bout de deux fils dénudés est restée allumée non loin d'une gouttière, là une planche cassée laisse apparaître la rivière deux mètres plus bas. Nous remontons le chemin principal du village. Au bout, les cris des enfants nous indiquent l'école ou l'institutrice écrit au tableau noir. Nous sortons du village par un petit chemin pour nous diriger vers une ferme. Notre guide connaît le propriétaire de ce petit morceau d'Amazonie. Cet Indien vas nous emmener pour une petite balade en forêt pour nous faire découvrir ses trésors. Un perroquet aux couleurs chatoyantes est perché sur la main d'un jeune garçon. La marche en forêt se révéla très instructive. Notre guide Rute traduisait ce que nous montrait l'indien. C'est ainsi que nous avons pu découvrir une multitude de fruits et de baies qui était consommables. Il nous a aussi donné beaucoup d'informations sur les plantes médicinales pour soigner toutes sortes de maux. Au bout de deux heures nous rejoignons l'embarcadère pour regagner Belém.

Le chemin retour fut agrémenté du même charme que l'aller. Les nombreuses pirogues que nous croisons ne manquent pas de nous saluer. Nous ne sommes pas loin de la marée basse et le bateau prend un autre itinéraire qui ne manque pas de charme. Nous rentrerons à la nuit au ponton de l'hôtel où nous attend le taxi.



Pour notre dernière soirée à Belém nous choisissons d'aller manger dans un restaurant français à côté de l'hôtel. Le personnage est haut en couleur. Ancien Marin pêcheur, il s'est installé aux Antilles puis en Guyane française pour enfin ouvrir ce restaurant ici. Il s'est avéré après quelques minutes de discussion qu'il connaissait mon ami Eric de Cayenne. Au menu, côte de bœuf au gril, pomme de terre à la braise avec une entrée de terrine de foie de volaille. Le tout, arrosé d'un bon vin rouge chilien. Ce fut un bonheur après ces mois de nourriture locale pas toujours au goût français. Profitons-en, demain sera un autre jour avec le retour pour l'épopée aéronautique pour Joao Pessoa.

Il est trois heures du matin nous avons enfin retrouvé Marie-Alice. Tout est ok et Crevette n'a pas trop mal supporté son voyage en cage dans la soute de l'avion.

Nous allons pouvoir nous préparer pour notre longue remontée sur Cayenne.



Richard Bessenay
tango tangoicon_post
Bravo !!!
Courage ! Naviguez et ..... rejoignez le bagne ...en galère !!!

:=! :b
Non enregistré Non enregistréicon_post
Merci de votre réponse
a bientôt pour de futures aventures
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De Jacaré à Luis Coréas en passant par Fortaleza



La dernière semaine avant d'appareiller a été consacrée au farniente. Puis un avitaillement plus conséquent a été nécessaire pour le début de notre longue remontée vers la Guyane. Enfin il a fallut caréner le bateau. Ici c'est à la mode rustique. C'est-à-dire que l'on pose le bateau contre un quai à marée haute et on attend qu'elle descende pour le poser dans la vase appuyé au quai. Opération simple à expliquer mais délicate lorsque l'on met 7 tonnes en équilibre sur sa quille.

Marie-Alice s'est posé gentiment sans faire d'histoire un peu inclinée quand même sur l'arrière. A ma grande surprise les œuvres mortes étaient couvertes d'algues et autres coquillages. Je ne m'attendais pas à une coque propre mais à ce point là ! Il était tant d'intervenir. C'est ainsi que debout dans la vase jusqu'au mollet, je lui ai gratté la coque. Entre deux marées j'ai réussi à tout nettoyer et lui redonner une apparence normale et une allure plus descente.

Le déséchouage a été plus facile. Lorsque l'on choisi des coefficients de marée qui augmentent dans le temps, les marées suivantes ont plus d'amplitude donc la hauteur d'eau sera supérieure à la précédente.



Maintenant que Marie-Alice a sa robe propre, il est tant de s'activer aux derniers préparatifs pour partir avant que les algues et les moules aient la mauvaise idée de revenir squatter. C'est toujours difficile de s'arracher d'une escale où on est bien pour aller vers une prochaine inconnue. Ici, nous avions liés des amitiés nouvelles et nous nous étions retrouvés avec des équipages que nous avions rencontrés plusieurs mois précédemment. Bref, il était l'heure et il fallait y aller. Alors pour la dernière soirée avec une bouteille de rhum, une dizaine de citrons verts et un pack de glaçons nous avons fait une fête mémorable. Afin d'améliorer l'ordinaire nous y avions quand même ajouter des chips, des noix du Brésil ainsi que du saucisson et la soirée étaient lancée. Tout le ponton était présent ainsi que Philippe le patron de la Marina. Nous avons pu un peu mieux se connaître avec ces nouvelles rencontres. La vie au fil de l'eau fédère des personnages de tout horizon et de toutes conditions sociales. C'est ainsi que l'on peut rencontrer des personnages hauts en couleurs. Tel notre nouvel ami Jean-Paul, ancien Marin pêcheur qui est parti sans se retourner sur son veux kirk pour écumer les océans. Ou Alain ancien prof de gym qui navigue sur un 6 m 50 sans moteur et qui traverse les océans sans se poser de questions sur sa coque de noix. J'ai beaucoup d'admiration pour ces êtres qui naviguent de façons minimalistes et qui finalement sont beaucoup plus en harmonie avec la mer.



La bouteille de Rhum n'a pas suffit et l'ajout de plusieurs supplémentaires ont été nécessaire pour arriver au bout de la soirée. Les langues déliées avec l'alcool ont animées des conversations passionnées de pêche et de voyage. C'est bien ici que je suis chez moi ! C'est bien là qu'est ma tribu ! Allez un dernier pour la route et allons nous coucher. Demain nous prenons la mer avec la marée. 340 miles nous attendent jusqu'à Fortaleza.



On m'avait dit tu verras après Recife pour remonter vers le nord, c'est que du bonheur ! Tu verras tu auras du vent portant et un courant de deux nœuds dans le bons sens qui te pousse en Guyane ! Ah ouais ?? Mais où se trouve ce fameux vent portant qui nous amène que du bonheur ?? Bon le courant je suis OK !



Le premier de jour de remontée n'a pas été le pire. Le vent n'était pas vraiment portant mais nous a quand même fait avancer un peu et le courant était au rendez-vous.



Le deuxième jour cela c'est carrément dégradé avec plus de vent du tout. Heureusement que j'avais fait le plein de gasoil avant de partir car l'ami Volvo à été mis à contribution.



Mais le troisième jour en guise de bonheur, je ne m'attendais pas à ça ! Pas de vent, d'accord ! Mais 25 noeuds vent dans le nez c'est trop ! Pile sur notre cap ! La terre se serait elle mise à tourner à l'envers sans nous le dire ?? Qu'est que c'est que ce binz ! Maintenant nous allons tirer des bords comme en méditerranée. Mais le pompon fut qu'après une escapade pour bricoler en pied de mat, déséquilibré par une vague traîtresse, je me rattrape sur une jambe et me fait un sérieux claquage au mollet ! Nous voilà bien ! Maintenant je boite comme le capitaine crochet ! Comme si cela n'avait pas suffit les grains se succèdent pour nous arroser et nous bousculer copieusement. Est-ce que Neptune aurait eut des remords en nous gratifiant de ce délicieux petit thon atlantique pris sur notre traîne? C'est cela aussi la mer avec ces moments de galère et ces moments de bonheur. Le sushi de thon du soir a adoucit un peu notre étape Finalement au bout d'une trentaine d'heures contre le vent et les grains claudiquant entre les passes avant et le cockpit j'ai pu enfin rejoindre Fortaleza et la fameuse Marina Park Hotel.

Vraiment content d'arriver et pour le bonheur cela sera sans doute après !!



Le premier contact avec la ville est un peu surprenant. La marina n'est pas indiquée sur la carte mais grâce à Google Earth, j'ai pu la repérer en image satellite et noter sa position géographique. Apres avoir passés la longue digue de l'énorme port de commerce nous continuons dans la baie. Le point que j'ai noté nous mène vers une énorme épave de tanker rouillée. Vu ce qu'il en reste, il ne doit pas être là depuis hier. Derrière cette épave, j'aperçois une digue et une immense barre blanche de plusieurs étages qui doit être le park. Hôtel où se trouve la marina. Nous passons devant des bâtiments en ruines et des digues effondrées. Finalement en s'approchant doucement, en contournant l'épave et en surveillant le sondeur on découvre l'entrée d'un bassin où se trouve des chantiers navals et des vieux bateaux de pêche. L'endroit est peu engageant mais une autre digue protège les pontons déglingués de cette marina.



L'hôtel est un 5 étoiles avec piscine, tenis, sauna et club house, par contre les installations portuaires sont carrément en ruine. Cette marina est une des plus chères du Brésil et au prix que l'on nous demande on ne s'attend pas à de vieux pontons rouillés qui se dandinent autour de poteaux en ciment au gré de la marée et du ressac. Ici pas de pendilles ! Je n'aurais même pas imaginé des catways ! Rien de tout cela ! On jette son ancre loin devant et on recule cul au quai. Ou cela devient folklorique c'est lorsque l'on veux de l‘électricité et de l'eau. Là, il faut sortir la caisse à outil et se brancher carrément sur les fils des armoires électrique. Pour l'eau un vague tuyau avec une vanne traîne au milieu d'un des pontons et un autre bricolage nous permettra de se raccorder. Bref tout ceci est amusant mais à 25 euros la nuit pour un dix mètres c'est quand même un peu scandaleux !



Notre chance a été d'arriver le samedi avant le dimanche de paques. Au Brésil paques est une fête très importante et beaucoup de monde est en congé. C'est ainsi que le maître de port a eut la bonne idée de prendre deux jours de vacances, ce qui nous a permis de bénéficier de la gratuité pendant son absence. Mais le Lundi plus question de passer à travers. Le maître de port sympathique au demeurant n'a pas oublié de nous accrocher afin de nous faire payer la nuit qu'il nous restait. Même s'il n'y croyait pas trop il a bien voulu noter que nous étions arrivé le matin même et que la belle Marie-Alice ne faisait que 10 mètres. Cela nous a quand même permit d'économiser 60 euros.



C'est en claudiquant suite à mon claquage que nous partons à la découverte de cette ville. Fortaleza compte 7 millions d'habitants avec un écart littéralement dément entre les classes sociales. C'est aussi ici que se trouve la plus grande favela d'Amérique du sud. Les sécheresses des dernières années et les expropriations des paysans ont conduit à cette forte émigration de population complètement déshéritée.

Lors de notre première promenade alors que j'étais sur un autre trottoir que Nathalie, je me suis fait agresser par une femme de petite vertu qui ne me lâchait pas et qui a essayé de me faire les poches. Malgré ma démarche incertaine j'ai quand même réussi à la mettre en fuite.



Nous marchons en pleine après-midi dans des quartiers peu engageants. Le plus extraordinaire c'est la proximité d'un parc arboré bien entretenu avec des maisons en ruines et une battisse à l'architecture coloniale parfaitement entretenue ou encore ici un squat d'une villa qui devait vraiment avoir son charme au temps de sa splendeur !



Décidemment ce pays n'en finit pas de nous réserver des surprises. Lors d'une autre promenade nous longeons le front de mer. Sortis de la marina, nous nous engageons dans une rue qui ne nous parait pas trop sûr. Le regard de certains nous accroche avec ce mélange de tristesse et d'envie. Nous ne nous sentons pas trop en sécurité. Au détour d'une rue nous traversons une impasse bordée par des squattes qui nous amène au front de mer. C'est à cet endroit que nous devions trouver une plage que les guides touristiques nous recommandaient. C'est vrai que c'est très spécial ! Nous longeons un bâtiment en ruine devant la mer où squattent plusieurs groupes d'individus dont certains dorment en couple sur de vieux matelas à même le sol. En continuant nous arrivons au fameux pont des anglais. Ce sont les restes d'une construction qui ressemblait à celles que l'on peut rencontrer sur les côtes britanniques comme Folkestone. Plus loin sur le front de mer nous longeons des villas abandonnées taguées et squattées qui devaient avoir fières allures au temps de leur splendeur.



Maintenant, nous sommes dans le quartier chic. Cela a beaucoup moins de charme et les tours sécurisées ont remplacées les villas. Ce sont de véritables camps retranchés. Chaque immeuble est ceinturé par des murs avec des miradors ou les vigiles ouvrent ou non les portes de ces refuges aux classes privilégiées. Mais la Fête reste présente et une scène est ici montée pour le prochain concert de rue.

Mon dieu que c'est déroutant ! Nous en profitons pour boire une bière en terrasse avant de rentrer pour humer l'atmosphère de la ville.



Mais comment appréhender une ville en si peu de temps ? Comment comprendre ses subtilités et ses coutumes. Ce pays est à l'échelle d'un continent, chaque état est à l'échelle d'un pays avec ses propres diversités. Malgré notre longue randonnée le long de ses côtes, le temps ne sera jamais assez long pour pouvoir apprécier toute cette culture. Après ce voyage, je n'aurais plus la même opinion sur les musiques du monde et je suis convaincu à présent que si il existe un seul coin sur la planète où il se passe quelque chose c'est bien ici .Là, la musique n'est pas sectaire et les musiciens prennent autant de plaisir à jouer du forro que de la bossa, de la samba ou du rock. Cette diversité nous saute au visage lorsqu'on écoute n'importe quelle formation musicale.



Malheureusement il faut remonter et comme d'habitude c'est toujours à regret que nous quittons nos escales. Pour la dernière soirée à Fortaleza on nous a dit qu'il ne fallait pas partir sans connaître Oh pirata ! Apres un repas pris dans un restaurant sur le front de mer nous décidons d'aller découvrir cette institution qui s'est autoproclamé la plus grande fête du monde. C'est endroit qui est cité dans le New York Times est un de plus animé d'Amérique du sud. C'est un complexe relativement grand à ciel ouvert à la décoration de bateau de pirate. Pensant arriver trop tôt à 21heures, nous avons eut la surprise de trouver foule. Après une petite attente la chance nous a sourit et nous nous sommes retrouvés dans le coin VIP en mezzanine pour avoir une table.



En début de soirée les couples s'échauffent en dansant le Forro. C'est une danse langoureuse entre le tango et le la lambada. A 22 heures la soirée est lancée par un groupe de danseurs qui arrivent sur la piste. Le spectacle est ahurissant, ces hommes et ses femmes en costumes traditionnels nous font une démonstration fulgurante d'un ensemble de danse. Le plus étonnant est qu'à la fin de leur prestation, ces danseurs professionnels vont chercher dans la foule les gens qui sont restés au bord de la piste pour les regarder. Il n'y a pas de complexe, que l'on danse bien ou mal nous sommes pris par l'ambiance. Les magnifiques danseurs viennent chercher les femmes de tous ages et c'est idem pour les magnifiques danseuses avec les hommes. L'ambiance commence à chauffer progressivement. L'orchestre sur la scène est d'une qualité irréprochable et la générosité de ses membres avec le public crée instantanément l'osmose. C'est dans ces moments là que l'on regrette de ne pas parler la langue et comprendre cet échange entre le chanteur, les musiciens et le public. Les morceaux se suivent et qu'on le veuille ou non nous ne pouvons échapper à cette folie qui nous prend de la tête au pied. Les morceaux qui se suivent mettent en scène danseurs ou danseuses sur des chorégraphies différentes. Le public est invité à suivre ces mouvements et nous sommes pris par l'ivresse de la musique et la danse. Malgré la fatigue présente et cette douleur au mollet qui ne me lâche pas nous continuons cette soirée jusqu'à deux heures du matin. Nous rentrons au bateau ivres de musique et de danse, émerveillés par ce spectacle. Demain matin il va falloir appareiller. Tant pis si nous ne sommes pas frais, on dormira en mer.



Seulement 220 miles nous séparent de la prochaine étape, Luis Coréas ! Nous sommes en pleine zone perturbée de la ZIC ! Donc nous ne savons pas trop quelles conditions météo nous allons trouver. Deux jours de mer pour rejoindre cette escale devrait nous suffire et le premier jour s'annonce avec un peu de vent dans le bon sens. Espérons qu'il tienne deux jours pour nous pousser jusqu'au bout.



Ça y est, on est parti avec le soleil et le vent. Croisons les doigts nous sommes proche du bonheur. La première étape de cette navigation se fait avec un cap au 305 ce qui nous permet d'avoir le vent en plein travers. C'est l'allure que Marie-Alice préfère. Avec 12 nœuds de vents et un courant portant à 2 nœuds, nous avançons allégrement entre 6 et 7 nœuds dans un confort absolu. Le vent nous accompagnera jusqu'au petit matin de la première nuit. Vers les 4h du matin, j'ai recours à l'ami Volvo pour nous faire avancer un peu. Mais dans ces conditions de courant, il suffit de 1 500 tours pour avancer. Apres les 100 premiers miles notre route incline à l'ouest et à présent nous sommes au cap 262. Cette allure nous donne le vent en plein arrière mais nous mènera jusqu'à Luis Coréas.



Le vent arrière n'est pas une allure agréable alors plusieurs choix s'offrent à nous. Soit on tire des bords au grand largue, soit on s'accommode de la direction du vent. Marie- Alice est un bateau de près. La houle et le vent arrière nous fait rouler copieusement et les conditions de confort de la veille se trouvent bien altérées. Je décide de tangonner le génois et de mettre les voiles en ciseaux. Sur ce bateau c'est assez compliqué car les bas haubans sont très en avant et le génois à un large recouvrement. Mais après plusieurs essais différents je réussi à trouver le réglage qui va bien Cela va un peu mieux et le bateau est mieux équilibré.



A présent Hélène notre pilote auto rechigne moins à faire une route droite sans trop de s. Le bateau reprend une allure confortable mais déjà l'horizon s'obscurci. Les gros nuages noirs qui s'amoncellent à l'horizon nous présagent l'arrivée d'un grain. J'anticipe et commence à réduire la toile. Quelle bonne idée ! Le vent commence à monter et dépasse à présent les 30 noeuds. La pluie se met à tomber à averse. Marie- Alice file comme sur un rail avec des pointes à 8 nœuds. Nous sommes complètement trempés. Mais la pluie tropicale reste chaude. La mer blanchie mais déjà l'horizon s'éclairci. Progressivement le vent descend et enfin le soleil revient.

Nous passerons le reste de la journée avec une alternance de grains et de soleil mais avec le vent pour nous accompagner.



Nous devions rentrer impérativement à Luis Coréas à marée haute. Aussi avais-je calculé une heure d'arrivée co&iunl;ncidant à peu près avec la marée. Mais voilà, nous avons pris beaucoup d'avance et nous allons arriver au but en pleine nuit.



Je n'ai aucune carte de détails sur cette destination. J'avais chargé une image satellite sur Google Earth qui m'indiquait la présence d'une digue à l'entrée de la rivière. Ma carte marine générale m'indique quand même un feu sur ce waypoint.



Vers les deux heures du matin nous approchons doucement de l'arrivée. La mer est douce, le temps est relativement clair et le vent portant. Je scrute la côte pour chercher ce feu. En fait, plusieurs lumières pourraient correspondre à ce feu mais un seul semble être au point que j'estime. Je décide donc de le suivre. Après avoir sorti mon énorme projecteur nous nous approchons de cette digue où deux feux scintillent. Lequel nous indique- t-il l'entrée ? Un balayage avec mon spot de lumière me découvre la digue à seulement une cinquantaine de mettre de l'étrave. Je vire à 90° à droite et découvre l'entrée de cet avant port. La profondeur est bonne nous avons entre 6 et 10 mètres sous la quille. Nous contournons le môle et je décide d'ancrer ici pour attendre le petit matin et la marée.

Le bateau s'apaise mais la houle atlantique rentre quand même dans cet abri et Marie Alice nous berce doucement. L'alarme GPS enclenché, le mouillage assuré, nous nous écroulons dans notre couchette pour les quelques heures de sommeil qui nous reste avant l'arrivée du jour.



Le paysage du petit matin est splendide. Une plage de dunes de sable blanc borde l'atlantique et l'entrée du fleuve se signale par la mangrove. Après le petit déjeuner, nous décidons de nous lancer. Je surveille le sondeur qui jusqu'à présent ne remonte pas en dessus des trois mètres. Nous sommes à marée montante presque à l'étale et un léger courant nous porte. Nous croisons quelques barques de pêche à qui nous demandons la position des bancs de sable. Finalement au bout d'une demi-heure de quelques tâtonnements, à la sortie d'un méandre, nous apercevons les pontons des petits chalutiers. Nos amis qui étaient passés ici avant nous, nous avaient dit que les pêcheurs étaient sympas et que l'on pouvait s'amarrer à couple de leurs bateaux. Je salue l'un d'entre eux qui spontanément me fait signe de venir m'amarrer à couple. Nous sommes l'attraction et plusieurs marins pêcheurs attrapent nos bouts et nous aide à nous amarrer.



Marie-Alice est ainsi pour la première fois à couple avec un vieux chalutier en bois d'une quinzaine de mètres. Au regard de l'empilement de ses casiers cela doit être un crevettier ou un langoustier. La suite nous dira qu'il s'agit d'un bateau qui pêche du poisson. Les pêcheurs sont adorables et ne savent pas quoi faire pour être agréables. Comme nous avons pu le remarquer depuis que nous sommes au Brésil, la population des campagnes est beaucoup plus cool qu'en ville. Nous ne ressentons pas ce sentiment d'insécurité que l'on pouvait percevoir à Fortaleza voir à Salvador.



Nous sommes dans un petit village de pêcheurs au bord du fleuve Parna&iunl;ba. De l'autre coté, nous pouvons apercevoir les dunes blanches au milieu d'un trou dans la mangrove. Nous sommes au ponton de la coopérative de pêche, et les petits chaluts s'agglutinent amarrés les uns aux autres. Cela ne manque pas de charme.



Nous décidons d'aller à la découverte du village. En fait il s'agit du quartier du port. Le bourg qui se cache un peu plus loin est un peu plus important que nous le pensions. Après une longue marche malgré mon mollet qui me fait toujours mal, nous passons devant une église rococo et nous arrivons vers une grande ligne droite qui nous mène à un carrefour. Sur la droite nous distinguons ce qui semble être un centre ville. Au fil de notre marche nous découvrons tous les commerces de nécessités allant du petit super marché, de la boulangerie jusqu'au point Internet.



Nous nous arrêtons dans un bistrot construit de planche et de tôles ondulées pour déguster la bière glacée brésilienne et là, quelle ne fut pas ma surprise, lorsque dans cet endroit aussi précaire je découvre un point Internet avec plusieurs PC à disposition. Nous rentrons au bateau pour le déjeuner et déciderons plus tard de notre emploi du temps.



Dans ce coin reculé du Brésil nous sommes l'attraction du ponton. Les gamins matte le bateau comme un engin extraterrestre. Malgré notre ignorance totale du portugais nous essayons de communiquer avec les pêcheurs. C'est ainsi que j'ai l'agréable surprise de trouver un homme qui spontanément me propose le tuyau d'eau pour remplir mon réservoir. Nous nous sentons vraiment très bien au milieu de cette population simple et sympathique.



Je décide de gonfler l'annexe afin de découvrir un peu plus l'endroit. Je n'ose pas trop remonter plus haut avec Marie-Alice n'ayant aucune carte de détails du fleuve. Aussi nous irons demain avec le dinghy à Parama&iunl;ba qui se trouve à 8 miles en amont.



Au petit matin le temps est un peu meilleur et le soleil arrive à percer au bout de ces deux jours de pluie. Le chalut auquel nous étions amarré est parti dans la nuit pour une campagne de 25 jours de pêche et nous nous sommes amarré à celui d'à coté avec l'aide des pêcheur comme si cela était naturel. Ces gens sont vraiment adorables.



Je n'ai aucune carte de détails et je prends quelques renseignements à droite, à gauche pour notre escapade sur le fleuve. Nous sommes dans un delta et ce fleuve se divise en de multitudes de bras. Logiquement si nous gardons la gauche en remontant nous devrions arriver à la petite ville. De part et d'autre de l'annexe un rideau vert défile. Nous ne croisons pratiquement personne et nous avons le plaisir de nous retrouver dans cette végétation tropicale. Un peu plus on pourrait se prendre pour les aventuriers de l'arche perdue.



Cela fait à présent bien trois quarts d'heure que nous remontons et nous commençons à voir quelques traces de la civilisation. Nous croisons des barques effilées grées de grande voile triangulaire aux couleurx vives. Le long des berges nous apercevons des appontements devant quelques battisses rudimentaires. A notre passage les gens nous saluent et enfin au détour d'un méandre nous apercevons la ville.



Nous arrivons le long d'un quai touchant une avenue bordée d'arbres. Nous attachons l'annexe et partons à la découverte de cette nouvelle ville. C'est assez drôle dans ce coin du Brésil les villes sont légèrement excentrées du fleuve. Comme pour Luis Coréas nous avons à marcher un ou deux kilomètres afin de trouver le centre ville. Par contre ici le bourg est beaucoup plus important. Nous traversons plusieurs marchés ainsi qu'une magnifique place arborée en face d'une église. La ville n'est pas du tout touristique et ne revêt pas un attrait extraordinaire mais nous sommes au cœur de la vie brésilienne. Après un repas dans un resto au kilo nous retournerons à l'annexe pour revenir au bateau. Demain nous allons faire une excursion en speed boat dans le delta au départ de Tatus . On nous a promis de magnifiques paysages sauvages. Alors banco pour cette nouvelle découverte.



La chance avec le soleil semble être avec nous pour ce départ en excursion. Nous prenons un bus qui part de Luis Coréas pour aller à Parna&iunl;ba qui se trouve à quinze kilomètres. Cette fois-ci nous n'y irons pas en annexe. Le bus nous laisse juste devant l'agence qui organise cette excursion. Après avoir payé, un 4X4 de l'agence vient nous récupérer pour nous emmener à Tatus. C'est le départ de tous les speed boats qui font visiter le delta qui est carrément gigantesque. Cela s'étend sur une cinquantaine de kilomètres. Avant d'arriver à Tatus nous traversons des villages de caractères disséminés au gré de morceaux de terres à travers la lagune.



L'embarcadère se trouve dans un bras du fleuve. Nous nous installons dans cette coque à fond plat propulsé par un gros moteur hors bord. Notre jeune guide à l'air de beaucoup s'amuser à piloter cet engin particulier. Au détour du premier méandre nous rejoignons le grand fleuve immense qui doit faire plusieurs kilomètres de large. Un virage à 90° à fond les manettes nous propulsent dans les méandres de la mangrove. Notre guide ne décélère pas et enquille les virages de ces petits bras du fleuve les uns derrière les autres. Cette fois-ci, c'est beaucoup plus étroit et les rideaux verts qui bordent notre voie d'eau ne doivent pas être à plus de 30 mètres l'un de l'autre. Au détour d'un méandre c'est la première halte pour observer une chauve souris dans un manguier. Un peu plus loin nous pourrons apercevoir un singe sauter de branches en branches. Enfin nous nous arrêtons devant les immenses dunes qui ont pris la place de la mangrove.



Le spectacle est assez déroutant. Ces dunes de sable blanc telle que l'on pourrait les observer au Sahara contrastent avec le vert de la mangrove. Sous un abri de toit de paille nous apercevons des zébus en se demandant ce qu'ils peuvent bien trouver à brouter ici. Comme dans le désert après avoir gravit la première dune on en voit une seconde puis une troisième ainsi de suite. Le paysage s'étend ainsi vers la mer sans que l'on puisse en voir le bout. Nous reprenons à présent notre speed boat pour un retour au rodéo à travers la mangrove. Malgré notre difficulté à comprendre notre guide qui ne parle que le portugais nous saisissons que l'activité principale ici est la pêche au crabe et à la crevette. Il nous arrête cette fois–ci dans un trou de mangrove ou nous pouvons débarquer.



Nous sommes comme dans un sous bois où les rayons de soleil filtrent entre les feuilles. Le sol est une espèce de boue séchée où nous pouvons marcher sans nous enfoncer. Nous observons les grandes racines des arbres qui viennent chercher l'eau à marée basse. Le sol est couvert par les trous des crabes qui s'enfouissent à marée basse. Notre guide plonge sa main puis son bras et l'avant bras dans un de ces trous. Il nous explique que c'est la méthode pour pêcher le crabe. Au bout d'un instant il nous ressort un gros crabe qu'il a pris bien soin de saisir de la bonne façon. Le coin à l'air envahit de ces bestioles.



Pour la dernière partie de l'excursion nous filons vers l'embouchure du fleuve. Cette fois ci un bon clapot nous fait sauter joyeusement sur nos sièges. Mais notre pilote de formule un à l'air de s'amuser comme un fou à faire décoller son engin sur les vagues. Une dizaine de minutes après, nous arrivons sur la plage côté fleuve. De ce côté même si cela est très étonnant l'eau est douce. Nous débarquons pour traverser cette langue de sable d'environ 500 mètres pour aller tremper les pieds dans l'océan.



Ici la longue houle Atlantique vient déferler sur cette plage.. Des kilomètres de sable vierge s'étendent de chaque coté. La nature est déserte et belle dans sa plus simple expression.



Le retour se fera à la cadence de l'aller et nous rejoindrons le ponton en fin de matinée.



Après un repas au restaurant, nous décidons d'aller rendre visite aux amis de mon complice Jean François Diné. Lorsqu'il s'était arrêté ici quelques mois avant nous, il s'est payer le luxe de remonter avec son bateau jusqu'à Parna&iunl;ba. Moins courageux que lui j'ai préféré rester avec les pêcheurs 7 miles plus bas.



Apparemment son passage a marqué les esprits. Le fameux Bilou ne dissimula pas sa joie d'avoir des nouvelles de Jean François. Même avec notre difficulté de communication, il a été heureux de nous faire faire voir le livre dédicacé de mon ami. Impossible de partir sans voir la famille de Marcus , d'autres connaissances à lui avec toujours la même émotion. C'est touchant de voir la qualité de cœur de ces gens modestes qui ne savent quoi faire pour vous faire plaisir. Je comprends mieux à présent l'insistance de Jean François pour que j'aille les saluer.



Il a bien fallut s'arracher car il va falloir préparé le bateau pour la prochaine étape où nous devrions retrouver Luc et Nelly. La prochaine journée sera consacrée au plein d'eau, de gasoil et à l'avitaillement. Mardi à midi avec la marée nous appareillerons pour Sao Luis. Seulement 200 miles nous séparent d'une de ces dernières étapes au Brésil.


Richard Bessenay