InfoVent InfoMer
18-04-2024 à 07:51

WNW   3 Noeuds

Rafales   12 Noeuds

Température mer 15°C

Historique

InfoNavigation
InfoSondage
Faut-il revenir à une gestion du port en régie municipale ?
Résultats  Anciens sondages
  • Votes : 1082
  • Commentaire(s) : 10
InfoRigolo
Un bateau est une beauté et un mystère quelque soit l'endroit où on le voit.
InfoVidéos

Publiée le 05-06-2022

InfoLocalisation
InfoMèl
Recevez par mail les nouveautés du site.
InfoDon
Contribution à l'indépendance du site en le soutenant financièrement

InfoThèque
InfoMinisites

Index du forum »»  La Taverne du port »» Les aventures de Marie-Alice (le retour )

Nouveau sujet
 Les aventures de Marie-Alice (le retour )#633Répondre

2Contributeur(s)
Non enregistréinfocapagde
1 Modérateur(s)
infocapagde
Non enregistré Non enregistréicon_post
Rêve d'aventure 2eme partie

C'est avec impatiente au bout de ces 6 mois passé en France qu'enfin je renoue avec l'essence même de mon existence : je veux dire le voyage.
Bien sur, je suis un peu triste de laisser Nathalie à Lyon mais l'air de l'hexagone m'étant devenu de plus en plus irrespirable, il était tant que j'aille chercher ailleurs ma dope ou mon oxygène pour continuer à vivre.

Le Boeing de british Airways décolle de ST Exupéry laissant derrière moi toutes les conneries médiatiques et autre grèves des fanatiques des acquis sociaux.

Les meilleurs prix des vols pour les Cara&iunl;bes partant du royaume unis, nous choisirons donc Londres comme première étape. Profitant de cette opportunité nous décidons mon cousin et moi de faire une escale de 3 jours afin de visiter, pour lui et revoir pour moi cette ville de caractère

Comme à l'accoutumé le célèbre fog Londonien était au rendez-vous .et c'est sous cette petite bruine froide caractéristique que nous avons arpenté les différents quartiers de cette grande métropole.

Cela faisait 15 ans que je n'avais pas remis les pieds dans la patrie de Shakespeare et c'est avec le même plaisir que je redécouvre cette ville qui a su concilier modernité et tradition. Bien sur beaucoup de choses ont changé et beaucoup de buildings ont remplacé de vieilles demeures. Les architectes ont exhibés leurs talents en créant de véritables œuvres de verres et d'acier qui ont été construites au milieu d'avenue traditionnelles. J'ai découvert un autre visage de cette ville en descendant la Tamise. De nouveaux quartiers ont poussés avec une arrogance hi Tech face aux monuments classiques. Passé Tower bridge, un peu plus loin nous apercevons la city avec ses tours hérissées comme les pics des graphiques de la bourse. Enfin arrive Grenwicht Village avec l'imposante architecture victorienne et au fond au détour d'un méandre du fleuve se dresse l'impressionnant stade du millenium.


De retour sur la berge nous ne pouvons pas faire l'impasse sur les classiques londoniens. C'est ainsi qu'après être passé devant Big Ben nous nous dirigeons en longeant le parlement vers l'imposante abbaye de Westminster. Ces bâtiments sont la vitrine de la grande époque de l'architecture victorienne. Les détails innombrables de ces façades ne nous échapperons pas. Nos pas nous conduiront jusqu'à Buckingham Palace afin d'apercevoir les célèbres gardes de la reine.

Nous avons choisis un petit hôtel très britannique malgré son personnel Indo pakistanais à deux pas de hyde park. L'accueil y est fort sympathique et la chambre est confortable sans pour autant grevé notre budget. Après le traditionnel breakfast nous repartons à la conquête de la ville. Nous ne résistons pas à l'envie de traverser Hyde Park. C'est encore une spécificité britannique où l'on peut se reposer dans ce petit coin de nature ordonné au milieu de cette ville grouillante. Ici les écureuils viennent nous manger dans la main sous l'œil des pigeons envieux.

Il va falloir prendre le métro pour rejoindre régent street. Même pour l'avoir utilisé 15 ans plus tôt, le contraste avec Paris reste saisissant. Ici point de tags et les gens restent courtois en évitant de nous piétiner.

Nous descendons Regent street la rue des commerces les plus huppés de Londres.
Je suis ébahi par l'élégance de cette jeunesse citadine. Les jeunes filles portent des jupes ou robes avec des petites chaussures à talons et les jeunes gens sont souvent en veste de costume avec de belles chemises bien coiffées et très bcbg. Cela nous change des capuches et autres casquettes à l'envers pour notre jeunesse masculine et jeans crasseux baskets et cheveux gras mouillés pour nos jeunes filles d'aujourd'hui. Cette ville de 8 millions d'habitants est restée civilisée et nous pouvons y flâner sans stress.

Avant que la soirée ne débute, je descends faire découvrir à mon cousin Trafalgar square surveillée par Nelson du haut de sa colonne.

Il est déjà 18 heures il est temps de remonter sur Piccadilly et ses publicités lumineuses outrancières. Nous nous mettons en quête d'un restaurant. C'est un bien grand mot pour ce pays car si la gastronomie existait ici cela se saurait mais qu'importe. Après plusieurs hésitations notre choix s'arrête sur un fish and ships typiquement anglais dans le quartier de Soho. Je crois que c'est la seule option comestible qu'il existe ici à des prix raisonnables.

La soirée débute tôt Londres et les pubs typiques sont déjà plein à 21 heures. Nous flânons dans les rues de Soho . La jeunesse élégante fume devant les vitrines de ces vieux pubs traditionnels. Nous pousserons la porte de l'un d'entre eux pour y déguster un pinte de bière . Grâce à un Orchestre Irlandais l'ambiance est extraordinaire. Même si cette salle est pleine comme un œuf et que l'alcool ait déjà fait effet, malgré l'enthousiasme exacerbé des participants. Les échanges restent courtois.

Apres cette immersion au cœur de la vie nocturne de cette ville, il sera temps de reprendre le métro pour rejoindre l'hôtel afin de profiter d'un sommeil réparateur




Arrivé à Port of Spain

Notre escale à Londres se termine et il est tant de nous envoler vers des climats plus ensoleillé. C'est 12 heures de voyage qui nous conduira de l'aéroport de Gatwick avec escale à la Barbade jusqu'à Port of Spain.
Déjà à la Barbade lors de la descente de l'avion le contraste fut saisissant. Débarrassé de nos vestes de quart avec seulement une chemise sur le dos la chaleur ambiante nous étouffait. Une course poursuite s'engagea avec nos bagages pour trouver le bon bureau d'enregistrement pour le prochain vol. Apres avoir bien transpiré nous finiront quand même par monter dans le petit bi moteur de 30 places qui nous conduira à destination.

La nonchalance caribéenne étant de mise la voiture de location que j'avais retenue par mail n'était pas là. Nous fûmes donc contraints de prendre le taxi au prix exorbitant pour nous rendre à Chagaramas ou Marie-Alice nous attendait bien sagement au sec. J'avais pris soin de réserver une chambre dans le chantier pour nous éviter de camper sur le bateau au sec, au milieu des caisses à outils et des sacs a voiles. Il était 20 heures locales avec en plus le décalage horaire il était tant de rejoindre un bon lit pour un sommeil réparateur.

Le fait d'aller retrouver Marie-Alice m'angoissait un peu. Dans quel état allais-je la retrouver ? La surprise était à la hauteur de mes angoisses. Les bâches que j'avais pris soins d'installer étaient complètement explosées et le pont de la belle Marie était noir et vert. Quelle tristesse !! A l'intérieur ça allait un peu mieux. Le déshumidificateur que j'avais pris soin de louer avait tenu à peu prés son rôle et l'intérieur ne présentait pas de traces de moisissures majeures.

C'était l'heure des bilans. Il fallait recenser tout ce qui marchait ou ne marchait plus ! Après l'inspection faites il a fallut s'attaquer au grand nettoyage ! Ceci était un peu démoralisant sachant qu'avant de mettre le bateau sur bers je l'avais lustré et il était impeccablement nettoyé. Tout était à recommencer. Ensuite il a fallut s'attaquer à la peinture antifouling. N'ayant de ponceuse fonctionnant sur le 110v, il a fallut que je le fasse faire. Mais ici on nous attend pour nos dollars. Les Trinidadiens sont la pour faire du fric, ne nous y trompons pas et les prix locaux on largement rattrapés ceux de l'Europe et parfois même dépassés. Nous étions là pour nous faire escroquer il fallait boire la coupe jusqu'à la lie. Je veux bien croire qu'il fait chaud mais on paye cher la goutte de transpiration 450 $ us pour une matinée de travail de ponçage !. Ensuite se fut le tour de la peinture et des accessoires. Mon compte bancaire a fondu comme neige au soleil. Pour finir il a fallut que je remplace mes batteries services, histoire d'assécher un peu plus mes comptes. Enfin au bout d'une semaine de travail Marie-Alice était à l'eau propre et quasiment prête à naviguer.








Nous n'allions pas quitter Trinidad sans voir son fameux Carnaval qui d'après les locaux est le plus fantastique des Cara&iunl;bes. C'est l'événement annuel ou toute l'activité de l'île s'arrête. Comparé à celui de Salvador de Bahia cela reste bien palot. A 22heures tout le monde rentre chez soi pour dormir. La fête ici est à la hauteur du dynamisme de ses habitants. Nous avons quand même apprécié de magnifiques costumes et les chars de Style band typiquement Caribéenne

Nous avions établi notre cantine chez le Belge. C'est un restaurant installé sur le bord de l'eau à l'intérieur du chantier naval voisin du notre. C'est le repère des Français. Cela fait toujours plaisir de retrouver la langue de Molière et nous pouvons entre compatriote échanger des tuyaux pour trouver les petites choses introuvables.

Nettoyés de nos derniers dollars TT il suffisait de repasser à la douane pour appareiller pour Grenade. Il est 18 heures nous quittons la baie de Chagaramas en faisant nos adieux à nos connaissances du moment.

Le vent souffle bien et Marie-Alice caracole sur la houle atlantique. 12 heures de traversée nous attendent. Visiblement la peinture sous marine que m'ont vendu les Trinidadiens est efficace et la belle Marie nous propulse à plus de 6 nœuds 5 de moyenne jusqu'à Pricly Bay où nous arriverons au petit matin. C'est à nouveau le rituel de la clearance. Puis nous nous reposerons de cette première traversée par une journée sans que le bateau danse la samba.

La prochaine étape nous à conduit à St Georges la capitale de l'ile. Le coin n'a rien de paradisiaque mais deux luxueuses marinas sont installées dans l'anse naturelle à l'abri du large. Nous choisirons le mouillage. Notre premier voisin est un Français qui habite sur son bateau. Le personnage et le navire est des plus iconoclaste ! Le bateau est un gigantesque tas de rouille. Je me demande comment peut il encore flotter mais le personnage est sympathique et nous l'inviterons à notre bord pour boire du rhum en échange de renseignements sur les habitudes locales.

Nous nous n'attarderons pas longtemps sur cette île qui n'a rien d'exceptionnelle et mettrons le cap sur Union pour rentrer dans le fameux territoire des grenadines. Ici on change de décor. Les eaux sont turquoises et nous mouillerons derrière la barrière de corail. Il a quand même fallut tirer quelques bords pour arriver jusqu'ici mais le spectacle en vaut la peine. Au fond de la petite baie un village coloré s'est organisé avec toutes les activités nécessaires à la plaisance. La douane, les restos et les supermarchés sont là pour nous aspirer nos dollars caribéens. Nous sommes loin du Brésil et de la vie pour rien. Ici rien n'est gratuit et les bons blaks à l'allure rasta nous voient comme des dollars sur pattes. Qu'importe il faut payer pour accéder à ce décor de carte postale envahis par les bateau de charter.

L'eau turquoise fait la différence avec l'Amérique du sud. C'est vrai que c'est une invitation aux joies nautiques et nous useront et abuserons des baignades et du snorkling. Les journées s'écoulent au rythme locale et nous allons prendre notre temps pour musarder entre ces petites iles afin de remonter gentiment jusqu'en Martinique.
[addsig]
infocapagde infocapagdeicon_post
Reçu de Richard le 3 avril

Union, Tobago, St Vincent, Ste Lucie, La Martinique



Clifton est un mouillage très protégé. En Face Palm Island à deux encablures le protège de la houle du sud est et la barrière de corail finit de fermer cette baie où il indispensable de connaître les passages pour rentrer. C'est le parfait décor de carte postale. Dans le lagon deux ilots émergent de l'eau turquoise. Dans le premier un restaurant bar a été construit et n'est accessible qu'en annexe. On peut déguster son Rhum planteur directement les pieds dans l'eau avec une vision à 180° sur le lagon. Dans le second vit un ermite célèbre qui vit de la vente de coquillage. Il vit sur son ilot sous des bâches. Plusieurs reportages télévisés l'avaient déjà présenté, notamment dans les reportages d'Antoine sur les Cara&iunl;bes.



En face Palm Island est l'île typique de villégiature de luxe. Le style est très britannique et l'île a été organisée en différents élégants cottages. La plage a un sable d'une blancheur virginal et les boat boys on du être écartés car l'ambiance est beaucoup plus sereine. Nous pouvons nous promener à l'ombre des palmiers sur des chemins entretenus pour visiter cette île qui ne doit pas excéder le kilomètre de long.



Notre visa d'entrée nous permet de naviguer jusqu'à St Vincent sans repasser par la case douane. Avant d'aller mouiller dans les célèbres Tobago Cays, nous quittons Clifton pour aller faire un mouillage à Chatam bay. Ici l'ambiance est plus cool. Nous sommes débarrassés des hors bords bruyants et des pseudo rastas en quête de dollars EC . C'est une plage immense bordée d'une végétation tropicale abrité de la houle du large. L'eau est transparente et nous invite à la baignade. A terre, quelques paillotes viennent finir le décor ce qui nous permet de déguster le fameux rhum planteur. Nous resterons deux nuits dans ce cadre puis mettrons le cap sur les Tobago Cays



Seulement 7 milles nous séparent de notre future étape. En contournant l'île de Mayreau nous arrivons vers cet archipel d'ilots. Ici il faut les clefs du labyrinthe. Il est préférable la première fois de rentrer de jour. Les différentes couleurs de l'eau nous indiquent les profondeurs et les hauts fonds. Malgré l'étude approfondie de la carte il faut rester vigilant pour rentrer dans ce coin magique. Cela pourrait être le paradis mais les flottes de catamarans de charter se sont appropriés les lieux. Les bouts de plage de sable blanc sont envahis d'annexes et ça sent l'huile solaire. L'exotisme en a pris un sacré coup Qu'importe nous sortirons quand même nos palmes masques et tubas pour aller admirer la faune sous marine sur la barrière de corail.



Nous sommes au pays du dollar EC. Il ne faut pas l'oublier et lorsque nous n'avons pas le reflexe de se méfier, les rastas motorisés se revendiquant de Bob Marley sont aussi rapide que l'éclair pour nous escroquer. C'est ainsi qu'en demandant à un d'entre eux s'il pouvait me ramener du pain de Union le lendemain matin, que j'ai compris leurs bisness. Tous les jours les boat boys viennent au Tobago Cays pour essayer de vendre leurs langoustes aux bateaux de charter. Je pensais donc que cela ne leurs demandaient pas une charge supplémentaire énorme de ramener du pain. Erreur !! Voila un bon bisness pour le rasta ! C'est ainsi que j'ai payé ma baguette environ 15 euros. C'est sur que nous en sommes pas mort mais ce principe là me gâche le décor. J'ai l'impression de me retrouver en plein au milieu des Cara&iunl;bes dans une foire pour touristes. Le paysage est somptueux mais l'ambiance est décevante. Deux jours nous suffiront largement de cette ambiance de foire du trône.



Nous remontrons directement de Tobago Cays sur Bequia. C'est 25 milles qui nous séparent de Port Elisabeth. Cette partie du monde est un paradis pour la navigation et l'alizé sud est ne dépasse rarement les 20 nœuds. C'est un pur bonheur. Marie Alice caracole sur la longue houle avec des moyennes impressionnantes. Nous avons même régaté avec d'autres monocoques, histoire de passer le temps. Au bout d'à peine quatre heure nous contournerons le dernier cap pour aller mouiller dans la rade de Port Elisabeth.



Le petit bourg est sympathique. Nous retrouvons ici et là une architecture coloré créole. Nous nous laissons porter au rythme caribéens où la nonchalance fait loi.

Les rastas motorisés font toujours parti du décor cette fois-ci ils veulent me vendre un amarrage sur bouée que je décline en toute courtoisie. Le mouillage est assez facile par 4 mètres de fond.



Une fois amarré j'ai l'excellente surprise de voir une personne cogner à ma coque. C'est un couple avec lequel j'avais eut des correspondances sur Internet. Ils appréciaient particulièrement mon site mais nous nous n'étions jamais rencontrés physiquement. Voici chose faite et les apéritifs successifs sur les bateaux de l'un ou de l'autre nous ont aidés à mieux nous connaître et à s'apprécier mutuellement. Nous commençons à prendre nos marques sur cette île. Afin de mieux la visiter nous louerons des scooters pour en faire le tour.



La cote au vent est plus sauvage. La petite route qui suit le bord de mer nous fait découvrir des plages et des caps magnifiques. Nous nous arrêterons avec la fin de la route à la ferme aux tortues. Un vieil Anglais a échoué ici il y a une vingtaine d'année et consacre sa vie à sauver des tortues. Dans ces îles les autochtones n'ont pas la notion des espèces en voie de disparition. Aussi mangent-ils les œufs et chassent les tortues sans s'occuper de savoir si ce sont les dernières. Cet anglais philanthrope à aménagé des locaux ou il a placé des réservoirs différents. Il fait éclore les œufs et lorsque les petites tortues naissent, ils les placent dans les différents bassins par classe d'âge. Il nourrira ces tortues jusqu'à l'âge de sept ans pour les relâcher en mer. Tout ceci sans aucune subvention avec le seul profit des visites payantes et des quelques souvenirs vendus. Avant de retourner à Port Elisabeth nous nous arrêterons dans une délicieuse paillotte au bord de la plage.



Les jours passent et l'ambiance avec mon cousin se dégrade. C'est assez difficile de cohabiter pendant un certain temps dans un espace aussi réduit. Pourtant je pensais qu'avec son vécu sur ses différents bateaux il aurait pu mieux s'adapter. Mais voila il a vieilli et il n'arrive pas à se débarrasser de ses habitudes terrestres. Même s'il ne travaille plus il aurait voulu m'imposer une cadence. Ceci est pour moi l'antithèse de la vie sur un bateau. Il a besoin de téléphoner tous les jours et s'il n'a pas les résultats du football cela le contrarie. Bref l'ambiance devient lourde car il aurait voulu qu'en 15 jours je monte en Guadeloupe pour rencontrer des connaissances à lui. Il en était hors de question pour moi qui avait plus de deux mois pour faire ce parcours. C'est ainsi que d'un commun accord il quittera le bord en Martinique.





Nous quitterons Bequia avec une orgie de langouste dans un restaurant Français. Mon cher cousin continuera à me mettre la pression avec un timing imbécile. Nous nous priveront ainsi de la visite de St Vincent et nous ferons donc notre sortie des Grenadines à Bequia la prochaine étape étant Ste Lucie. C'est 70 milles qui nous séparent de Rodney Bay .Je décide d'appareiller au lever du jour afin d'arriver avant la nuit à destination. Les conditions météos sont bonnes et nous remontons gentiment St Vincent sous le vent au pré bon plein. Marie-Alice avance régulièrement et nous gratifie de moyennes très acceptables. On m'avait promis des coups de vent dans le canal de St Vincent et il n'en fut rien. Le vent à faiblit pour la longue remonté de Ste Lucie mais il nous a quand même accompagné jusqu'à Rodney Bay.



Nous sommes arrivés au crépuscule dans le chenal qui nous amène au lagon où se trouve la marina. Comme je n'avais pas envie de gonfler mon annexe nous primes la première place de port libre. A cette heure-ci il n'y avait plus personne ni au bureau du port ni à la douane. J'aurais aimé resté deux jours ici afin de faire mes applettes chez les shipchandlers locaux à des prix très attractifs. Mais voila cela aurait été sans compter sur mon cher cousin et son feu au cul. Aussi l'orage qui menaçait d'éclater a finit par arriver entre nous deux. J'ai pris un coup de sang aussi je décidai d'appareiller le lendemain matin de très bonheur pour la Martinique voisine. N'ayant vu personne la veille je suis reparti le lendemain matin au lever du jour sans rien demander à personne. Cet ainsi que suis rentré et sortie de Ste Lucie sans faire les formalités de douane et sans payer le port.



C'est seulement 25 milles qui nous séparent du marin. L'entrée dans ce mouillage est particulièrement délicate et il est important de ne pas s'écarter du chenal. Des la première bouée, nous slalomerons sur environ deux milles pour arriver à la marina. Ayant toujours des problèmes avec la courroie du moteur je fus contraint de faire cette approche à la voile mais Éole fut clément et ne m'envoya pas des vents contraires.



Après une longue négociation je finis par me faire attribuer une place de port. Le dialogue à la VHF ne fut pas toujours des plus sympathiques mais au bout d'une heure un employé du port vint me chercher pour m'indiquer une place. Marie Alice étant solidement amarrée au ponton j'allais enfin pouvoir m'occuper de tous ses petits problèmes. D'abord le frigo qui tournait sans s'arrêter en me vidant toutes mes batteries. Ensuite le problème récurant de la courroie, puis le plancher de l'annexe qui fuit, enfin tout les petits bricolages d'entretien que je n'avais pas pu faire jusqu'à là.



Mon cher cousin se mit en quête d'une agence de voyage afin de trouver un avion qui l'amènera en Guadeloupe et moi je commençais à faire le tour des professionnels pour régler mes problèmes un a un. J'avais des contacts en Martinique notamment une amie avec qui j'avais travaillé en métropole. Elle s'est installée en Martinique depuis environ deux ans où elle a rejoint son frère. Ce dernier que je connaissais tient une des principales entreprises d'électricité marine du secteur. J'ai pu grâce à eux trouver les bonnes personnes pour réparer toutes ces petites choses. Mon cousin parti je me réappropriais le bateau. Patricia pris du temps pour me véhiculer dans tous les différents endroits et au bout d'une huitaine de jour je finis par voir le bout de toutes ses réparations. Je pouvais à présent penser à visiter et profiter un peu du décor.



Patricia vit avec Gilles qui est un pécheur professionnel en Martinique ils habitent soit chez elle soit sur le voilier de Gilles. Pour son travail il à une grande barque pontée à moteur d'une huitaine de mètre. Un samedi ils m'ont invité à un pique nique sur leur barque avec sa famille. Ce fut pour moi l'occasion de découvrir l'extrême sud de l'île avec ses plages paradisiaques. Nous avons pu apprécier la baignade dans des eaux magnifique ainsi que le ti punch et le poisson grillé.



Mon métier de coiffeur ne me lâchera jamais et comme peut être vous l'avez compris Patricia est aussi une coiffeuse. Nous avons donc organisé une journée coiffure afin de se couper les cheveux. C'est sur la terrasse de son appartement avec la vue sur le rocher du diamant que nous avons exercé nos talents respectifs. Nous finirons la journée sur mon bateau autour d'un verre.



Le lendemain matin j'ai eut l'agréable surprise de voir toquer à ma coque Serge et Françoise les amis rencontré à Bequia. Les fêtes commencent à s'organiser sur les bateaux. Même si nous tournons autour de la planète c'est toujours étonnant de retrouver des équipages que nous avions rencontrés à cent lieus de là. C'est ainsi que je retrouvais Espérance, le couple de Breton ami de Jomandi connu l'année dernière à Salvador de Bahia. Puis se fut Oh la la Un couple connu l'année dernière aux Canaries sur un petit Trimaran. Il y avait aussi Febus un super maramu connu à Mindelo et enfin Tropicat un catamaran rencontré à Itaparika avec qui nous avons eut de nombreux échange sur Internet.



Je retrouvais petit à petit les membres de ma tribu de vagabonds des mers et les réjouissances se sont organisées sur les bateaux afin de fêter nos retrouvailles.

Afin de faire des économies, mes problèmes techniques résolus, j'ai pris une place au mouillage à coté de mes amis Serge et Françoise dans cette immense baie du marin. Encore deux ou trois jour pour régler des dernières petites choses et nous allons émigrer au mouillage Ste Anne.



Avant de quitter le Marin je voulais quand même aller voir Fort de France. C'est avec un taxi collectif que je fis ce trajet. On fait très vite la différence avec les îles anglo-saxonnes lorsqu'on découvre les infrastructures de ce petit département Français. Dans ce dernier où il existe le plus fort tôt d'assistés de France (RMI+ allocations familiales) les subventions pleuvent pour faire des rond point et autre équipements. Bref au bout de trois quart d'heure de transport j'arrive au terminal des taxis collectifs à Fort de France. La ville est assez décevante et n'a aucune harmonie d'architecture. Le fort est assez joli. Il est habité par les militaires et il domine la baie. Deux ou trois places donnent un peu d'oxygène à cette ville Au détour d'une de ces places nous pouvons découvrir la bibliothèque Schœlcher. C'est un ancien ministre des DOM-TOM qui a fait dont de sa collection personnelle à la ville de Fort de France. Le bâtiment a été construit suivant l'architecture Effel et s'intègre parfaitement. Ce sont les incontournables sites que l'on doit voir ainsi que l'église du centre ville du même style. Je me perds dans les ruelles, à la croisée d'une rue je trouve une placette au bout de laquelle se trouve le très élégant ancien hôtel de ville qui abrite à présent un théâtre. Le tour à pied est vite fait mais il ne faut pas oublier le marché. C'est très coloré et les doudous racolent les clients pour leurs vendre différente babioles. Ce marché vaut le détour et fait partie d'une spécialité locale. Ayant vu à ce que je crois tout ce que je devais voir, je rentrais à 14heures par un autre taxi au marin.





Ste Anne n'est qu'à deux milles du marin mais beaucoup plus sympathique. L'eau y est translucide et nous pouvons nous baigner directement du bateau. Pendant cette petite semaine où je suis resté à Ste Anne j'en ai profité pour faire un peu de découverte. D'abord c'est le village qui est beaucoup plus typique. On y trouve tout le nécessaire (banque, épicerie, internet.) Puis cette immense baie bordée de végétation tropicale.



Je décide de faire une grande marche qui suit le sentier littoral. Tantôt à l'ombre de la végétation tropicale, tantôt sur la plage. Ce sentier me fait découvrir 5 ou 6 anses désertes ou l'océan vient briser sur les caps. A la fin du chemin j'arrive à coté d'un immense étang salé qui est une réserve naturelle. J'avais un peu surestimé mes capacités physiques. C'est ainsi qu'au bout de trois heures de marche au soleil lorsque j'ai découvert une route où circulaient de nombreuses voitures je décidai de faire du stop. Je rentrais au bateau exténué mais heureux de ce que j'avais vu.



Patricia me consacra une journée pour faire le tour de l'ile en voiture. Elle commença la journée en me faisant profiter d'un de ces rendez-vous dans une famille béqué pour une coupe de cheveux à domicile. Nous arrivons dans une magnifique propriété avec une villa somptueuse en haut d'une colline qui domine la mer. Une femme d'une soixantaine d'année très sympathique nous reçoit. Patricia est venue pour elle. Pendant qu'elle s'occupe d'elle j'en profite pour admirer la vue. La famille entière travaille dans une exploitation agricole de banane et possède les collines environnantes. Toute la famille à construit des somptueuses demeures au milieu de ce décor face à la baie de Le François.



Les Béqués sont la communauté blanche de l'ile qui est née ici. Ils ont fait fortune grâce à leur travail et leur opiniâtreté. Bien sur ils sont très jalousés par la communauté noire de l'île.



Apres cette incursion dans la communauté Béqué nous repartons vers le nord par la route du littoral de la cote au vent. Nous traversons les communes du Robert puis la Trinité. Cette côte au vent est magnifique et très découpé. L'océan nous offre des dégradés de bleus fantastique et plus nous montons au nord plus la végétation deviendra dense.



Apres le déjeuner nous visiterons la distillerie de St James. Cette halte d'une heure environ nous instruira sur toutes les techniques et l'histoire de la fabrication du rhum. Je ne manquerais pas de repartir avec un Rhum grand âge pour de futures dégustations entre amis lorsque je serais rentré en France.



Nous reprenons la route et cette fois-ci nous nous dirigeons vers le centre de l'île. La forêt tropicale a cédé la place à la mer. Cette fois ci c'est une symphonie de vert. La route serpente au milieu de cette forêt. Les bambous et les fougères géantes se disputent le territoire. Ici et là nous apercevons ce que l'on appelle vulgairement des becs de perroquets qui sont de magnifique fleurs rouges. Au détour d'un lacet nous découvrirons le mont pelé avec sont sommet dans les nuages. En redescendant sur Fort de France nous nous arrêterons dans une de ces magnifiques rivière qui font la grâce de se pays.



De retour à Ste Anne il me restait à terminer cette marche que j'avais entrepris quelques jours plutôt. Patricia se proposa de me ramener en voiture à l'endroit ou j'avais commencé à faire du stop. Elle doit me récupérer deux heures plus tard à l'anse Trabaud où nous piqueniquerons. Malgré l'heure matinale le soleil tape fort. Je suis ce sentier du littoral qui passe entre les étangs d'eau salées et la côte. Je traverse ce que l'on appelle la savane des pétrifications. Le paysage est sauvage et grandiose. Nous sommes à l'extrême sud de l'île et nous commençons à remonter sur la côte au vent. Au large la mer se brise sur les barrières de corail puis rentre avec force dans ces petites anses. Au bout de deux heures de marche j'atteins la fameuse anse Trabaud et sa plage immense. C'est à l'ombre de la végétation du bord de mer que j'attendrais Patricia et Gilles pour le pique-nique.



Le temps passe et il faut que je songe à remonter un peu vers le nord. De retour à St Anne je retournerais avec Marie-Alice au port du Marin pour faire les dernières petites choses avant d'appareiller pour le nord.



En marchant sur les pontons je croise encore un autre équipage. Nous sommes heureux de nous revoir. C'est Michelle et Jean sur Maclow avec qui nous avions fait un bout de route ensemble en remontant le Brésil. Ces deux derniers jours d'escale au marin seront ponctué de discussions interminables sur nos souvenirs communs de voyage.

Antinea
infocapagde infocapagdeicon_post
Reçu de Richard le 17 avril

De la Martinique à la Guadeloupe



J'appareille au petit matin du Marin. C'est 30 milles qui me séparent de la prochaine escale. J'ai décidé de relâcher à St Pierre pour visiter cette ancienne capitale de la Martinique avant la catastrophe du début du siècle. L'éruption de la montagne pelée avait à l'époque quasiment rasée la ville. Une seule personne avait du son salut grâce à son incarcération au cachot de la prison. La ville ne s'est pas développée de façon outrancière et l'harmonie de l'architecture n'a pas été altérée. On retrouve des petites maisons créoles ainsi que des bâtiments administratifs et un marché traditionnel. Le tour de la petite ville est vite fait. J'avais prévu de faire ma sortie administrative ici comme cela est précisé dans tous les pilotes charts. Malheureusement le point douane qui se trouvait dans un bar n'existe plus. C'est ainsi que je quitterais le département Français sans sortie officielle du territoire.



Je traverse le canal de la Dominique avec un alizé est de 15 nœuds qui me propulse à Roseau. Tout de suite un boat boy vient à ma rencontre pour me proposer une bouée. Je l'accepte sans rechigner car les fonds descendent très vite. Cette bouée qui est à une centaine de mètres du bord est accrochée à une profondeur de 35 mètres.



Je comprends vite que Poncho l'homme qui s'occupe des bouées payantes est le ca&iunl;d du coin. Pour autant il n'en reste pas moins très sympathique. Grâce à lui j'ai compris que je n'aurais aucun souci pour la sécurité de mon bateau.

Pour quelques dollars il se propose de m'accompagner aux douanes pour la clearance.



Le premier contact avec la Dominique me change des autres iles cara&iunl;bes. Les gens ici sont beaucoup plus cool et semblent heureux de recevoir des touristes. Le premier contact se fait avec la douane où les formalités même sans sortie du territoire Français se fait sans histoire avec décontraction. Le fonctionnaire me fait carrément une entrée et une sortie afin de m'éviter de revenir.



Je décide de me promener dans cette petite ville qui est la capitale de l'île. Je suis agréablement surpris de voir les gens que je croise, me saluer et souvent me souhaiter la bienvenue sans arrières pensées mercantiles. Le développement intempestif du tourisme de masse n'a pas encore pourri cette île qui reste authentique mais pour combien de temps ?



Les croisiéristes Costa et autres avec leur hlm des mers commencent déjà à déverser tous les jours des milliers de voyageurs. Des armées de touristes en shorts et teeshirts souvenir de leur dernière escale, coiffés bob sur la tête partent à l'assaut des boutiques souvenirs. Déjà certains lieux touristiques ont étés aménagés pour eux. Je crains que dans les prochaines années la sympathie naturelle des dominicains en soient complètement corrompue. Cela ne fait que démontrer une fois de plus que les deux cancers de la planète sont la télé et le tourisme de masse.



Lorsque l'on arrive en Dominique contrairement à la Martinique on découvre une île montagneuse envahie par la forêt tropicale avec un développement immobilier très faible, ce qui ne détruit pas le paysage. La grande majorité des maisons restent traditionnelle. Je décide donc de rester un jour de plus pour visiter un peu mieux cet endroit.



Le cher Poncho qui n'est jamais en reste de petit bisness avec les plaisanciers me propose un tour hors des sentiers battus à la découverte du centre de l'ile. Pour l'occasion il s'est débrouillé pour trouver d'autres personnes sur d'autres bateaux afin de remplir son minibus. Nous nous retrouvons un petit groupe de 6 marins pour ce tour différents des itinéraires touristiques traditionnel.



Le petit bus s'ébranle et attaque la montagne par sa route en lacets. Le réseau routier est des plus sommaires et les véhicules ont des fois du mal à se croiser. Le revêtement n'est pas toujours présent et ce n'est pas des plus rassurant de surplomber des à-pics vertigineux. C'est sans doute le prix à payer pour s'extasier sur des points de vue magnifiques avec en toile de fond derrière la forêt tropicale l'océan atlantique.



Au bout d'un chemin à peine carrossable dans la moiteur de la forêt tropicale nous arrivons à la maison de Mo&iunl;se. C'est un vieux rasta installé ici depuis des lustres qui à construit une cabane amélioré qui fait fonction d'étape où l'on peu boire une bière et manger sa soupe bio . C'est aussi le départ de l'excursion pour aller découvrir la fameuse chute Victoria.





Ici il n'y a pas de parcours aménagé. La nature est restée brute et notre chauffeur nous montre le chemin qui grimpe dans la forêt. A plusieurs reprises les passages à gué sont des plus acrobatiques mais les beautés naturelles ne se dévoilent pas sans efforts. Au bout de quarante cinq minutes de marche et de petites escalades nous arrivons devant cette fameuse chute. La rivière majestueuse troue cette immensité verte pour s'écraser quelques centaines de mètres plus bas. Encore quelques efforts et je vais pouvoir aller me baigner au pied de ces chutes. La fraicheur de l'eau dans cet univers moite vaux bien les efforts que nous avons fait pour arriver jusqu'ici.



Une fois redescendu au point de départ nous nous arrêtons chez Mo&iunl;se. Le personnage et son univers semble sorti d'un roman. Le vieux rasta cuisine les légumes qu'il fait poussé dans son jardin sur du feu de bois dans un appentis de sa cabane. (Accrocs aux normes d'hygiènes s'abstenir.) Dans le gros chaudron glougloute une espèce de pot au feu rasta végétarien. Il nous sert cela dans des calebasses avec comme cuillère un morceau de noix de coco sculpté au couteau. Abstraction faite des aprioris sur l'hygiène et la couleur du ragout, ce plat fait de nombreux légumes est surprenant et je n'hésiterais pas à en reprendre une seconde fois. A la fin du repas malgré les bières consommées, Mo&iunl;se nous fera déguster son rhum au haschich. Après ce traitement la route retour nous semblera beaucoup moins dangereuse.



Dans le programme prévu par Poncho il nous reste à voir les sources chaudes. Pour une fin d'après midi après le traitement que nous avons subit cette ballade s'avère beaucoup plus relaxe. Après une petite heure de minibus nous arrivons dans un lieu aménagé. Une petite maison d'hôte à organisé son terrain en véritable jardin d'Eden. Le petit chemin qui descend vers la rivière est bordé d'une barrière en bambou.



Là, la forêt à été domestiqué et ordonnée. C'est ainsi que nous pouvons admirer des plantes et des fleurs mise en valeurs. Au bout du chemin un bassin recueille l'eau chaude sulfureuse. Des canalisations en bambous dans un recoin du terrain alimentent de vieilles baignoires en fonte. Je ne résiste pas de prendre un bain dans ces baignoires ou l'eau est à la parfaite température. Ce bain dans cette salle de bain en pleine nature me semble complètement irréaliste. Si je ne devais pas rentrer au bateau je me serais facilement endormit dans cet écrin de verdure.



Apres une bonne nuit de sommeil effaçant la fatigue de la veille j'appareille pour Portsmouth. Les vingt milles qui me sépare de ma prochaine destination grâce à petit vent de nord est sont avalé en en moins de 4 heure. En Arrivant dans la baie j'amène les voiles et continue au moteur à cause d'un vent de face. En plein au milieu de la baie, un grand bruit me surprend s'en suit des vibrations anormales. En diminuant le régime moteur les vibrations s'atténuent. J'arrive quand même tant bien que mal à prendre une bouée sans forcer sur le moteur.



Le décor change mais les boat boys sont toujours là. Je ne rechigne pas à payer le huit euros pour avoir la paix et la tranquillité. La baie a une petite allure de fin du monde à cause des diverses épaves de cargo échoués ici et là depuis le dernier cyclone. Le petit bourg s'étire le long du front de mer parsemé d'épaves rouillées. Ce n'est pas vraiment la misère mais les habitations en planches ne reflètent pas l'opulence. La ville est vite visitée ne comportant qu'une seule rue. Une fois l'aller retour fait on a quasiment tout vu.



Ce qui est fantastique à notre époque c'est que malgré les coins reculés on arrive toujours à trouver une connexion Wi-Fi pour être connecté au reste du monde. C'est ainsi que j'achète un ticket de connexion pour 24 heures dans une paillote au bord de la plage.



Des amis m'avaient recommandé un restaurant qu'il ne fallait en aucun cas rater. Aussi je décidais d'y aller. Il fallait vraiment que les propriétaires soient Suisses pour inventer leur recette fétiche. C'est la fondue de poisson ! Cette fois-ci point d'emmental, mais un bouillon de poisson aromatisé dans lequel on trempe des petits carrés de poisson cru que l'on peut assaisonner avec diverses sauces comme la fondue bourguignonne. C'est vraiment une recette originale avec laquelle je me suis régalé.



Avant de rentrer au bateau mes pas me guident vers une paillotte où la musique rasta hurle à tue-tête. L'endroit est sombre et ressemble plus à un hangar qu'à un bar. Lorsque les yeux s'habituent au manque de lumière on distingue un comptoir dans la fumée. Les rastas appuyés contre les murs fument leurs joints tranquillement pendant que d'autres dansent ondulant en lenteur sur la musique. Je commande une boisson et observe les scènes. L'endroit respire la tranquillité. On ne ressent aucune agressivité et les filles dansent sans être dérangée. L'une d'entre elle m'invitera même à danser. L'heure avançant je rejoint le bateau, demain il faut que j'appareille pour les Saintes. La Dominique me réconciliera avec le cara&iunl;bes



Au petit matin je vérifie mon moteur pour essayer d'identifier cette vibration anormale. Visiblement il n'y a rien du coté des silentblocs. Apres avoir enfilé mon masque et mes palmes, je décide d'aller voir sous le bateau ce qui s'y passe et là, surprise !! Je n'en crois pas mes yeux. Il manque un morceau des trois pales de mon hélice. Je comprends instantanément l'origine de la vibration et l'explication du grand bruit de la veille. J'ai du toucher un bout de bois entre deux eaux qui a brisée la pale. Tout ceci veut dire qu'avant le remplacement de l'hélice l'utilisation du moteur va être pratiquement impossible. Les vibrations risquent de détruire le presse étoupe ou les roulements de l'inverseur. Il va falloir se la faire à l'ancienne tout à la voile ; le moteur juste au dernier moment à pas plus de 1200 tours.



L'arrivée dans l'archipel des saintes est un peu délicate avec un vent Nord Est. Tout le parcours se fait au pré et je suis légèrement bousculé dans le canal par une mer formée. Il faut passer entre les augustins et terre de bas puis laisser le chameau à bâbord. Ensuite le près devient près très serré et il faudra deux bords pour rejoindre le mouillage devant le bourg des saintes.



C'est le décor de carte postale (un peu trop à mon gout) Les petites maisons sont bien rangée autour de la baie ou domine le fort. La mer nous joue une symphonie de bleu et l'eau est limpide. Malheureusement le mouillage est déjà envahit par une cinquantaine de bateau. En me faufilant j'arrive à trouver une place pour la belle Marie Alice et je laisse glisser mon ancre dans cette eau transparente. Je décide de m'arrêter deux jours ici car les conditions de vent ne sont pas les meilleurs pour rejoindre la Guadeloupe.



Cette petite île est la copie de Porquerolles. Tout y propre et bien rangé. Dans la journée le promène couillons déversent des centaines de touristes et à 18 heures l'île se vide avec le dernier bateau pour la Guadeloupe. Là, pas de blacks ! Que des Whites !! C'est le décor de poupée avec des petites routes bien organisées et bien balisées. C'est vrai que le décor est magnifique et lorsque l'on monte au fort on a une vue magnifique sur toute l'ile découpée comme de la dentelle. Afin de mieux profiter de ce décor et de visiter les anses reculées je loue un scooter qui me véhiculera dans tout les recoins.



La visite des Saintes est vite faite. Comme beaucoup j'ai été visité le musé dans le fort et je me suis promené en scooter. Tous les gens ici se déplacent en scooter si l'on ajoute ceux de locations on peut dire que c'est vraiment l'île au scooter.



Il faut que j'avance. Eole est devenu plus clément et je décide d'appareiller pour Pointe à Pitre. Ce n'est plus la même musique avec ce vent Nord Est et cette panne de moteur il va falloir tirer des bords. Le canal entre les îles est assez agité. Les vagues entre deux mètres et deux mètres cinquante font danser Marie-Alice mais elle en a vu d'autre et elle ondule se jouant de la mer en me gratifiant d'une vitesse entre 6 et 7 nœuds. Il faut que je me résigne à accepter que les 30 milles qui me séparent de la marina du bas du Bas du fort deviendront 65 milles après tout ces bords.



La carte me signale un endroit mal pavé et il faut que je sois vigilant pour contourner les obstacles. Une fois identifié la première bouée du chenal je me laisse guider jusqu'à la marina pratiquement à la voile jusqu'à la fin. L'accueil VHF est très sympathique et un employé du port vient à ma rencontre pour m'indiquer la place et m'aider à prendre la bouée. Il est 17h30 Marie-Alice est correctement amarré dans une place de port : la mission est terminée capitaine. Je vais pouvoir m'occuper à panser les petits bobos de la belle Marie. Lundi à la première heure je vais aller à la base Amel pour trouver un fournisseur pour une nouvelle hélice et un mécano qui va définitivement régler mes problèmes de courroie.



Je suis au ponton d'accueil des bateaux en transit. Le comique de la situation est de me retrouver à coté d'un Amel 54 (C'est le même club mais ce n'est pas la même division.) Il ya beaucoup de nationalité et au bout de quelques jours certaines amitiés se nouent. C'est ainsi que je rencontre un ancien officier supérieur de la marine nationale qui navigue sur un Feeling 9.50. C'est un personnage haut en couleur et breton de surcroit avec qui je passerais une soirée mémorables suivit d'un matin douloureux !



La visite de Pointe à pitre ne m'a pas laissé des souvenirs intarissables. Comme Fort de France se sont des villes qui ont du mal à afficher leur identité. Par contre depuis la dernière grève qui à mis parterre l'économie de l'île, il semblerait que les guadeloupéens aient compris la leçon. L'accueil est paradoxalement plus sympathique qu'en Martinique. Le désintérêt d'une grosse partie du tourisme mondiale et les baisse de fréquentation de 30% y sont peut être pour quelque chose.

Antinea
infocapagde infocapagdeicon_post
Reçu de Richard le 17 juin 2010



La Guadeloupe

Il faut que j'avance. Eole est devenu plus clément et je décide d'appareiller pour Pointe à Pitre. Ce n'est plus la même musique avec ce vent Nord Est et cette panne de moteur il va falloir tirer des bords. Le canal entre les îles est assez agité. Les vagues entre deux mètres et deux mètres cinquante font danser Marie-Alice mais elle en a vu d'autre. Elle ondule se jouant de la mer en me gratifiant d'une vitesse entre 6 et 7 nœuds. Il faut que je me résigne à accepter que les 30 milles qui me séparent de la marina du bas du Bas du fort deviendront 65 milles après tout ces bords.



La carte me signale un endroit mal pavé et il faut que je sois vigilant pour contourner les obstacles. Une fois identifiée la première bouée du chenal, je me laisse guider jusqu'à la marina pratiquement à la voile jusqu'à la fin. L'accueil VHF est très sympathique et un employé du port vient à ma rencontre pour m'indiquer la place et m'aider à prendre la bouée. Il est 17h30 Marie-Alice est correctement amarrée dans une place de port : la mission est terminée capitaine ! Je vais pouvoir m'occuper à panser les petits bobos de la belle Marie. Lundi à la première heure je vais aller à la base Amel pour trouver un fournisseur pour une nouvelle hélice et un mécano qui va définitivement régler mes problèmes de courroie.



Je suis au ponton d'accueil des bateaux en transit. Le comique de la situation est de me retrouver à coté d'un Amel 54 (C'est le même club mais pas la même division.) Il ya beaucoup de nationalité et au bout de quelques jours certaines amitiés se nouent. C'est ainsi que je rencontre un ancien officier supérieur de la marine nationale qui navigue sur un Feeling 9.50. C'est un personnage haut en couleur et breton de surcroit avec qui je passerais une soirée mémorables suivit d'un matin douloureux !



La visite de Pointe à pitre ne m'a pas laissé des souvenirs intarissables. Comme Fort de France se sont des villes qui ont du mal à afficher leurs identités. Par contre depuis la dernière grève qui à mis parterre l'économie de l'île, il semblerait que les guadeloupéens aient compris la leçon. L'accueil est paradoxalement plus sympathique qu'en Martinique. Le désintérêt d'une grosse partie du tourisme mondiale et les baisse de fréquentation de 30% y sont peut être pour quelque chose. .

L'occasion d'être en Guadeloupe m'a permit de retrouver des amis que je n'avais pas vu depuis 25 ans. Un coup de téléphone et ce fut les retrouvailles dans le bistrot du port. Ils m'ont organisée une journée découverte de Grande terre. Après un repas gastronomique que nous avait préparé Mich , Dédé m'a fait faire le tour de grande terre en voiture. C'est vrai que les villes de St Anne et St François valent le détour. Nous fîmes une halte à la pointe des châteaux. Là, la longue houle du large vient se briser sur les rocher dans un spectacle grandiose. La fin de la journée arriva sans qu'on s'en aperçoive et mes amis me ramenèrent à la Marina.



Le temps avance et il faut que je songe à repartir. J'attends mes différentes pièces pour réparer les petits bobos de Marie-Alice. Les poulies de la pompe à eau et de l'alternateur sont arrivées. On va déjà pouvoir régler définitivement ce problème de courroie. Puis c'est le tour de l'hélice cassée qui arrivera en retard à cause du fameux nuage volcanique qui a paralysé tout le trafic aérien sur l'Europe



Ça y est le bateau est enfin prêt je vais pouvoir appareiller pour St Martin. Ne voulant pas passer par la rivière salée à cause des nombreux pièges non balisés, j'opte pour faire le tour par l'Est. Je pars le matin avec une pétole complète ce qui me donne l'occasion de tester mon moteur et son hélice. 50 Milles plus loin je m'arrête Deshaies un magnifique petit mouillage situé à l'extrême Nord Est de la Guadeloupe.



Nous sommes le 25 et mon équipier arrive le 27 à St Martin aussi il n'y a vraiment pas de temps à perdre. Il reste encore 150mn pour rejoindre St Martin. J'avais prévu faire escale à Antigua. Mais lorsque je suis arrivé à St Johns et que j'ai vu la saleté repoussante de cette baie ainsi que l'absence d'infrastructure et le fait qu'il fallait que je fasse une clearance, j'ai préféré faire demi-tour et faire cap direct sur St Martin.





St Martin

Je venais de faire 8 heures de navigation et il m'en restait encore environ une vingtaine pour arriver à destination. Cette fois-ci Eole était avec moi et m'a gratifié dune bonne brise de 20 nœuds jusqu'au bout. La brise étant au prés et la mer étant formée on ne pu pas dire que cela fut de tout confort. Allongé dans le carré avec le minutier qui rythme tous les 20 minutes mes sorties d'observations, la nuit passa assez vite pour arriver devant le pont ouvrant donnant l'accès à la lagune.



Je pensais pouvoir aller dans le lagon étant à l'heure pour l'ouverture du pont. Je ne sais pas si c'est moi qui n'est rien compris ou si c'est l'employé du pont qui n'en avait rien à foutre mais lorsque je me suis présenté devant le pont alors que j'avais attendu une heure au mouillage son ouverture, il eut la bonne idée de me le refermer sur le nez juste avant que je passe. J'ai donc changé d'avis et opté pour la marina Fort Louis de l'autre coté de l'île.



Comme l'usage le veux j'appelle la capitainerie de la marina Fort Louis des que j'embouque le chenal du port. Mais nous sommes aux Antilles alors c'est cool !!

C'est au bout d'un bon quart d'heure alors que je faisais des ronds dans le port que la capitainerie se décida de me répondre et de m'envoyer quelqu'un pour m'indiquer une place. Marie-Alice est amarrée au ponton je vais enfin pouvoir dormir.



Je me réveille vasouillard avec un mal de tête et des frissons. Ce n'est pas très bon tout ça ! J'ai encore une journée pour me reposer avant que mon équipier me rejoigne. Le lendemain matin mon état de santé ne s'améliore pas avec de surcroit un peu de fièvre.



L'aéroport où atterrissent les vols internationaux est du coté hollandais à une quinzaine de kilomètre de la marina. Je décide donc de louer une voiture pour aller chercher François mon futur équipier. Nous pourrons profiter du véhicule pour faire l'avitaillement pour la transat.



J'arrive dans un sale état pour récupérer François. Je décide d'aller voir un médecin qui me fera une prescription efficace pour remettre sur pied. Nous déciderons de rester deux trois jours ici afin de me remettre et de visiter l'île.



St Martin est divisée en deux avec un coté Français et un coté Hollandais. A la différence de la Guadeloupe, le coté Français a acquis un statut d'autonomie ce qui lui donne beaucoup moins de subventions que ses voisines. On le remarque de façon claire sur les infrastructures publiques. Même si nous sommes du coté Français beaucoup de gens parlent l'anglais et certains articles se payent en dollars américain ou bien avec un change de un dollars pour un euros.



Le paysage est décevant. Les photographes des dépliants touristiques ont un talent extraordinaire pour nous présenter cela comme un endroit paradisiaque. C'est plutôt l'escale technique pour tous les bateaux qui traversent sur l'Europe ou qui continuent sur les grandes Antilles. On trouve tout ce que l'on veut pour la plaisance à des prix hors taxe. Les shipchandlers sont des véritables supers marchés avec des stocks impressionnants. La lagune par laquelle nous entrons grâce a deux ponts levant est le refuge de pas mal de bateau de voyage et c'est la que certains chantier s'y sont installés. Nous avons voulu aller jusqu'à Phillipsburg. La ville n'a aucun cachet et les seules plages à proximité sont sales. C'est ici que les paquebots de croisière arrivent. Par contre proche de l'aéroport au bord de la mer nous avons pu remarquer un golf avec un hôtel de luxe. Beaucoup de bijouteries joailleries sont aussi présentes à Marigot. Un centre commercial consacré au luxe y est installé mais cette île ne me laissera pas un souvenir intarissable.



Remis de mon coup de fatigue il faut songer à préparer le départ. C'est l'effervescence sur les pontons. Les équipages se préparent pour les traversées. Beaucoup de plaisanciers choisissent de partir de St Martin pour la Transat retour avec comme escale l'archipel des Açores.



Les routes maritimes existent depuis longtemps et les observations de nos ainés nous ont donnés beaucoup d'informations sur les dates et les itinéraires à suivre.

La règle nous dit que la meilleur saison se situe en mai et qu'il faut monter au nord pratiquement jusqu'à la latitude des Bermudes pour attraper les dépressions qui nous pousseront à l'Est. Le risque à cette époque est de tomber dans l'anticyclone est de ne plus avoir de vent. Il est donc prudent d'embarquer beaucoup de gasoil pour avoir une autonomie de 5 ou 6 jours de moteur. Nous embarquerons donc 140litres de carburant en jerricans en plus du plein et nous prévoyons un avitaillement d'un mois.



C'est toujours un casse tête pour faire rentrer les litres d'eau, les boites de conserves, les paquets de pates et tout le reste dans les coffres. Maintenant c'est l'heure de la clearance et l'heure approche. Le contact avec mon routeur me donne le feu vert, les fichiers gribs sont ok alors c'est l'heure de lâcher les amarres.



La remontée entre St Martin et Anguilla me semble interminable. Nous partons avec un vent dans le nez assez puissant, puis, passé Graften's point, nous mettons le cap sur le grand large.



La transition est assez dure le vent forci et refuse de plus en plus. La mer grossit au fil des heures. Il faut réduire et malgré cela on gite fort. A présent nous sommes dans une mer hachée avec des creux de plus de trois mètres et un vent établit entre 28 et 35 nœuds dans un près très serré. Marie-Alice ne s'en laisse pas compter. Elle se joue des vagues et les escalade en force pour se laisser tomber dans un fracas d'écume. A l'intérieur ce n'est pas la même musique. Le mal de mer a attaqué mon équipier et je ne suis guère dans un meilleur état. Pour un début c'est assez dur et si l'on doit faire 20 jours comme cela, ça ne va pas être la joie ! Tout ce qui n'est pas solidement fixé, vole dans le carré. Nous sommes écœuré et nous n'avons aucune envie de manger, de plus préparer quelque chose dans ces conditions est des plus acrobatique. Tout déplacement implique des efforts énormes et si l'on n'a pas des mains courantes solides pour s'attraper on est projeté de part et d'autre de la cabine.

Heureusement la météo nous prévoit une pétole dans deux jours. Nous l'attendons avec impatiente. Ces deux jours ont été assez éprouvants et nous sommes heureux de rentrer dans une période de calme. Nous pouvons enfin remettre le bateau en ordre et nous refaire une santé. La première envie est de se faire un bon repas et mon cher coéquipier nous fait du pain.



Même si le manque de vent n'est pas la panacée après c'est deux jours rock an roll nous apprécions de naviguer à plat. Nous avons une autonomie d'à peu prés 7 jours au moteur et la prévision météo nous annonce deux jours sans vent. Alors : Pani problèmes comme on dit aux Antilles. Nous sommes dans la mer des sargasses autour de nous les algues flottantes et les méduses nous empêchent de pêcher. Nous devons monter au nord pour trouver le vent et c'est seulement au 32° nord que nous attraperons enfin ces vents nord-est qui nous emmènerons sur les Açores. Pour notre deuxième jour de pétole la mer est plate et lisse comme un miroir. C'est assez impressionnant de voir cette immensité sans ride et nous ne résistons pas de se faire un plongeon autour du bateau avec 2500 mètres d'eau sous la quille.



Au bout de deux jours une petite brise de Nord-est nous permet de faire un prés bon plein assez confortable. La température diminue progressivement car les dix degrés de latitude que nous avons parcourue y sont pour beaucoup. La température de l'eau affichée sur le loch à déjà perdu 10 degré.



Cela fait déjà pratiquement une semaine que nous sommes partis et les journées passent doucement. De temps en temps une voile à l'horizon nous donne l'opportunité d'un contact VHF. En trois semaines de traversée nous croiserons trois voiliers qui feront route comme nous sur Horta. Je dois avouer que dans cette immensité bleue où nous croisons seulement un ou deux bateaux par jour, nous ne pratiquons pas des quarts et des veilles visuelles assidues. Grace au logiciel de navigation et le système AIS nous pouvons voir les cargos sur l'écran et le système sonne lorsqu'il calcule un risque de collision. Ce matériel est obligatoire sur tous les bateaux de plus de 22 mètres. Cela nous permet d'être moins vigilants sur les veilles visuelles. Nous rythmons nos journées avec quasiment le même emploi du temps. Apres le petit déjeuner c'est l'heure de récupérer et d'envoyer les mails grâce à l'iridium. J'envoie ma position au routeur et une heure après il m'envoie ses instructions Tous les trois jours nous récupérons les fichiers gribs afin d'imaginer ce qui va nous arriver. Ensuite c'est le repas de midi puis la sieste. Apres c'est les coups de téléphone aux proches. A la tombée de la nuit après le repas du soir il faut faire tourner un peu le moteur pour recharger les batteries. Les panneaux solaires et l'éolienne en navigation portante ne suffisent pas à étaler la consommation électrique du frigo, du pc, de l'électronique et du pilote automatique. Nous profitons de cette période de moteur pour regarder un film ensuite de quoi nous nous préparons pour la nuit.



Les journée se suivent et se ressemblent. Mais à mesure que nous montons au Nord la température diminue. Grace aux communications nous pouvons anticiper les conditions météo. C'est ainsi que nous éviterons de fortes dépressions en restant en dessous des 35° Nord. Les cartes météo sont assez claires pour nous montrer la route



Enfin au bout de 20 jours et douze heures nous arrivons en vue du Pico. A 50 milles d'Horta le mont Pico qui culmine à 2400 mètres apparaît à l'horizon et signe la fin de la traversée. Ces arrivées semblent toujours interminables entre le moment ou l'on voit la terre et le moment ou on va s'amarrer au quai. J'accélère la cadence en ajoutant de la brise Volvo au vent existant. Le jeu consiste d'arriver à la capitainerie avant sa fermeture pour profiter des infrastructures. Apres 20 jours de mer, on rêve d'une bonne douche et d'un bon resto !



Une fois contournée la digue du port de Horta le roulis disparaît et c'est le bonheur ! Mais le spectacle est assez pittoresque. Déjà 3 bateaux sont amarrés à couple au ponton d'accueil et un employé du port me fait signe de me mettre à couple du troisième.



On ressent d'entrée l'ambiance de folie qui règne ici. L'équipage du troisième bateau à couple attrape mes amarres et me voici le quatrième sur la liste. Je vais enfin pouvoir mettre pied à terre. On m'invite à aller directement au bureau du port pour faire les papiers. Assis devant le maitre de port je sens le sol et le bureau bouger c'est à présent le mal de terre. (Au bout de 20 jours, quoi de plus normal ?) Après l'inscription de Marie-Alice à la marina, je passe à l'émigration, puis à la douane et me voila officiellement rentré dans la communauté européenne.



On m'attribue pour l'instant une place à couple en quatrième position contre un petit bateau norvégien. Ce n'est pas la joie mais le port est plein comme un œuf. A la guerre comme à la guerre il faudra bien se contenter de cette place pour l'instant.

Ma première activité fut d'aller me civiliser. On ne peut pas imaginer le bonheur que peut procurer une bonne douche chaude et se raser. Trois quart d'heure plus tard nous étions prêts pour aller boire une bière et se restaurer un peu.



Comme si nos pas nous guidais au GPS, nous mettons directement le cap sur le café des sports du célèbre Peter. Ce bar est devenu le rendez-vous mythique de tous les navigateurs depuis des lustres. Tous les grands noms s'y sont arrêtés, Moitesseir, Jacques Brel, Antoine, ou encore Tabarly et bien d'autres. Nous rentrons dans ce temple avec émotion. C'est une onde magique qui nous envahit. Le bar et les tables sont bondés de marins aux visages burinés et fatigués de la traversée. Nous sommes loin des pontons des marinas méditerranéennes ou les plaisanciers en docksails et chemise Lacoste se mirent dans leur gelcoat. Nous sommes à la Mecque de ma tribu. Tous les marins de toutes nationalités se reconnaissent et parlent entre eux. Avec tout ce monde nous attendrons un peu pour récupérer une table pour enfin apprécier un vrai repas, attablé à une vraie table. Inutile de vous dire que la nuit qui suivit fut réparatrice.



Au petit matin, beaucoup de taches nous attendaient. Je devais récupérer Nathalie à 11h. J'avais juste le temps de ranger et nettoyer un tout petit peu le bateau pour lui donner une apparence civilisée. Inutile de préciser que trois semaines de navigation avait mis le bateau sans dessus dessous et que les éclaboussures diverses avaient pourries le sol, les banquettes et la cuisine. Mais il faudra quand même passer plus de temps pour lui redonner son lustre habituel. Mais à présent c'est l'heure des retrouvailles je vais enfin retrouver ma chère épouse au bout de 4 mois.



Nathalie est venue passer 10 jours ici pour visiter ces iles hors des circuits touristiques. Cela a été une grande joie de se retrouver après cette longue période. J'avais aussi peur que ma petite chienne me fasse la gueule. Mais crevette me fit une fête démesurée. Nous allons directement du bateau à l'aéroport.



Pour accéder au bateau c'est plus qu'acrobatique. Il faut déjà sauter entre le quai et le premier bateau. À marée basse je ne vous dis pas ! Ensuite il faut escalader les filières des trois autres bateaux pour enfin accéder au pont de Marie-Alice, tout cela avec les bagages. Il est urgent que je rappelle à mon bon souvenir le maitre de port pour qu'il me mette en liste d'attente pour une place sur un catway. C'est le lendemain que nous accéderons à une place pour la seule Marie-Alice et cela sera que du bonheur ! Nous lui consacrerons une journée de nettoyage après quoi nous aurons quartier libre. Entre temps, François mon équipier m'informe d'un événement pas drôle. Il doit rentrer chez lui précipitamment pour des problèmes familiaux. Je vois se dessiner une rentrée en solitaire. Beaucoup de marins voisins me disent de mettre une annonce chez Peter mais je ne suis pas convaincu. Alors, Inch Alla, on verra bien. François quitte le bord dés le lendemain et nous récupérons Marie-Alice pour nous deux.



Au programme Nathalie avait mis la visite de quelques iles de cet archipel. La logique fut de commencer par Faial. Nous louons une voiture afin d'en faire le tour et nous en profiterons pour faire un avitaillement. Cette île est magnifique. Nous commençons par la visite du phare de la ponta dos Capelhinos qui à été enseveli à moitié lors de la dernière éruption volcanique. La visite du musé en Portugais n'avait rien d'exceptionnel mais la coulée de lave était impressionnante. Elle avait d'ailleurs à l'époque débordée sur la mer en ajoutant une presqu'île d'environ 500mètres.



Nous continuons le tour de l'ile. Les villages sont soignés et le long des routes les hortensias ainsi que d'autres fleurs poussent sauvages. Ce sont vraiment les iles aux fleurs. Il n'y a pas de constructions intempestives. Les villages sont restés traditionnels avec des maisons construites en pierre de lave soulignés de joints blancs et des volets bleus. Il ne faut pas oublier que nous sommes au Portugal alors pour trois maisons il y a toujours une église et de style baroque bien sur ! La cote à l'ouest et au nord est très sauvage. Les falaises tombent directement dans la mer qui vient se briser contre. Toute la houle atlantique qui a traversée l'océan trouve ici sont premier obstacle en se fracassant contre ce rempart en créant des gerbes d'eau hallucinantes. Toutes ces îles sont nées d'activité volcanique. Toutes les calderas sont différentes. Même si le volcan de Faial est beaucoup moins haut que celui de Pico, il a le mérite d'être beaucoup plus accessible. Nous pourrons quasiment accéder au cône avec une marche minimum. Le spectacle vaut vraiment le détour et dame nature a du talent surtout lorsque l'homme n'est pas venu là pour tout modifier ou tout détruire.



L'ile est petite et nous en avons fait le tour en une journée. Demain, farniente et après demain nous avons mis Pico à notre emploi du temps. Nous sommes un peu tôt dans la saison et c'est un peu dommage car le beau temps n'est vraiment pas établi et les hortensias sont qu'au tout début de leurs floraisons. Il faut donc jouer avec les prévisions. Nous irons à Pico en ferry ce qui sera beaucoup plus pratique.



La vieille embarcation d'une trentaine de mètre qui fait usage de transport de personnes n'est pas des plus modernes. Mais c'est vraiment authentique et c'est le seul moyen qu'ont les îliens pour échanger. Ça roule, ça tangue mais ça avance et une demi-heure plus tard nous arrivons à Maddalena, le port de Pico où nous partons en quête d'une voiture de location.



Maddalena n'a pas le charme d'Horta par contre l'île de Pico semble être très pittoresque. Toutes les îles de cet archipel ont leurs spécialités, ici c'est le vin et le fromage. Le temps est couvert mais nous pouvons quand même apprécier le paysage. Nous zappons l'escalade du mont Pico trop difficile pour des marcheurs occasionnels comme moi. De plus il faut un guide et le temps n'est vraiment pas engageant. Nous débutons ce tour de l'île en longeant la cote où poussent les vignes. Des coteaux entiers sont divisés en petites parcelles bordées de murettes d'environ 1 m 50 construites en pierres de lave. La vigne y est entretenue mais n'est pas étayée comme chez nous. On s'imagine le travail de fourmis qu'il a fallu accomplir pour dresser toutes ces murettes servant de remparts au vent. Avant de nous arrêter au musé de la baleine, nous ferons une halte dans un petit bistrot de village pour prendre un café. L'endroit est merveilleux et la patronne est charmante. C'est le genre d'endroit typiquement local qui ne doit pas souvent voir des étrangers.



L'archipel des Açores est connu pour avoir des marins d'exceptions qui ont souvent étés enrôlés sur les bateaux de toutes nationalités qui faisaient escales. Cela été un des premiers facteurs d'émigration. C'est pour cela que nous trouvons des petites communautés d'émigrés aux états unis et un peu partout. Cette connaissance de la mer est due à la pèche à la baleine, l'une des activités principale de l'île. Lorsqu'on visite ce musée et que l'on observe les petites embarcations d'une huitaine de mètres même pas pontée sur lesquelles ils partaient à la poursuite de ces monstres marins, on imagine le courage de ces hommes. On est loin de ces bateaux usine qui disséminent les troupeaux de baleines en les assassinant au canon.



L'activité de cette chasse à la baleine qui était un des premiers facteurs économique de l'île s'est arrêté dans les années soixante dix, suite aux conventions internationales de protections de ces espèces. Il en reste deux musés, l'un ou l'on peut observer tous les outils et les embarcations et l'autre qui est l'ancienne usine de transformation du produit de l'animal.



A présent nous longeons la cote nord de cette île. Les forêts alternent avec des espèces de maquis de végétation endémique. Quelques petits bourgs se sont formés au bord de la mer. Plus loin la cote qui s'ouvre sur le large est de plus en plus sauvage. Les falaises de laves sculptées par la mer sont des véritables dentelles. Nous nous arrêtons pour admirer los arcos . Ce sont des arcs où la mer s'engouffre dans un labyrinthe de galeries nous offrant un spectacle grandiose dans un bruit impressionnant. Des gerbes d'eau gicles ici et là tel des geysers.



Nous avons pratiquement fait le tour de l'île mais il nous reste à visiter le tunnel de lave qui est une véritable curiosité géologique. Tout ceci est bien organisé avec un accueil et un guide qui nous fera entrer dans les entrailles de la terre, équipé de casques et lampe spéléos. Nous observerons les différentes coulées de lave ainsi que les stalactites et stalagmites qui se sont formées.



Il est 17heures nous avons juste le temps de prendre une bière en terrasse avant d'embarquer sur le dernier ferry qui nous ramènera à Horta. Ce fut une journée bien remplie, riche d'émotions et de découvertes.



Nous avions prévu d'aller à Sao Jorge mais la météo en a décidé autrement. Le vent de Sud Ouest nous amène une dépression qui va durer trois jours. C'est une véritable mousson. La pluie tombe sans discontinuer et tous nos cirés sont trempés. Nous sommes coincés entre le bateau et les cafés. J'aurais bien aimé un petit chauffage car la température n'excède pas 16° mais se sont les aléas de nos vagabondages.



Pendant cette période d'inactivité nous faisons connaissance avec Johan. C'est un suédois qui parle très bien le français qui est venu acheter un bateau ici. Tout de suite le courant passe bien et je comprends très vite qu'il fait partie de notre tribu de vagabonds. L'homme est passionnant, nous nous racontons un peu nos vies. Il était marié avec une Iranienne et il a vécu au Pakistan. Au fil de nos conversations nous nous aperçûmes que nous avions vécus tous les deux au Cameroun et comme moi il connaissait le Maroc. C'est assez drôle de constater que les gens qui ont vécus comme expatriés, ont souvent les mêmes approches des choses.



Horta Lisbonne





Depuis que François avait été obligé de quitter le bord pour des raisons familiales et rentrer précipitamment chez lui, je savais que je finirais cette aventure en solo. J'avais passé des petites annonces pour une recherche d'équipier chez Peter sans grande conviction en remettant finalement mon sort au destin J'attendais autant que je redoutais ce moment ou j'allais quitter mon ponton pour ces 1000 milles qui me conduirait jusqu'au Portugal. Mais cette fois-ci c'était différent, pour la première fois de ma vie j'allais effectuer cette traversée de 8 jours en solitaire. C'était inconsciemment pour moi comme un parcours initiatique qui allait valider cette dernière épreuve et qui ferait de moi un marin ! Mais la sagesse que nous a enseigné les éléments nous prouve souvent que l'humilité face à la nature est la seule valeur qui existe, alors, qui peut vraiment se targuer d'être un marin?



J'avais raccompagné Nathalie à l'aéroport avec la petite Crevette. Malgré ses airs faussement indifférent, je la sentais nerveuse. Ses recommandations trahissaient son inquiétude mais je la rassurais en lui expliquant que je n'allais pas passer le Horn et que bien d'autres l'avaient avait fait avant moi. De retour à la marina il me restait les derniers préparatifs à effectuer avant le départ. Les pleins d'eau et gasoil terminés, j'allais chercher les dernières petites choses pour compléter l'avitaillement.

Mon départ était programmé pour le lendemain matin. Je décidais de faire les papiers administratifs et de régler le port pour que je sois libre de quitter ma place de bonne heure le matin sans rien oublier.



J'invitais mon ami Yohan pour cette dernière soirée de terrien pour un apéritif à bord et d'un commun accord nous terminâmes au restaurant. La soirée fut bien arrosée et je lui promis de lui dire au revoir le lendemain matin avant de lâcher les amarres.



A 9H du matin mon ami Johan largue mes dernières aussières et je glisse vers la sortie du port. Dehors une bonne brise de 20 nœuds m'attend avec une houle conséquente due au goulet formé par les îles de Faial et Pico. Passé la dernière bouée du chenal du port j'établi la grande voile sans difficulté. La surprise fut lorsque j'ai voulu dérouler le génois. Ayant pourtant lâché la bosse de l'enrouleur et tirant fort sur les écoute rien à faire ! Je vais à l'avant et décide de faire tourner la bobine à la main. C'est avec toutes les peines du monde que j'arrive à dérouler la voile. Oui mais voila va-t-elle vouloir s'enrouler à nouveau ? Et là, le verdict tombe, l'opération est impossible. Je ne peux pas envisager 1000 milles avec ce problème Je suis obligé d'affaler le génois dans la brise et retourner à la case départ.



Une fois de retour à quai je m'enquiers à trouver de l'aide. Un ami à qui je parle du problème me propose de venir voir. Nous constatons tous les deux que l'enrouleur est complètement bloqué et en dernière solution je propose de défaire complètement la bosse d'enrouleur ! Cette dernière opération fut la bonne et comme par miracle l'enrouleur se remit à fonctionner sans gène. Il ne nous restait plus qu'a enrouler avec soin de nouveau la bosse, de gréer le génois, et l'affaire était dans le sac. Je fis deux ou trois manœuvres d'enroulement et de déroulement par précaution et je pouvais repartir.



Pour faire route sur le Portugal il fallait sortir de ce labyrinthe de canaux crée par cet archipel. Je pris l'option de contourner Faial par l'ouest après quoi j'atteindrais les vents portants. Le fort vent de sud Ouest accéléré par le canal entre Faial et Pico ne m'a pas vraiment aidé. C'est au bout de plusieurs bords et finalement appuyé du moteur que je doublais enfin le ponta de Capelhinos qui m'ouvrait la porte du grand large.



La première journée fut relativement tranquille. Marie-Alice glissait paisiblement entre 5 et 6 nœuds au grand largue sans me bousculer. Je me retrouvais face à moi-même avec ma vieille complice Marie-Alice et l'immensité de l'océan. Ce sont ces moments propices à la réflexion qui nous donnent notre dimension humaine. Là on ne triche pas, pas question de se la raconter comme disent les jeunes. La mission est simple, il faut aller de l'autre coté. Ce sont ces moments qui nous font exister. C'est du sans filet et pas question d'appeler de l'aide. On est au milieu de nulle part ! Quelque part cela fait du bien d'être en dehors de toutes ces conneries de principes de précautions, de télévision formatée et de consommation imbécile. Il n'ya plus que l'océan mon bateau et moi-même, tout seul petit point perdu au milieu de l'univers.



Les journées sont longues et j'organise un emploi du temps afin de me fixer des repères. Même si je lis beaucoup cela ne suffit pas. Apres le déjeuner du matin c'est le moment de communiquer avec mon routeur pour connaître les conditions météo et d'en tirer les conclusions. Ensuite je prépare le repas de midi qui est suivit d'une petite sieste. Puis à 16h GMT, c'est le moment d'appeler ma chère épouse pour la rassurer. Enfin à 18h c'est moi qui aie besoin de me réconforter avec un apéritif. Apres le repas du soir je suis quasiment tous les jours obligé de faire une à deux heures de moteur pour compenser la consommation électrique. Le fait de laisser tourner le PC, la VHF et le radar 24h sur 24, demande pas mal d'énergie, de plus il faut y ajouter les feux de navigations et l'éclairage. En contrepartie l'utilisation des alarmes du radar et de l'AIS me permet d'être moins vigilent sur les quarts. Pendant ces moments de moteur après les repas du soir j'en profite pour regarder un film archivé sur mes disques durs.



Décidément le vent s'oriente arrière ce n'est pas vraiment ce que Marie-Alice et moi préférons .alors je tire un bord plein nord. Les jours se suivent et se ressemblent. À présent c'est la pétole qui nous arrive. Pas question d'attendre là sans rien faire et c'est l'ami Volvo qui est une fois de plus sollicité pendant deux jours. Comme dit le diton, après la pluie vient le beau temps mais malheureusement comme souvent, après la pétole viennent les dépressions.



Le cinquième jour un vent arrière de 20 à 25 nœuds vient agacer Marie-Alice qui se tortille furieusement. Finit le confort des premiers jours. Le carré ressemble plus au tambour d'une machine à laver qu'a un salon. Les nouvelles du routeur ne sont pas bonnes. Une dépression est en train de se creuser pour me barrer la route et il faut absolument virer au sud. Cette option ne m'arrange pas car cela va rallonger ma route mais vu les prévisions je n'ai pas trop le choix. Aussi à contre cœur je mets le cap au 110, direction Lisbonne.



J'avais pour plan de filler sur le nord de Porto où suite à des informations collectés sur Internet je devais aller à la marina de Povoa de Varzim qui est plébiscité par pas mal de plaisanciers pour son accueil et ses prix. Mais voila, Neptune en a décidé autrement et si je dois pendant deux jours suivre ce cap je serais pratiquement arrivé à Lisbonne.



Le vent monte progressivement mais surement. Le vent souffle à 30 nœuds, mais la mer grossit de façon impressionnante. C'est à ce moment là que le support du pilote automatique me lâche. C'est la poisse, il faut absolument que je trouve une solution car je ne vois pas barrer 24h sur 24 pendant trois jours. Je suis copieusement arrosé par la mer et de temps à autre certaines vagues viennent envahir le cockpit mais c'est toujours dans l'urgence que l'on trouve les solutions. C'est avec deux pinces et de la cordelette que je finis par solidariser à nouveau le bras du pilote et la barre. Ouf ! je peux retourner à l'intérieur me mettre à l'abri. A la lecture du baromètre et des prévisions cela ne va pas s'arranger. Le cinquième et sixième jour nous mettrons à rude épreuve. Nous sommes dans un force 9 établit avec des creux de plus de 4 mètres. Avant de partir je pensais à un parcours initiatique et bien là on y est ! Les déplacements dans le bateau sont des plus acrobatiques. J'essaye quand même de manger un peu pour tenir le coup en me préparant de quoi me nourrir. Mais à plusieurs reprises les bols de sauces ou de café se sont retrouvés sur les banquettes. Afin d'évacuer mon stress j'éructe, je crie, j'insulte Neptune et Eole que je traite de vieille pute. C'est peut être puéril mais ça fait du bien. Mais le fin du fin fut lorsque j'ouvrit un panneaux de descente pour aller contrôler ou réduire les voiles, qu'une vague traitresse en a profitée pour carrément s'engouffrer dans le carré. J'étais fou, la table à carte fut légèrement arrosée heureusement sans conséquences pour l'électronique mais ma couchette fut copieusement inondée.



Ces heures furent longues. Ces deux jours et deux nuits m'ont parue une éternité et enfin, lorsqu'à l'aube du 7eme jour le vent était redescendu entre 30 et 35 nœuds avec des creux de trois mètres, j'avais l'impression que tout redevenait normal.



Pendant tout ce temps, j'ai quand même communiqué grâce au téléphone satellite. Je minimisais volontairement les conditions afin d'éviter que Nathalie se fasse trop de soucis. Je lui fis part de ma décision de changer de destination à cause des conditions météo et la chargea de me trouver les coordonnées géographiques et téléphoniques des marinas autour de Lisbonne. De son coté elle chercha tous les renseignements utiles et notre choix s'arrêta sur la Marina d'Alcantara au centre de Lisbonne pour sa situation et ses tarifs. (Bien moins avantageux que Povoa de Varzim mais bon !).



J'écris ses lignes alors que je suis encore à 80 milles de Lisbonne, le temps est redevenu sympa avec une petite brise et une houle qui se calme progressivement. C'est le bonheur après ce que je viens de vivre, enfin des moments de répit avec le soleil sur la mer et la douce brise. Je vais me préparer un apéritif bien mérité avant un repas sympathique. La nuit est douce j'approche gentiment du Portugal.



A trois heures du matin alors que je suis à 40 milles de l'embouchure du Tage les alarmes d'AIS et du radar sonnent. C'est assez impressionnant, j'approche du rail des cargos qui descendent vers le sud. A voir toutes les cibles sur mes différents écrans, j'ai l'impression d'être un piéton qui voudrait traverser l'autoroute ! Une dizaine de cargos à 500 mètres les uns des autres déboulent entre15 et 20 nœuds vers le sud, sur ce rail d'environ 4 milles. Ils se dépassent et sont quelque fois à 4 de front. Je dois couper ce rail à 90°. Il faut donc viser pour glisser la petite Marie-Alice entre ces monstres d'acier. Heureusement l'électronique avec L'AIS me donne des informations plus que précises et le logiciel calcule les probabilités de collisions. Le radar est la pour voir les cibles plus petites au cas où certains petits bateaux non équipés se seraient glissés dans ce trafic de monstres. Je dois jouer avec le cap et la vitesse pour me faufiler. Enfin au bout d'une heure je laisse derrière moi la voie des colosses et les cibles des écrans s'effacent progressivement. Je profite de ce calme relatif pour essayer de dormir un peu.



Dans ces endroits à fort trafic, je ne fais qu'une confiance relative aux instruments pour me réveiller. Une petite minuterie de cuisine rythme mon sommeil par tranche de demi-heure ce qui m'amènera gentiment au lever du jour. Le radar à nouveau sonne mais cette fois-ci c'est pour me prévenir qu'un gros nuage me poursuit avec la pluie qui va avec. Enfin la cote apparaît et dans le crépuscule je peu apercevoir le phare du cabo de la Roca



Le Portugal m'accueille drapé de gris mais derrière ces nuages je vois que cela s'éclaircit. La cote grossit à vue d'œil, ça sent l'écurie !! J'arrive devant Cascais et le jour est à présent levé. Le soleil alterne avec les nuages et j'embouque l'entrée du Tage majestueux. La marée montante m'ouvre la porte de Lisbonne. Je glisse accompagné d'un courant de deux nœuds le long des berges de se grand fleuve. J'imagine la joie de ses navigateurs à l'époque des grandes découvertes lorsqu'ils apercevaient comme moi la tour de Belém. C'est ensuite le tour du monument des découvertes. Plus loin c'est se pont magnifique suffisamment haut pour laisser passer les bateaux les plus gros qui enjambe le Tage pour relier les deux rives. A droite sur les hauteurs le Corcovado veille sur la ville les bras écartés Je passe devant les docks et enfin passe sous le pont pour trouver l'entrée de la marina d'Alcantara installée dans une darse du port de commerce. La passerelle du port s'ouvre pour me laisser entrer. Il est 13h et je m'amarre au ponton d'accueil. C'est au bout de huit jours et 5 heures que je mets enfin le pied a terre. Je suis heureux d'avoir finit cette nouvelle épreuve avec ma vieille complice Marie-Alice.

Antinea
infocapagde infocapagdeicon_post
Porto et Lisbonne via Aveiro

Après ce retour d'un mois et demi à Lyon, je retrouve Marie-Alice qui m'attend sagement amarré à son ponton de la marina d'Alcantara. J'ai juste trois jours avant que Nathalie arrive pour refaire une beauté à la belle Marie-Alice. Elle en a bien besoin après cette traversée de l'atlantique et ce mois au quai dans la poussière des docks. Apres un lavage complet intérieur et extérieur je profite de mon temps de libre pour refaire quelques vernis qui avait souffert de la mer et du soleil. La revoilà fringante prêt à repartir pour son retour en méditerranée.

Nous profitons du mois de vacance de Nathalie pour visiter le Portugal. Pour ma part c'est un remake de ce que j'avais fait il y a 15 ans, mais c'est avec beaucoup de plaisir que je reviens ici. Je ne me lasse pas de la gentillesse des portugais et de la beauté extravagante de l'architecture de ce pays. N'ayant pas pu m'arrêter à Porto lors de ma traversée (dame météo ne m'ayant pas laissé le choix), c'est avec une voiture de location que nous ferons cette escapade de trois jours sur Porto et Aveiro.

Porto

Moins de 3 heures après notre départ des docks d'Alcantara nous arrivons dans la périphérie de Porto Si l'autoroute qui nous a mené jusqu'ici fut relativement facile l'entrée dans porto se révéla des plus compliquées. (Je pense que l'expression sens pratique ne se traduit pas en Portugais !). Aucun panneau ne nous indique le centre ville et c'est à l'instinct que nous aborderons cette ville. Pour compliquer la situation les sens de circulation nous font faire des détours complètement fous. Finalement en demandant notre chemin plusieurs fois nous arriverons bien trois quart d'heure après Rua San Katarina où se trouve l'hôtel. Le fait de se perdre nous à permit de faire un itinéraire touristique et d'avoir un aperçu de cette ville. On se rend très vite compte que cette cité n'est pas faite pour les voitures et qu'il est pratiquement impossible de se garer. Nous laisserons donc la voiture au garage et après une douche nous voila prêt pour débuter notre visite.

Nous descendons la rue de l'hôtel qui devient piétonne en s'approchant du centre. Nous sommes dans le centre historique. Les anciennes façades chargées de colonnades, de balcons en fer forgés et d'azuléjos nous émerveillent. Au coin d'une rue nous découvrons une église dont la façade est complètement recouverte d'azulejos. Pour la petite histoire ces azulejos sont des carreaux de fa&iunl;ences souvent bleus et blancs dont l'assemblage reproduit des scènes diverses. Nous arrivons à présent avénida dos Alvados qui nous conduit praça da liberdade. C'est le cœur de la ville haute. Nous découvrons des bâtiments imposants chargés d'innombrables détails de façade. Cette ville s'articule autour de deux rives escarpées du Douro. Plus loin nous pouvons admirer l'imposante cathédrale de Porto mais pour l'heure nous plongeons dans les ruelles étroites qui nous font descendre vers le fleuve. Le long des quais nous remontons vers le légendaire pont Effel.

L'autre rive du fleuve est le quartier des négociants de Porto aussi nous ne résisterons pas à se faire une dégustation de ce célèbre nectar. Nous flânons le long des rives ou les embarcations traditionnelles dodelinent au rythme des courants de marée. En cette fin d'après midi, la lumière du soleil couchant nous offre une vue magnifique sur le quartier Ribeira. Apres la dégustation de Porto les jambes se faisant plus lourde nous préférons le funiculaire aux rues et passages escarpés pour remonter à l'hôtel. Avant de dormir nous redescendrons sur le bord du fleuve pour trouver un restaurant qui se révéla être un piège à touristes. Cela confirme une fois de plus les méfaits du tourisme des que l'on se retrouve en troupeau mais cela doit être le prix à payer lorsqu'on ne peut pas faire autrement.

Le lendemain matin, armé de notre guide nous partons à l'assaut du centre historique. Le quartier de la cathédrale est vraiment impressionnant. Devant sa place immense, trône un pilori. Autour se dresse un cloitre aux façades imposantes et la porte de la cathédrale est du pur style manuélin. En repartant il ne faut surtout pas manquer la gare qui est un chef d'œuvre d'architecture. A l'intérieur nous apprécions les différent Azulejos qui relatent diverses scènes champêtres ou historiques. Nous zapperons la fameuse église San Francisco dont le cœur a été réalisé avec 300 kg d'or, ayant vu celle de Salvador de Baia et refusant de payer pour rentrer dans les églises.

Apres ces excursions au pas de charge dans la chaleur du mois d'aout nous choisissons un programme plus cool pour l'après midi. Je décide d'aller voir l'immense port de commerce de Lexoes et la marina qui s'y rapporte. Celle là même qui aurait du être ma dernière étape. Après la visite de cette dernière je me dis que finalement dame météo n'a pas trop mal fait les choses. Nous rentrons sur Porto par le front de mer. Ici, c'est une nouvelle facette de cette ville que nous découvrons. D'élégantes maisons de maîtres traditionnelles bordent une avenue devant une plage ou viennent s'écraser les rouleaux de l'atlantique. Nous arrivons devant l'estuaire du Douro qui se jette dans l'océan. A bien l'observer je me dis que Marie-Alice aurait pu tout à fait remonter jusqu'au célèbre pont Effel.

Ensuite la rue se fait plus étroite et nous longeons la rive du fleuve bordée de maisons traditionnelles serrées les unes contre les autres à flan de coteau. Nous passerons une dernière soirée dans cette ville pleine de charme avant de repartir sur Aveiro.

Aveiro

La sortie de Porto fut plus simple que l'entrée et c'est sans difficultés que nous reprîmes l'autoroute jusqu'à Aveiro. Lorsque l'on évoque cette citée nous parlons de la Venise portugaise. Cette petite ville à gardée tout son charme et nous ne retrouvons pas d'immondes immeubles à coté du centre historique comme c'est souvent le cas au Portugal. L'ancienne activité de ce port était surtout centrée sur le sel à cause de la proximité de la lagune. En nous promenant à pied dans le centre historique nous avons pu apprécier le charme de ces maisons colorées. Cela nous a décidé de faire une petit promenade en barque pour découvrir les canaux mais la lancha traditionnelle est quand même propulsé par un hors bord Yamaha. Nous apprécions les commentaires du guide qui nous explique les différents quartiers que nous longeons. Enfin au bout d'une heure de promenade nous revenons au point de départ. Il est onze heures trente nous reprenons la voiture en direction de Lisbonne.

Puisse que nous passions devant je proposais à Nathalie de s'arrêter à Nazaré puis à Peniche. J'avais visité Nazaré il y a 15 ans et ce petit village m'avait laissé un merveilleux souvenir. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque nous approchâmes de cette ville. Les odieux immeubles avaient littéralement envahit le front de mer au point de complètement masquer ce petit village qui faisait le charme de ce coin. Pour couronner le tout certaines femmes alpaguaient les touristes pour louer des chambres. Nous étions à la foire à neuneu. Terriblement déçu par ce que je venais de voir Je repartais aussitôt sans même descendre de voiture.

Il était à présent treize heures et la faim se faisait sentir. Il fallait partir en quête d'un restaurant. C'est finalement 25 km plus loin au bord d'une lagune dans un petit bourg que nous trouvâmes un petit restaurant. Même si l'endroit reste très touristique ST Martinho de Porto avec ses cabines de plages colorées donne un charme suranné au front de mer.

Nous reprenons la voiture en direction de Peniche. Après Nazaré, je m'attendais au pire des extravagances des promoteurs. Le petit port de pécheur a été transformé en marina et il faut beaucoup d'imagination pour retrouver le charme de ce petit village d'antan. Bref nous boirons seulement une bière en terrasse prés du port et nous rentrerons retrouver la belle Marie Alice pour la nuit à Lisbonne.

Lisbonne

Nous commencerons notre visite par Belém qui est la banlieue de Lisbonne. Toute la rive du Tage a été réaménagée. Les anciens docks sont devenus des restaurants branchés. A présent de grandes places agrémentées d'immenses fontaines bordent l'avenue entre la ballade du front de mer et la ville. Nous arrivons au Cloitre des Jeronimos. Cet immense bâtiment est d'une architecture hallucinante. C'est le chef d'œuvre du style Manuélin. Les portes sont couvertes de sculptures et de détails invraisemblables. A l'intérieur du cloitre toutes les colonnes sont sculptées. Malgré ce délire de détails architectural l'ensemble par la finesse de ses éléments reste aérien. En sortant du cloitre il ne fallait pas manquer la confeitaria de Belém, le célèbre café bi centenaire aux nombreuses salles de bar où est fabriquée la fameuse pâtisserie de Belém. Nous traverserons l'avenue pour admirer la tour de Belém qui protégeait l'entrée du Tage et un peu plus loin le monument de la découverte. Nous avons fait le tour de ce quartier Nous pouvons à présent rentrer à la marina d'Alcantara sous le pont du 25 Avril rejoindre la belle Marie-Alice.

Lisbonne est une ville magnifique en prenant le tram 28 nous arrivons à la praça di comercio. Cette place de 200 mètres par 200mètres est face au Tage. Au milieu trône la statue de José premier à cheval piétinant des serpents, autour, l'ancienne cour royale transformée en bâtiment administratifs borde la place et devant le magnifique arc de triomphe s'ouvre sur la rua Augusta. Nous remontons cette rue piétonne bordée d'immeuble de l'époque des heures de gloire du Portugal pour arriver praça de figuera C'est le centre de la ville basse. Les balades dans ce centre est un véritable émerveillement. En remontant un peu plus nous arrivons devant la gare. Les deux portes en fer à cheval sont d'un délire parfaitement manuélin nous sautons de surprise en surprise. Plus loin nous prenons l'ascenseur du début du siècle dernier pour aller boire une bière dans le célèbre café Brasiléra du Bairo Alto. Enfin nous nous laisserons aller une ballade romantique dans ce quartier aux multiples facettes.

Apres cette journée bien remplie, nous rentrons au bateau pour sortir Crevette et nous changer pour la soirée Fado réservée dans un cabaret du Ba&iunl;ro Alto. Cette musique nostalgique parle de la dure vie des marins et des pécheurs souvent loin de leurs familles. C'est autour d'un repas gastronomique que nous jouirons des différents interprètes de cette musique. A une heure du matin nous prendrons le vieux tram qui nous ramènera à la marina. Cette ville mériterais plus de 4 jours pour en faire le tour cependant le temps nous est compté et il faut faire des choix. Le lendemain matin nous visiterons le Castelo de Sao Jorge et nous jouirons de la vue sur la ville lors de la ballade sur les remparts. . Dans la fraicheur du matin avant la ruée des hordes de touriste nous descendons dans les ruelles étroites du quartier de la Ba&iunl;xa sous le château et nous nous retrouvons dans le centre de la ville basse.

Il nous restait à faire le nouveau secteur crée pour l'exposition universelle de 98. Ce nouveau quartier sortit de terre il y a à peine 15 ans est une vitrine mondiale de l'architecture. Les créateurs de tous poils s'en sont donné à cœur joie. Le centre d'échange futuriste très aérien est couvet par un dôme de vert supporté par des colonnes représentant des palmiers. Deux grattes ciel jumeaux face au Tage sont coiffées de structures représentant des proues de navire. La tour de Vasco de Gama domine le fleuve. Les promenades le long du Tage jouent avec des jardins et des bassins. Une magnifique Marina y est installé et un téléférique nous promène le long de ce quartier d'environ deux kilomètre de long. Partout le regard est accroché par les différentes prouesses des architectes. Ici une dalle en béton de 100 mètres est soutenue seulement par ces extrémités. Là, le centre des congres joue avec la nature pour être conforme aux économies d'énergies du 21eme siècle. Malheureusement nous arpentons ces promenades aux pas de charge car Marie Alice est impatiente de reprendre la mer et L'Algarve nous attend.

C'est avec un jour de retard que nous descendons le Tage pour accéder à la pleine mer. Si tout avait été parfait cela m'aurait inquiété et cette fois ci c'est l'enrouleur de génois qui à fait des siennes. Apres la dépose complète de l'étai et le démontage de l'enrouleur j'ai enfin remédié au problème de blocage et nous avons pu enfin quitter cette marina.

Sagres

La mer est d'huile et c'est 110 miles qui nous attendent pour enfin doubler le fameux cap St Vincent et faire notre premier mouillage à Sagres merveilleux petit port de pécheur. Vingt heures plus tard après une nuit plate bercée du doux ronron de seigneur Volvo nous doublons le cap St Vincent et son phare perché sur les falaises qui dominent l'océan. La nature à du talent et la mer joue avec le minéral en découpant ces falaises telle de la dentelle. Enfin nous arrivons derrière la digue du petit port de Sagre et nous allons enfin pouvoir mouiller ma CQR dans huit mètres d'eau à marée haute. La corvée du gonflage de l'annexe commence mais il faut penser à sortir Crevette alors nous n'avons pas d'autre choix que de le faire en premier. Le petit village est sympathique mais n'a rien d'exceptionnel. Cependant nous ne sommes pas encore dans la folie touristique de l'Algarve et l'ambiance port de pêche est très perceptible. Nous visiterons le fort ou le célèbre Henrique avait édifié une rose des vents de 50 mètre de diamètre.

Lagos

Au bout de deux nuits nous reprenons notre chemin pour atteindre notre prochaine escale Lagos. C'est deux jours de vent fort nous ont accompagnés pendant cette escale à Sagres et nous quittons notre mouillage accompagné d'un vent de 35 nœuds. Le vent venant du nord c'est un vent de terre qui ne creuse pas la mer et malgré ce vent musclé la navigation restera confortable.

Arrivé à la Ponda da Piéda, le cap avant Lagos nous sommes littéralement étourdit par la beauté des falaises découpées qui tombent dans la mer. Les roches jouent avec la mer en un véritable labyrinthe. Ici et là, la mer passe sous des arches de roches ocres. Nous jetterons l'ancre non loin de la digue d'entrée de la marina de Lagos devant ce paysage magnifique.

Le petit village de Lagos à bien grossit. Mais les promoteurs assassins de la nature n'ont pas pu entreprendre le centre de la vieille ville entouré par les remparts. Lorsque l'on passe les portes des remparts nous nous retrouvons dans le village traditionnel formés de ruelles étroites aux maisons d'un blanc éblouissant aux volets colorés souvent ornés d'azulejos. Ici et là de petites placettes ombragées sont occupées de terrasse de café. Et bien sur nous ne serions pas au Portugal s'il n'y avait pas de multiples églises à chaque coin de rue.

Nous nous laissons aller à flâner dans ces ruelles avant de repasser les portes des remparts ou la folie urbanistique des marchands de béton a sévi. Nous reprenons l'annexe au milieu des barques des pêcheurs et nous rejoindrons le bord de Marie-Alice.

Alvor

La prochaine étape sera plus sauvage. Nous rejoindrons la lagune d'Alvor. L'entrée de cette lagune est bien protégée par deux digues et nous pouvons mouiller dans une hauteur d'eau confortable à l'entrée de cette étendue. Visiblement le coin est connu par d'autres car nous nous retrouvons une bonne dizaine de bateau à avoir choisi ce coin comme escale. Plus loin le petit village d'Alvor s'accroche à flan de colline et il faudra bien vingt minutes d'annexe pour rejoindre ce typique village de pêcheur.

Apparemment le chenal qui mène jusqu'au village doit être praticable à marée haute car de nombreux voiliers sont ancrés devant l'esplanade du village où les terrasse de restaurants s'étalent devant une placette. Les deux rues qui montent sont bordées de petites maisons traditionnelle où les restaurants et marchands de souvenirs se sont installés. Plus loin nous trouverons une petite épicerie ou nous pourrons compléter l'avitaillement de Marie-Alice.

La lagune est habitée de nombreux oiseaux et l'après-midi après la chaleur écrasante nous nous adonnerons à une promenade le long des immenses plages qui borde cette étendue. Au bout de deux jours nous abandonnerons ce petit coin de paradis pour avancer vers notre prochaine étape Albuféra.

Albuféra

Albufera ! On ne peut pas vraiment dire que ce fut une erreur, bien que ? Il fallait que l'on refasse les pleins d'eau, nous avions des lessives à faire, nous devions faire un gros avitaillement et faire le complément de gasoil après la pétole entre Alvor et Albuféra. Alors ma foi s'arrêter pour une nuit en marina s'avéra le plus pratique et pas spécialement très onéreux. Mais alors, question cadre ! Nous sommes entourés d'hideux immeubles multicolores qui cernent le port. Plus loin, c'est l'urbanisation poussé au maximum. Ici on entasse de l'anglais au m². Les semaines de vacances low coast sont vendues plus spécialement aux britishs à tel point que l'on parle plus anglais dans les rues que portugais. Nous prenons un taxi pour aller dans un hypermarché afin de faire nos courses pour une semaine. Pour le retour, nous attendrons plus d'une heure un autre taxi dans un embouteillage monstre, cerné par les britishs. Dans la marina c'est la frime tout ce que je déteste dans la plaisance. Les différents propriétaires de bateaux se mirent dans leur gelcoat et ne se disent surtout pas bonjour. Ils préfèrent plus jeter un œil méprisant sur le voisin. Enfin nous on s'en fou nous finiront nos petites corvées et vite vite nous reprendrons la mer sans avoir vu le petit village de pêcheurs de la photo du guide touristique (à mon avis cerné par le béton !).

Faro

C'est trente milles qui nous séparent de la fameuse lagune de faro. Une petite brise nous permet de faire ces 7 heures de navigation dans un près serré. Après les falaises découpées nous longeons de longues plage de sable plate jusqu'aux deux digues qui balisent l'entrée de la lagune. Moi qui avait peur de rentrer à marrée basse, je découvre un chenal très bien balisé est dragué à 10 mètres d'eau. La première impression est plutôt décevante. Je m'attendais à une vieille ville avec un fort et au loin je ne vois que buildings et barres de béton. Cette lagune est très longue et la ville est à environ à 6 milles. Aussi face à ce déchainement de béton nous préférons mouiller devant les différents petits ilots de cette réserve naturelle. J'ai beau tirer la ficelle de mon vieux Yamaha pour emmener crevette à terre il refuse carrément de démarrer. Vu son âge avancé et toutes les réparations que je devrais faire pour le remettre en état nous déciderons de partir en quête d'un nouveau moteur dès le lendemain. C'est donc à la rame dans les courants de marée que j'irais jusqu'à la plage.

Au petit matin nous avançons dans la lagune en suivant les méandres du chenal. Au bout de quelques milles nous apercevons la vieille ville et son fort. Plusieurs voiliers sont ici au mouillage sous le couloir de l'aéroport. Les avions passent juste au dessus de nos têtes toutes les cinq minutes. Je m'approche le plus possible de la ville jusqu'au moment ou le sondeur me rappellera à l'ordre. Cela sera encore à la rame que nous iront à terre.

La première priorité est de trouver un moteur pour l'annexe. Je trouverais mon bonheur devant le petit port des petits bateaux ou un concessionnaire Honda est installé Demain j'aurais un 5ch tout neuf et j'aurais résolu mon problème.

Maintenant nous pouvons nous adonner aux joies de la découverte. Cette ville si moche de loin s'avère magnifique dans son centre historique. Après avoir passée la porte de l'enceinte fortifiée nous découvrons de magnifiques maisons traditionnelles. Plus loin, devant la cathédrale au clocher moresque, une magnifique place pavée aux motifs géométriques est bordée d'orangers. Nous flânons dans ces ruelles étroites et nous ne résistons pas au bonheur de boire une bière fraiche attablée à une terrasse ombragée.

C'est bientôt l'heure du déjeuner. Il faut se mettre en quête d'un restaurant. En sortant de l'enceinte fortifiée, nous arrivons sur un joli quartier traditionnel qui n'a pas encore subit les attaques des bétonneurs. C'est le centre ville commerçant piétonniers. De nombreuses terrasses de restaurants affichent leurs menus et leurs serveurs agrippent le chaland en promettant la meilleur Bacalao . Notre choix se portera sur une terrasse ombragée avec un serveur parlant le français avec l'accent de Valence. Si on vient au Portugal on se doit de manger de la morue. Aussi nous choisirons la Bacalao du chef mais sans oublier la spécialité de faro : les coquillages. Après le repas aux portions gargantuesques la digestion dans la chaleur de l'après midi fut difficile. Nous reprîmes l'annexe à la rame pour aller sur Marie Alice et changer de coin pour se trouver un mouillage plus calme loin des avions.

Le lendemain après avoir récupérer mon nouveau moteur nous allons mouiller prés des digues à l'entrée de la lagune. Le coin est très sauvage et nous sommes devant une petite plage de sable fin. Maintenant que nous avons un moteur qui fonctionne nous pouvons partir en exploration plus lointaines. Nous laissons l'annexe prés des digues et partons pour une grande marche jusqu'à la mer ou de grandes plages de sable dorées s'étendent jusqu'à perte de vue. C'est le royaume des oiseaux. Nous en observons différentes sortes. Au retour nous traverserons le chenal pour aller découvrir le charmant petit village de vacance lové autour du phare. Ce sont de magnifiques petites maisons d'un blanc éclatant aux volets de couleurs vives. Enfin nous rentrerons au bateau pour passer notre dernière nuit dans la lagune. Nous apprécierons le coucher de soleil et les vols d'oiseaux en ombres chinoises. Demain matin à la première heure nous mettons le cap sur l'Espagne pour l'entrée du Guadelkevir.

Antinea
Comité de rédaction
Infocapagde