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Publiée le 05-06-2022

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Revue Presse : Le récit des plaisanciers disparus en mer durant une semaine

Le Seychelles III, et ses occupants, ont été retrouvés
mercredi dernier à 150 km au sud de Toulon. (DR)

Midi Libre 17/12/2013

Ils étaient partis pour une croisière en amoureux de trois semaines entre Port-Camargue et Barcelone. Joachim et Axelle ont connu "sept jours et six nuits d’enfer", avant d'être localisés par un avion, au large de Toulon. Récit.

"Honnêtement, quand ils nous ont retrouvés le septième jour, je n’y croyais plus trop", commente Axelle, le corps et l’âme encore meurtris, le sommeil ballotté par les émotions et les souvenirs. à bord du Seychelles III. Où tout est allé bien durant deux jours. Partis de Port-Camargue, les amoureux montpelliérains ont fait escale à Sète puis à Port Leucate. "Le matin, tout allait bien puis au bout de 3 heures de navigation, le temps a changé. Au large, on a pris une vague de 15 mètres. Elle s’est engouffrée dans le bateau, se souvient Axelle. Par trois fois, le voilier s’est couché sur l’eau puis s’est redressé. Je me suis vue morte." La compagne de Joachim se souvient de "toutes ces vagues qui ont suivi “le chemin” de la première", faisant entrer de l’eau dans le voilier devenu "microscopique" dans la tourmente. Axelle, 41 ans, se jette sur la VHF pour lancer un appel de détresse. "Je suis sûre d’avoir donné la bonne position inscrite sur notre GPS", assure la Montpelliéraine. Les secours les chercheront toutefois au large de Frontignan. De toute façon, les communications s’arrêteront là : "Avec l’eau, tout l’électrique a explosé."

"Je ne voyais pas le bateau tenir"

Vu la situation, le couple de navigateurs décide alors d’abandonner le Seychelles III en préparant le radeau de survie. Arraché par une lame… Joachim et Axelle s’accrochent alors à leur dernier espoir : ce voilier de 8,90 m malmené, secoué, embarquant de l’eau, livré à lui-même. "Ça a duré deux jours. Je ne voyais pas le bateau tenir." Joachim, 53 ans, reste à la barre durant 48 heures, passe trois fois à la mer. Revient miraculeusement à bord. "Heureusement qu’il est un marin expérimenté, sinon on ne serait pas sorti de là", reconnaît la Montpelliéraine. Le capitaine parvient à maintenir son voilier. Au jugé. à l’expérience. Jusqu’au samedi matin. "Et là, grand calme, grand ciel bleu. Si la situation n’avait pas été aussi grave, on se serait régalé."

Une boussole

Alors, paumé en plein milieu de nulle part et "pour ne pas se tuer le moral", le couple s’active. écope, surtout écope. "On a passé quatre jours dans l’eau", dit Axelle qui a les pieds et les mains encore flétris par ce contact prolongé avec l’eau de mer. Miraculeusement, en rangeant le cockpit du voilier désemparé, les deux Montpelliérains trouvent une boussole. Ils mettent cap au nord pour forcément toucher terre. "Sauf que ce n’était pas gagné là non plus." Visiblement la boussole avait aussi “chargé” lors de son bain de mer puisque le Seychelles III filait plus vers la Corse que vers le continent.

Deux bateaux passent

à bord, le couple qui, heureusement, a pu sauver son stock de nourriture, commence à trouver le temps long. "à force de ranger, il n’y avait plus rien à ranger", en sourit (aujourd’hui) Axelle. à l’ennui succède le découragement. Surtout quand deux bateaux passent dans leur secteur ! "L’un d’eux était un “commercial”. à l’œil nu, j’ai même vu le nom de la société “Sealink”. On a fait des appels lumineux avec notre miroir, le seul élément de sécurité qui nous restait, mais on n’a pas eu de réponse." Sur le pont, "on n’y croyait plus. On pensait ne plus revoir nos enfants."

Ils veulent récupérer leur bateau qui leur a sauvé la vie

Tout de même, Axelle a eu l’idée de déployer sous la baume un drap avec l’inscription SOS. Bonne inspiration. Ce message de détresse a été vu, par hasard, dans la matinée de mercredi par un Falcon parti de Lann Bihoué (Lorient). Les Montpelliérains ont été ensuite hélitreuillés par un Dauphin du CrossMed et placés en observation à l’hôpital Sainte-Musse de Toulon. Jeudi, ils ont pu rentrer dans leurs pénates montpelliérains. "Mais dans nos têtes, on est encore dans le bateau." Abandonné, de fait, par ses passagers, le Seychelles III dérive en ce moment au large de Marseille. Joachim et Axelle bataillent avec leur assurance pour le récupérer. "Ce n’est pas pour sa valeur. Mais on y tient." Cette “coquille de noix” les a sauvés. Elle mérite quelques égards.

PHILIPPE MALRIC



Publié le : Mercredi 18 décembre 2013