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Forum » » La Taverne du port » » Les aventures de Marie-Alice (le retour )


Posté : 17-06-2010 icone du post

Reçu de Richard le 17 juin 2010

La Guadeloupe
Il faut que j'avance. Eole est devenu plus clément et je décide d'appareiller pour Pointe à Pitre. Ce n'est plus la même musique avec ce vent Nord Est et cette panne de moteur il va falloir tirer des bords. Le canal entre les îles est assez agité. Les vagues entre deux mètres et deux mètres cinquante font danser Marie-Alice mais elle en a vu d'autre. Elle ondule se jouant de la mer en me gratifiant d'une vitesse entre 6 et 7 nœuds. Il faut que je me résigne à accepter que les 30 milles qui me séparent de la marina du bas du Bas du fort deviendront 65 milles après tout ces bords.

La carte me signale un endroit mal pavé et il faut que je sois vigilant pour contourner les obstacles. Une fois identifiée la première bouée du chenal, je me laisse guider jusqu'à la marina pratiquement à la voile jusqu'à la fin. L'accueil VHF est très sympathique et un employé du port vient à ma rencontre pour m'indiquer la place et m'aider à prendre la bouée. Il est 17h30 Marie-Alice est correctement amarrée dans une place de port : la mission est terminée capitaine ! Je vais pouvoir m'occuper à panser les petits bobos de la belle Marie. Lundi à la première heure je vais aller à la base Amel pour trouver un fournisseur pour une nouvelle hélice et un mécano qui va définitivement régler mes problèmes de courroie.

Je suis au ponton d'accueil des bateaux en transit. Le comique de la situation est de me retrouver à coté d'un Amel 54 (C'est le même club mais pas la même division.) Il ya beaucoup de nationalité et au bout de quelques jours certaines amitiés se nouent. C'est ainsi que je rencontre un ancien officier supérieur de la marine nationale qui navigue sur un Feeling 9.50. C'est un personnage haut en couleur et breton de surcroit avec qui je passerais une soirée mémorables suivit d'un matin douloureux !

La visite de Pointe à pitre ne m'a pas laissé des souvenirs intarissables. Comme Fort de France se sont des villes qui ont du mal à afficher leurs identités. Par contre depuis la dernière grève qui à mis parterre l'économie de l'île, il semblerait que les guadeloupéens aient compris la leçon. L'accueil est paradoxalement plus sympathique qu'en Martinique. Le désintérêt d'une grosse partie du tourisme mondiale et les baisse de fréquentation de 30% y sont peut être pour quelque chose. .
L'occasion d'être en Guadeloupe m'a permit de retrouver des amis que je n'avais pas vu depuis 25 ans. Un coup de téléphone et ce fut les retrouvailles dans le bistrot du port. Ils m'ont organisée une journée découverte de Grande terre. Après un repas gastronomique que nous avait préparé Mich , Dédé m'a fait faire le tour de grande terre en voiture. C'est vrai que les villes de St Anne et St François valent le détour. Nous fîmes une halte à la pointe des châteaux. Là, la longue houle du large vient se briser sur les rocher dans un spectacle grandiose. La fin de la journée arriva sans qu'on s'en aperçoive et mes amis me ramenèrent à la Marina.

Le temps avance et il faut que je songe à repartir. J'attends mes différentes pièces pour réparer les petits bobos de Marie-Alice. Les poulies de la pompe à eau et de l'alternateur sont arrivées. On va déjà pouvoir régler définitivement ce problème de courroie. Puis c'est le tour de l'hélice cassée qui arrivera en retard à cause du fameux nuage volcanique qui a paralysé tout le trafic aérien sur l'Europe

Ça y est le bateau est enfin prêt je vais pouvoir appareiller pour St Martin. Ne voulant pas passer par la rivière salée à cause des nombreux pièges non balisés, j'opte pour faire le tour par l'Est. Je pars le matin avec une pétole complète ce qui me donne l'occasion de tester mon moteur et son hélice. 50 Milles plus loin je m'arrête Deshaies un magnifique petit mouillage situé à l'extrême Nord Est de la Guadeloupe.

Nous sommes le 25 et mon équipier arrive le 27 à St Martin aussi il n'y a vraiment pas de temps à perdre. Il reste encore 150mn pour rejoindre St Martin. J'avais prévu faire escale à Antigua. Mais lorsque je suis arrivé à St Johns et que j'ai vu la saleté repoussante de cette baie ainsi que l'absence d'infrastructure et le fait qu'il fallait que je fasse une clearance, j'ai préféré faire demi-tour et faire cap direct sur St Martin.


St Martin
Je venais de faire 8 heures de navigation et il m'en restait encore environ une vingtaine pour arriver à destination. Cette fois-ci Eole était avec moi et m'a gratifié dune bonne brise de 20 nœuds jusqu'au bout. La brise étant au prés et la mer étant formée on ne pu pas dire que cela fut de tout confort. Allongé dans le carré avec le minutier qui rythme tous les 20 minutes mes sorties d'observations, la nuit passa assez vite pour arriver devant le pont ouvrant donnant l'accès à la lagune.

Je pensais pouvoir aller dans le lagon étant à l'heure pour l'ouverture du pont. Je ne sais pas si c'est moi qui n'est rien compris ou si c'est l'employé du pont qui n'en avait rien à foutre mais lorsque je me suis présenté devant le pont alors que j'avais attendu une heure au mouillage son ouverture, il eut la bonne idée de me le refermer sur le nez juste avant que je passe. J'ai donc changé d'avis et opté pour la marina Fort Louis de l'autre coté de l'île.

Comme l'usage le veux j'appelle la capitainerie de la marina Fort Louis des que j'embouque le chenal du port. Mais nous sommes aux Antilles alors c'est cool !!
C'est au bout d'un bon quart d'heure alors que je faisais des ronds dans le port que la capitainerie se décida de me répondre et de m'envoyer quelqu'un pour m'indiquer une place. Marie-Alice est amarrée au ponton je vais enfin pouvoir dormir.

Je me réveille vasouillard avec un mal de tête et des frissons. Ce n'est pas très bon tout ça ! J'ai encore une journée pour me reposer avant que mon équipier me rejoigne. Le lendemain matin mon état de santé ne s'améliore pas avec de surcroit un peu de fièvre.

L'aéroport où atterrissent les vols internationaux est du coté hollandais à une quinzaine de kilomètre de la marina. Je décide donc de louer une voiture pour aller chercher François mon futur équipier. Nous pourrons profiter du véhicule pour faire l'avitaillement pour la transat.

J'arrive dans un sale état pour récupérer François. Je décide d'aller voir un médecin qui me fera une prescription efficace pour remettre sur pied. Nous déciderons de rester deux trois jours ici afin de me remettre et de visiter l'île.

St Martin est divisée en deux avec un coté Français et un coté Hollandais. A la différence de la Guadeloupe, le coté Français a acquis un statut d'autonomie ce qui lui donne beaucoup moins de subventions que ses voisines. On le remarque de façon claire sur les infrastructures publiques. Même si nous sommes du coté Français beaucoup de gens parlent l'anglais et certains articles se payent en dollars américain ou bien avec un change de un dollars pour un euros.

Le paysage est décevant. Les photographes des dépliants touristiques ont un talent extraordinaire pour nous présenter cela comme un endroit paradisiaque. C'est plutôt l'escale technique pour tous les bateaux qui traversent sur l'Europe ou qui continuent sur les grandes Antilles. On trouve tout ce que l'on veut pour la plaisance à des prix hors taxe. Les shipchandlers sont des véritables supers marchés avec des stocks impressionnants. La lagune par laquelle nous entrons grâce a deux ponts levant est le refuge de pas mal de bateau de voyage et c'est la que certains chantier s'y sont installés. Nous avons voulu aller jusqu'à Phillipsburg. La ville n'a aucun cachet et les seules plages à proximité sont sales. C'est ici que les paquebots de croisière arrivent. Par contre proche de l'aéroport au bord de la mer nous avons pu remarquer un golf avec un hôtel de luxe. Beaucoup de bijouteries joailleries sont aussi présentes à Marigot. Un centre commercial consacré au luxe y est installé mais cette île ne me laissera pas un souvenir intarissable.

Remis de mon coup de fatigue il faut songer à préparer le départ. C'est l'effervescence sur les pontons. Les équipages se préparent pour les traversées. Beaucoup de plaisanciers choisissent de partir de St Martin pour la Transat retour avec comme escale l'archipel des Açores.

Les routes maritimes existent depuis longtemps et les observations de nos ainés nous ont donnés beaucoup d'informations sur les dates et les itinéraires à suivre.
La règle nous dit que la meilleur saison se situe en mai et qu'il faut monter au nord pratiquement jusqu'à la latitude des Bermudes pour attraper les dépressions qui nous pousseront à l'Est. Le risque à cette époque est de tomber dans l'anticyclone est de ne plus avoir de vent. Il est donc prudent d'embarquer beaucoup de gasoil pour avoir une autonomie de 5 ou 6 jours de moteur. Nous embarquerons donc 140litres de carburant en jerricans en plus du plein et nous prévoyons un avitaillement d'un mois.

C'est toujours un casse tête pour faire rentrer les litres d'eau, les boites de conserves, les paquets de pates et tout le reste dans les coffres. Maintenant c'est l'heure de la clearance et l'heure approche. Le contact avec mon routeur me donne le feu vert, les fichiers gribs sont ok alors c'est l'heure de lâcher les amarres.

La remontée entre St Martin et Anguilla me semble interminable. Nous partons avec un vent dans le nez assez puissant, puis, passé Graften's point, nous mettons le cap sur le grand large.

La transition est assez dure le vent forci et refuse de plus en plus. La mer grossit au fil des heures. Il faut réduire et malgré cela on gite fort. A présent nous sommes dans une mer hachée avec des creux de plus de trois mètres et un vent établit entre 28 et 35 nœuds dans un près très serré. Marie-Alice ne s'en laisse pas compter. Elle se joue des vagues et les escalade en force pour se laisser tomber dans un fracas d'écume. A l'intérieur ce n'est pas la même musique. Le mal de mer a attaqué mon équipier et je ne suis guère dans un meilleur état. Pour un début c'est assez dur et si l'on doit faire 20 jours comme cela, ça ne va pas être la joie ! Tout ce qui n'est pas solidement fixé, vole dans le carré. Nous sommes écœuré et nous n'avons aucune envie de manger, de plus préparer quelque chose dans ces conditions est des plus acrobatique. Tout déplacement implique des efforts énormes et si l'on n'a pas des mains courantes solides pour s'attraper on est projeté de part et d'autre de la cabine.
Heureusement la météo nous prévoit une pétole dans deux jours. Nous l'attendons avec impatiente. Ces deux jours ont été assez éprouvants et nous sommes heureux de rentrer dans une période de calme. Nous pouvons enfin remettre le bateau en ordre et nous refaire une santé. La première envie est de se faire un bon repas et mon cher coéquipier nous fait du pain.

Même si le manque de vent n'est pas la panacée après c'est deux jours rock an roll nous apprécions de naviguer à plat. Nous avons une autonomie d'à peu prés 7 jours au moteur et la prévision météo nous annonce deux jours sans vent. Alors : Pani problèmes comme on dit aux Antilles. Nous sommes dans la mer des sargasses autour de nous les algues flottantes et les méduses nous empêchent de pêcher. Nous devons monter au nord pour trouver le vent et c'est seulement au 32° nord que nous attraperons enfin ces vents nord-est qui nous emmènerons sur les Açores. Pour notre deuxième jour de pétole la mer est plate et lisse comme un miroir. C'est assez impressionnant de voir cette immensité sans ride et nous ne résistons pas de se faire un plongeon autour du bateau avec 2500 mètres d'eau sous la quille.

Au bout de deux jours une petite brise de Nord-est nous permet de faire un prés bon plein assez confortable. La température diminue progressivement car les dix degrés de latitude que nous avons parcourue y sont pour beaucoup. La température de l'eau affichée sur le loch à déjà perdu 10 degré.

Cela fait déjà pratiquement une semaine que nous sommes partis et les journées passent doucement. De temps en temps une voile à l'horizon nous donne l'opportunité d'un contact VHF. En trois semaines de traversée nous croiserons trois voiliers qui feront route comme nous sur Horta. Je dois avouer que dans cette immensité bleue où nous croisons seulement un ou deux bateaux par jour, nous ne pratiquons pas des quarts et des veilles visuelles assidues. Grace au logiciel de navigation et le système AIS nous pouvons voir les cargos sur l'écran et le système sonne lorsqu'il calcule un risque de collision. Ce matériel est obligatoire sur tous les bateaux de plus de 22 mètres. Cela nous permet d'être moins vigilants sur les veilles visuelles. Nous rythmons nos journées avec quasiment le même emploi du temps. Apres le petit déjeuner c'est l'heure de récupérer et d'envoyer les mails grâce à l'iridium. J'envoie ma position au routeur et une heure après il m'envoie ses instructions Tous les trois jours nous récupérons les fichiers gribs afin d'imaginer ce qui va nous arriver. Ensuite c'est le repas de midi puis la sieste. Apres c'est les coups de téléphone aux proches. A la tombée de la nuit après le repas du soir il faut faire tourner un peu le moteur pour recharger les batteries. Les panneaux solaires et l'éolienne en navigation portante ne suffisent pas à étaler la consommation électrique du frigo, du pc, de l'électronique et du pilote automatique. Nous profitons de cette période de moteur pour regarder un film ensuite de quoi nous nous préparons pour la nuit.

Les journée se suivent et se ressemblent. Mais à mesure que nous montons au Nord la température diminue. Grace aux communications nous pouvons anticiper les conditions météo. C'est ainsi que nous éviterons de fortes dépressions en restant en dessous des 35° Nord. Les cartes météo sont assez claires pour nous montrer la route

Enfin au bout de 20 jours et douze heures nous arrivons en vue du Pico. A 50 milles d'Horta le mont Pico qui culmine à 2400 mètres apparaît à l'horizon et signe la fin de la traversée. Ces arrivées semblent toujours interminables entre le moment ou l'on voit la terre et le moment ou on va s'amarrer au quai. J'accélère la cadence en ajoutant de la brise Volvo au vent existant. Le jeu consiste d'arriver à la capitainerie avant sa fermeture pour profiter des infrastructures. Apres 20 jours de mer, on rêve d'une bonne douche et d'un bon resto !

Une fois contournée la digue du port de Horta le roulis disparaît et c'est le bonheur ! Mais le spectacle est assez pittoresque. Déjà 3 bateaux sont amarrés à couple au ponton d'accueil et un employé du port me fait signe de me mettre à couple du troisième.

On ressent d'entrée l'ambiance de folie qui règne ici. L'équipage du troisième bateau à couple attrape mes amarres et me voici le quatrième sur la liste. Je vais enfin pouvoir mettre pied à terre. On m'invite à aller directement au bureau du port pour faire les papiers. Assis devant le maitre de port je sens le sol et le bureau bouger c'est à présent le mal de terre. (Au bout de 20 jours, quoi de plus normal ?) Après l'inscription de Marie-Alice à la marina, je passe à l'émigration, puis à la douane et me voila officiellement rentré dans la communauté européenne.

On m'attribue pour l'instant une place à couple en quatrième position contre un petit bateau norvégien. Ce n'est pas la joie mais le port est plein comme un œuf. A la guerre comme à la guerre il faudra bien se contenter de cette place pour l'instant.
Ma première activité fut d'aller me civiliser. On ne peut pas imaginer le bonheur que peut procurer une bonne douche chaude et se raser. Trois quart d'heure plus tard nous étions prêts pour aller boire une bière et se restaurer un peu.

Comme si nos pas nous guidais au GPS, nous mettons directement le cap sur le café des sports du célèbre Peter. Ce bar est devenu le rendez-vous mythique de tous les navigateurs depuis des lustres. Tous les grands noms s'y sont arrêtés, Moitesseir, Jacques Brel, Antoine, ou encore Tabarly et bien d'autres. Nous rentrons dans ce temple avec émotion. C'est une onde magique qui nous envahit. Le bar et les tables sont bondés de marins aux visages burinés et fatigués de la traversée. Nous sommes loin des pontons des marinas méditerranéennes ou les plaisanciers en docksails et chemise Lacoste se mirent dans leur gelcoat. Nous sommes à la Mecque de ma tribu. Tous les marins de toutes nationalités se reconnaissent et parlent entre eux. Avec tout ce monde nous attendrons un peu pour récupérer une table pour enfin apprécier un vrai repas, attablé à une vraie table. Inutile de vous dire que la nuit qui suivit fut réparatrice.

Au petit matin, beaucoup de taches nous attendaient. Je devais récupérer Nathalie à 11h. J'avais juste le temps de ranger et nettoyer un tout petit peu le bateau pour lui donner une apparence civilisée. Inutile de préciser que trois semaines de navigation avait mis le bateau sans dessus dessous et que les éclaboussures diverses avaient pourries le sol, les banquettes et la cuisine. Mais il faudra quand même passer plus de temps pour lui redonner son lustre habituel. Mais à présent c'est l'heure des retrouvailles je vais enfin retrouver ma chère épouse au bout de 4 mois.

Nathalie est venue passer 10 jours ici pour visiter ces iles hors des circuits touristiques. Cela a été une grande joie de se retrouver après cette longue période. J'avais aussi peur que ma petite chienne me fasse la gueule. Mais crevette me fit une fête démesurée. Nous allons directement du bateau à l'aéroport.

Pour accéder au bateau c'est plus qu'acrobatique. Il faut déjà sauter entre le quai et le premier bateau. À marée basse je ne vous dis pas ! Ensuite il faut escalader les filières des trois autres bateaux pour enfin accéder au pont de Marie-Alice, tout cela avec les bagages. Il est urgent que je rappelle à mon bon souvenir le maitre de port pour qu'il me mette en liste d'attente pour une place sur un catway. C'est le lendemain que nous accéderons à une place pour la seule Marie-Alice et cela sera que du bonheur ! Nous lui consacrerons une journée de nettoyage après quoi nous aurons quartier libre. Entre temps, François mon équipier m'informe d'un événement pas drôle. Il doit rentrer chez lui précipitamment pour des problèmes familiaux. Je vois se dessiner une rentrée en solitaire. Beaucoup de marins voisins me disent de mettre une annonce chez Peter mais je ne suis pas convaincu. Alors, Inch Alla, on verra bien. François quitte le bord dés le lendemain et nous récupérons Marie-Alice pour nous deux.

Au programme Nathalie avait mis la visite de quelques iles de cet archipel. La logique fut de commencer par Faial. Nous louons une voiture afin d'en faire le tour et nous en profiterons pour faire un avitaillement. Cette île est magnifique. Nous commençons par la visite du phare de la ponta dos Capelhinos qui à été enseveli à moitié lors de la dernière éruption volcanique. La visite du musé en Portugais n'avait rien d'exceptionnel mais la coulée de lave était impressionnante. Elle avait d'ailleurs à l'époque débordée sur la mer en ajoutant une presqu'île d'environ 500mètres.

Nous continuons le tour de l'ile. Les villages sont soignés et le long des routes les hortensias ainsi que d'autres fleurs poussent sauvages. Ce sont vraiment les iles aux fleurs. Il n'y a pas de constructions intempestives. Les villages sont restés traditionnels avec des maisons construites en pierre de lave soulignés de joints blancs et des volets bleus. Il ne faut pas oublier que nous sommes au Portugal alors pour trois maisons il y a toujours une église et de style baroque bien sur ! La cote à l'ouest et au nord est très sauvage. Les falaises tombent directement dans la mer qui vient se briser contre. Toute la houle atlantique qui a traversée l'océan trouve ici sont premier obstacle en se fracassant contre ce rempart en créant des gerbes d'eau hallucinantes. Toutes ces îles sont nées d'activité volcanique. Toutes les calderas sont différentes. Même si le volcan de Faial est beaucoup moins haut que celui de Pico, il a le mérite d'être beaucoup plus accessible. Nous pourrons quasiment accéder au cône avec une marche minimum. Le spectacle vaut vraiment le détour et dame nature a du talent surtout lorsque l'homme n'est pas venu là pour tout modifier ou tout détruire.

L'ile est petite et nous en avons fait le tour en une journée. Demain, farniente et après demain nous avons mis Pico à notre emploi du temps. Nous sommes un peu tôt dans la saison et c'est un peu dommage car le beau temps n'est vraiment pas établi et les hortensias sont qu'au tout début de leurs floraisons. Il faut donc jouer avec les prévisions. Nous irons à Pico en ferry ce qui sera beaucoup plus pratique.

La vieille embarcation d'une trentaine de mètre qui fait usage de transport de personnes n'est pas des plus modernes. Mais c'est vraiment authentique et c'est le seul moyen qu'ont les îliens pour échanger. Ça roule, ça tangue mais ça avance et une demi-heure plus tard nous arrivons à Maddalena, le port de Pico où nous partons en quête d'une voiture de location.

Maddalena n'a pas le charme d'Horta par contre l'île de Pico semble être très pittoresque. Toutes les îles de cet archipel ont leurs spécialités, ici c'est le vin et le fromage. Le temps est couvert mais nous pouvons quand même apprécier le paysage. Nous zappons l'escalade du mont Pico trop difficile pour des marcheurs occasionnels comme moi. De plus il faut un guide et le temps n'est vraiment pas engageant. Nous débutons ce tour de l'île en longeant la cote où poussent les vignes. Des coteaux entiers sont divisés en petites parcelles bordées de murettes d'environ 1 m 50 construites en pierres de lave. La vigne y est entretenue mais n'est pas étayée comme chez nous. On s'imagine le travail de fourmis qu'il a fallu accomplir pour dresser toutes ces murettes servant de remparts au vent. Avant de nous arrêter au musé de la baleine, nous ferons une halte dans un petit bistrot de village pour prendre un café. L'endroit est merveilleux et la patronne est charmante. C'est le genre d'endroit typiquement local qui ne doit pas souvent voir des étrangers.

L'archipel des Açores est connu pour avoir des marins d'exceptions qui ont souvent étés enrôlés sur les bateaux de toutes nationalités qui faisaient escales. Cela été un des premiers facteurs d'émigration. C'est pour cela que nous trouvons des petites communautés d'émigrés aux états unis et un peu partout. Cette connaissance de la mer est due à la pèche à la baleine, l'une des activités principale de l'île. Lorsqu'on visite ce musée et que l'on observe les petites embarcations d'une huitaine de mètres même pas pontée sur lesquelles ils partaient à la poursuite de ces monstres marins, on imagine le courage de ces hommes. On est loin de ces bateaux usine qui disséminent les troupeaux de baleines en les assassinant au canon.

L'activité de cette chasse à la baleine qui était un des premiers facteurs économique de l'île s'est arrêté dans les années soixante dix, suite aux conventions internationales de protections de ces espèces. Il en reste deux musés, l'un ou l'on peut observer tous les outils et les embarcations et l'autre qui est l'ancienne usine de transformation du produit de l'animal.

A présent nous longeons la cote nord de cette île. Les forêts alternent avec des espèces de maquis de végétation endémique. Quelques petits bourgs se sont formés au bord de la mer. Plus loin la cote qui s'ouvre sur le large est de plus en plus sauvage. Les falaises de laves sculptées par la mer sont des véritables dentelles. Nous nous arrêtons pour admirer los arcos . Ce sont des arcs où la mer s'engouffre dans un labyrinthe de galeries nous offrant un spectacle grandiose dans un bruit impressionnant. Des gerbes d'eau gicles ici et là tel des geysers.

Nous avons pratiquement fait le tour de l'île mais il nous reste à visiter le tunnel de lave qui est une véritable curiosité géologique. Tout ceci est bien organisé avec un accueil et un guide qui nous fera entrer dans les entrailles de la terre, équipé de casques et lampe spéléos. Nous observerons les différentes coulées de lave ainsi que les stalactites et stalagmites qui se sont formées.

Il est 17heures nous avons juste le temps de prendre une bière en terrasse avant d'embarquer sur le dernier ferry qui nous ramènera à Horta. Ce fut une journée bien remplie, riche d'émotions et de découvertes.

Nous avions prévu d'aller à Sao Jorge mais la météo en a décidé autrement. Le vent de Sud Ouest nous amène une dépression qui va durer trois jours. C'est une véritable mousson. La pluie tombe sans discontinuer et tous nos cirés sont trempés. Nous sommes coincés entre le bateau et les cafés. J'aurais bien aimé un petit chauffage car la température n'excède pas 16° mais se sont les aléas de nos vagabondages.

Pendant cette période d'inactivité nous faisons connaissance avec Johan. C'est un suédois qui parle très bien le français qui est venu acheter un bateau ici. Tout de suite le courant passe bien et je comprends très vite qu'il fait partie de notre tribu de vagabonds. L'homme est passionnant, nous nous racontons un peu nos vies. Il était marié avec une Iranienne et il a vécu au Pakistan. Au fil de nos conversations nous nous aperçûmes que nous avions vécus tous les deux au Cameroun et comme moi il connaissait le Maroc. C'est assez drôle de constater que les gens qui ont vécus comme expatriés, ont souvent les mêmes approches des choses.

Horta Lisbonne


Depuis que François avait été obligé de quitter le bord pour des raisons familiales et rentrer précipitamment chez lui, je savais que je finirais cette aventure en solo. J'avais passé des petites annonces pour une recherche d'équipier chez Peter sans grande conviction en remettant finalement mon sort au destin J'attendais autant que je redoutais ce moment ou j'allais quitter mon ponton pour ces 1000 milles qui me conduirait jusqu'au Portugal. Mais cette fois-ci c'était différent, pour la première fois de ma vie j'allais effectuer cette traversée de 8 jours en solitaire. C'était inconsciemment pour moi comme un parcours initiatique qui allait valider cette dernière épreuve et qui ferait de moi un marin ! Mais la sagesse que nous a enseigné les éléments nous prouve souvent que l'humilité face à la nature est la seule valeur qui existe, alors, qui peut vraiment se targuer d'être un marin?

J'avais raccompagné Nathalie à l'aéroport avec la petite Crevette. Malgré ses airs faussement indifférent, je la sentais nerveuse. Ses recommandations trahissaient son inquiétude mais je la rassurais en lui expliquant que je n'allais pas passer le Horn et que bien d'autres l'avaient avait fait avant moi. De retour à la marina il me restait les derniers préparatifs à effectuer avant le départ. Les pleins d'eau et gasoil terminés, j'allais chercher les dernières petites choses pour compléter l'avitaillement.
Mon départ était programmé pour le lendemain matin. Je décidais de faire les papiers administratifs et de régler le port pour que je sois libre de quitter ma place de bonne heure le matin sans rien oublier.

J'invitais mon ami Yohan pour cette dernière soirée de terrien pour un apéritif à bord et d'un commun accord nous terminâmes au restaurant. La soirée fut bien arrosée et je lui promis de lui dire au revoir le lendemain matin avant de lâcher les amarres.

A 9H du matin mon ami Johan largue mes dernières aussières et je glisse vers la sortie du port. Dehors une bonne brise de 20 nœuds m'attend avec une houle conséquente due au goulet formé par les îles de Faial et Pico. Passé la dernière bouée du chenal du port j'établi la grande voile sans difficulté. La surprise fut lorsque j'ai voulu dérouler le génois. Ayant pourtant lâché la bosse de l'enrouleur et tirant fort sur les écoute rien à faire ! Je vais à l'avant et décide de faire tourner la bobine à la main. C'est avec toutes les peines du monde que j'arrive à dérouler la voile. Oui mais voila va-t-elle vouloir s'enrouler à nouveau ? Et là, le verdict tombe, l'opération est impossible. Je ne peux pas envisager 1000 milles avec ce problème Je suis obligé d'affaler le génois dans la brise et retourner à la case départ.

Une fois de retour à quai je m'enquiers à trouver de l'aide. Un ami à qui je parle du problème me propose de venir voir. Nous constatons tous les deux que l'enrouleur est complètement bloqué et en dernière solution je propose de défaire complètement la bosse d'enrouleur ! Cette dernière opération fut la bonne et comme par miracle l'enrouleur se remit à fonctionner sans gène. Il ne nous restait plus qu'a enrouler avec soin de nouveau la bosse, de gréer le génois, et l'affaire était dans le sac. Je fis deux ou trois manœuvres d'enroulement et de déroulement par précaution et je pouvais repartir.

Pour faire route sur le Portugal il fallait sortir de ce labyrinthe de canaux crée par cet archipel. Je pris l'option de contourner Faial par l'ouest après quoi j'atteindrais les vents portants. Le fort vent de sud Ouest accéléré par le canal entre Faial et Pico ne m'a pas vraiment aidé. C'est au bout de plusieurs bords et finalement appuyé du moteur que je doublais enfin le ponta de Capelhinos qui m'ouvrait la porte du grand large.

La première journée fut relativement tranquille. Marie-Alice glissait paisiblement entre 5 et 6 nœuds au grand largue sans me bousculer. Je me retrouvais face à moi-même avec ma vieille complice Marie-Alice et l'immensité de l'océan. Ce sont ces moments propices à la réflexion qui nous donnent notre dimension humaine. Là on ne triche pas, pas question de se la raconter comme disent les jeunes. La mission est simple, il faut aller de l'autre coté. Ce sont ces moments qui nous font exister. C'est du sans filet et pas question d'appeler de l'aide. On est au milieu de nulle part ! Quelque part cela fait du bien d'être en dehors de toutes ces conneries de principes de précautions, de télévision formatée et de consommation imbécile. Il n'ya plus que l'océan mon bateau et moi-même, tout seul petit point perdu au milieu de l'univers.

Les journées sont longues et j'organise un emploi du temps afin de me fixer des repères. Même si je lis beaucoup cela ne suffit pas. Apres le déjeuner du matin c'est le moment de communiquer avec mon routeur pour connaître les conditions météo et d'en tirer les conclusions. Ensuite je prépare le repas de midi qui est suivit d'une petite sieste. Puis à 16h GMT, c'est le moment d'appeler ma chère épouse pour la rassurer. Enfin à 18h c'est moi qui aie besoin de me réconforter avec un apéritif. Apres le repas du soir je suis quasiment tous les jours obligé de faire une à deux heures de moteur pour compenser la consommation électrique. Le fait de laisser tourner le PC, la VHF et le radar 24h sur 24, demande pas mal d'énergie, de plus il faut y ajouter les feux de navigations et l'éclairage. En contrepartie l'utilisation des alarmes du radar et de l'AIS me permet d'être moins vigilent sur les quarts. Pendant ces moments de moteur après les repas du soir j'en profite pour regarder un film archivé sur mes disques durs.

Décidément le vent s'oriente arrière ce n'est pas vraiment ce que Marie-Alice et moi préférons .alors je tire un bord plein nord. Les jours se suivent et se ressemblent. À présent c'est la pétole qui nous arrive. Pas question d'attendre là sans rien faire et c'est l'ami Volvo qui est une fois de plus sollicité pendant deux jours. Comme dit le diton, après la pluie vient le beau temps mais malheureusement comme souvent, après la pétole viennent les dépressions.

Le cinquième jour un vent arrière de 20 à 25 nœuds vient agacer Marie-Alice qui se tortille furieusement. Finit le confort des premiers jours. Le carré ressemble plus au tambour d'une machine à laver qu'a un salon. Les nouvelles du routeur ne sont pas bonnes. Une dépression est en train de se creuser pour me barrer la route et il faut absolument virer au sud. Cette option ne m'arrange pas car cela va rallonger ma route mais vu les prévisions je n'ai pas trop le choix. Aussi à contre cœur je mets le cap au 110, direction Lisbonne.

J'avais pour plan de filler sur le nord de Porto où suite à des informations collectés sur Internet je devais aller à la marina de Povoa de Varzim qui est plébiscité par pas mal de plaisanciers pour son accueil et ses prix. Mais voila, Neptune en a décidé autrement et si je dois pendant deux jours suivre ce cap je serais pratiquement arrivé à Lisbonne.

Le vent monte progressivement mais surement. Le vent souffle à 30 nœuds, mais la mer grossit de façon impressionnante. C'est à ce moment là que le support du pilote automatique me lâche. C'est la poisse, il faut absolument que je trouve une solution car je ne vois pas barrer 24h sur 24 pendant trois jours. Je suis copieusement arrosé par la mer et de temps à autre certaines vagues viennent envahir le cockpit mais c'est toujours dans l'urgence que l'on trouve les solutions. C'est avec deux pinces et de la cordelette que je finis par solidariser à nouveau le bras du pilote et la barre. Ouf ! je peux retourner à l'intérieur me mettre à l'abri. A la lecture du baromètre et des prévisions cela ne va pas s'arranger. Le cinquième et sixième jour nous mettrons à rude épreuve. Nous sommes dans un force 9 établit avec des creux de plus de 4 mètres. Avant de partir je pensais à un parcours initiatique et bien là on y est ! Les déplacements dans le bateau sont des plus acrobatiques. J'essaye quand même de manger un peu pour tenir le coup en me préparant de quoi me nourrir. Mais à plusieurs reprises les bols de sauces ou de café se sont retrouvés sur les banquettes. Afin d'évacuer mon stress j'éructe, je crie, j'insulte Neptune et Eole que je traite de vieille pute. C'est peut être puéril mais ça fait du bien. Mais le fin du fin fut lorsque j'ouvrit un panneaux de descente pour aller contrôler ou réduire les voiles, qu'une vague traitresse en a profitée pour carrément s'engouffrer dans le carré. J'étais fou, la table à carte fut légèrement arrosée heureusement sans conséquences pour l'électronique mais ma couchette fut copieusement inondée.

Ces heures furent longues. Ces deux jours et deux nuits m'ont parue une éternité et enfin, lorsqu'à l'aube du 7eme jour le vent était redescendu entre 30 et 35 nœuds avec des creux de trois mètres, j'avais l'impression que tout redevenait normal.

Pendant tout ce temps, j'ai quand même communiqué grâce au téléphone satellite. Je minimisais volontairement les conditions afin d'éviter que Nathalie se fasse trop de soucis. Je lui fis part de ma décision de changer de destination à cause des conditions météo et la chargea de me trouver les coordonnées géographiques et téléphoniques des marinas autour de Lisbonne. De son coté elle chercha tous les renseignements utiles et notre choix s'arrêta sur la Marina d'Alcantara au centre de Lisbonne pour sa situation et ses tarifs. (Bien moins avantageux que Povoa de Varzim mais bon !).

J'écris ses lignes alors que je suis encore à 80 milles de Lisbonne, le temps est redevenu sympa avec une petite brise et une houle qui se calme progressivement. C'est le bonheur après ce que je viens de vivre, enfin des moments de répit avec le soleil sur la mer et la douce brise. Je vais me préparer un apéritif bien mérité avant un repas sympathique. La nuit est douce j'approche gentiment du Portugal.

A trois heures du matin alors que je suis à 40 milles de l'embouchure du Tage les alarmes d'AIS et du radar sonnent. C'est assez impressionnant, j'approche du rail des cargos qui descendent vers le sud. A voir toutes les cibles sur mes différents écrans, j'ai l'impression d'être un piéton qui voudrait traverser l'autoroute ! Une dizaine de cargos à 500 mètres les uns des autres déboulent entre15 et 20 nœuds vers le sud, sur ce rail d'environ 4 milles. Ils se dépassent et sont quelque fois à 4 de front. Je dois couper ce rail à 90°. Il faut donc viser pour glisser la petite Marie-Alice entre ces monstres d'acier. Heureusement l'électronique avec L'AIS me donne des informations plus que précises et le logiciel calcule les probabilités de collisions. Le radar est la pour voir les cibles plus petites au cas où certains petits bateaux non équipés se seraient glissés dans ce trafic de monstres. Je dois jouer avec le cap et la vitesse pour me faufiler. Enfin au bout d'une heure je laisse derrière moi la voie des colosses et les cibles des écrans s'effacent progressivement. Je profite de ce calme relatif pour essayer de dormir un peu.

Dans ces endroits à fort trafic, je ne fais qu'une confiance relative aux instruments pour me réveiller. Une petite minuterie de cuisine rythme mon sommeil par tranche de demi-heure ce qui m'amènera gentiment au lever du jour. Le radar à nouveau sonne mais cette fois-ci c'est pour me prévenir qu'un gros nuage me poursuit avec la pluie qui va avec. Enfin la cote apparaît et dans le crépuscule je peu apercevoir le phare du cabo de la Roca

Le Portugal m'accueille drapé de gris mais derrière ces nuages je vois que cela s'éclaircit. La cote grossit à vue d'œil, ça sent l'écurie !! J'arrive devant Cascais et le jour est à présent levé. Le soleil alterne avec les nuages et j'embouque l'entrée du Tage majestueux. La marée montante m'ouvre la porte de Lisbonne. Je glisse accompagné d'un courant de deux nœuds le long des berges de se grand fleuve. J'imagine la joie de ses navigateurs à l'époque des grandes découvertes lorsqu'ils apercevaient comme moi la tour de Belém. C'est ensuite le tour du monument des découvertes. Plus loin c'est se pont magnifique suffisamment haut pour laisser passer les bateaux les plus gros qui enjambe le Tage pour relier les deux rives. A droite sur les hauteurs le Corcovado veille sur la ville les bras écartés Je passe devant les docks et enfin passe sous le pont pour trouver l'entrée de la marina d'Alcantara installée dans une darse du port de commerce. La passerelle du port s'ouvre pour me laisser entrer. Il est 13h et je m'amarre au ponton d'accueil. C'est au bout de huit jours et 5 heures que je mets enfin le pied a terre. Je suis heureux d'avoir finit cette nouvelle épreuve avec ma vieille complice Marie-Alice.
Antinea

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