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Forum » » La Taverne du port » » Vive les bouées payante ou comment s'échouer plus vite!!


Posté : 06-09-2007 icone du post

Bon alors je vous raconte !
Cet été en descendant aux Baléares nous avons fait escale à port Ligat.
Etant le seul endroit dans ce coin pas trop loin à pieds des commerces nous avons opté pour cette solution à 10€ la nuit pour une bouée sans autre service !
Comme d'habitude dans ce coin il n'est pas rare d'avoir de la tramontane, nous sommes donc resté bloqué 3jours avec 40 nœuds de vent dehors.

La deuxième nuit alors qu'il devait à peu près souffler près de 40 noeuds dehors j'entends soudainement mon alarme GPS. Dans la seconde je comprends que la bouée a lâchée et je saute dans le cockpit pour mettre le moteur en route.

Peine perdue la dérive a été si rapide que tous mes efforts pour essayer de sortir sont restés vains. La quille avait planté dans le sable ce qui était un moindre mal.

Analysant la situation et ne pouvant m'en sortir seul je lance un pan pan Tout de suite la France me répond (Cerbère) et relais l'information aux autorités espagnoles. Tout en restant en communication avec Cerbère j'attends environ 2heures avant de voir arriver la vedette des SALVAMENTOS .

Là commence un Ballet surréaliste ! Ces derniers ayant une vedette équivalente à la SNSM avec un mètre de tirant d'eau et des moteurs ultra puissant commencent à tourner en rond dans le mouillage sans explications rationnelles. Ils éclairent la petite île, puis semblent être incapable de mettre leur annexe à l'eau pour finalement une heure et demi plus tard arriver vers moi (après avoir enfin pu détacher leur annexe) en me demandant d'évacuer le bateau.

Bien sur le refuse n'ayant pas de danger pour nos vies et le bateau reposant sur sa quille sans que la coque touche le fond. A l'endroit où j'étais le clapot ne pouvait pas rentrer et le bateau était stabilisé. J'attendais seulement que l'on me tire par le mat pour me déséchoué.

Devant mon refus d'évacuer et sans un mot ils sont repartis comme ils étaient venus ! Je demande une explication à Cerbère qui me précise qu'ils reviendront lorsqu'il fera jour. Nous passons donc la nuit avec 20°de gîte en surveillant l'évolution.
Le lendemain à 7 heures du matin une autre vedette arrive et cette fois-ci fait le tour du mouillage et repars toujours sans rien dire. Je reste complètement ahuri et interroge Cerbère à nouveau. Bien qu'étant en Espagne cela restait mes seuls interlocuteurs de surcroît très professionnels et très dévoués. Ils me répondent que Les secours Espagnols vont me contacter. Un quart d'heure après on arrive à s'expliquer en anglais et ces braves sauveteurs me disent qu'ils ne peuvent rien pour moi et me donne le numéro de téléphone d'une entreprise privée.

N'ayant d'autre choix j'appelle le fameux dépanneur qui se trouvait à Cadaques. Une heure plus tard (il est 10heures du matin) un Zodiac motorisé d'un 40ch arrive vers moi. Le fameux dépanneur parle français et m'annonce tout de suite la couleur en me demandant si je payais en liquide ou si c'était l'assurance auquel cas cela ne serait pas le même prix ! Le personnage correspondait tout à fait à la situation chemise ouverte avec une chaîne en or sur une poitrine velue et le cigare vissée au coin des lèvres. Apres négociation m'ayant expliqué qu'il n'avait pas trop le temps car il avait aussi une pizzeria à faire tourner il daigne s'occuper du problème. En dix minutes après avoir tiré le bateau par la drisse de spi il finit par le sortir et je peux m'accrocher plus loin à une autre bouée. Un jeune avec des bouteille de plongée passe sous le bateau et m'explique que je peux être tranquille car il n'y a aucun mal. Puis il me demande de lui régler 1850 euros pour me faire une facture et que je me ferais rembourser par l'assurance.

Bien sur je lui explique que je n'ai pas cette somme et que je vais faire intervenir l'assurance pour le payer directement. Malgré ces protestations il finit par accepter. Je dois souligner au passage l'efficacité exemplaire de l'AGPM par l'intermédiaire de Navimut.

Morale de l'histoire :

1) Les fameuses bouées écologiques conçues par des ingénieurs écolos sur des modèles informatiques ne fonctionnent pas. Si il y avait un bloc de béton de 800kg il n'y aurait jamais eu ce problème
2) Si j'avais été sur mon ancre elle aurait dérapé doucement et cela m'aurait laissé le temps d'intervenir et je n'aurais pas été au sable
3) Si vous avez besoin des secours espagnoles mieux vaut vous saborder toute suite c'est plus efficace (j'ai su par des marins espagnoles que ces derniers avaient loin d'avoir la fibre philanthropique.)
4) Bravo à Cerbère qui malgré les difficultés ont coordonné les opérations
5) Le Kirk de chez Amel est un bon bateau et en plus solide !
6) La mairie de Cadaques a quand même reconnu sa responsabilité et s'arrangera avec mon assurance. Mais il m'a été répondu que mon bateau était trop gros pour la bouée alors que c'était le marinero qui m'avait placé sur cette bouée (j'ai un Kirk de 11 mètres alors vous imaginez !)
7) A l'avenir Cadaques envisage d'interdire les bateaux de plus de 10 mètres dans port Ligat plutôt que de s'attaquer aux racines du mal. Surtout qu'après renseignements pris chez les locaux, j'ai appris que cet incident était fréquent.

Alors en corollaire vive les bouées







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