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Le navire Odeep One a quitté Sète vendredi en fin de matinée

mercredi 28 juillet 2021

Sujet : Midi Libre

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Midi Libre

Presque un an après son rachat par une société de Singapour, le bateau pêcheur d'eau a enfin quitté le quai.

Un peu par surprise, l'Odeep One a quitté le port de Sète vendredi 23 juillet. "Cela fait un an que nous attendons, voire espérons, que ce bateau parte. A force d'attendre, cela peut effectivement devenir une surprise", témoigne Olivier Carmes, directeur général du port de commerce.  "Nous n'avons pas connaissance de la cause du départ de ce navire", atteste la Ville.

L'autorisation de sortie a pourtant été donnée par la capitainerie puisque "la manoeuvre de sortie a pu être possible vendredi en fin de matinée", confirme Gabriel Charpentier, pilote maritime au port de Sète.

C'est le site marinetraffic.com qui nous indique sa destination : Malte, port de la Valette, vers lequel le navire se dirige cahin-caha avec redémarrage des machines toutes les 6 heures.

Le navire était resté à quai durant 8 mois après le prononcement de la liquidation judiciaire de la société Ocean Fresh Water (OFW) en novembre 2020. Cet ancien train-ferry russe de 196m de long avait été acheté en 2019 par Régis Révilliod, fondateur de la start-up OFW, dans le but de le transformer en navire usine, producteur d'eau minérale à partir d'eau de mer.

Plusieurs levées de fonds lui avaient permis d'investir dans ce navire et dans l'installation à bord d'une ligne d'embouteillage. Dès l'année suivante, début 2020, une première production de 900 palettes de 1764 bouteilles avait été acheminée vers la Chine. Une activité prometteuse si le Covid n'était pas arrivé.

Un projet intéressant coulé par le covid "Fabriquer de l'eau potable à partir d'eau de mer. A la base, le projet était intéressant avec une vocation humanitaire.

C'est la crise sanitaire du covid qui l'a fait échouer", regrette Pierre Maupoint de Vandeul. Président du syndicat CFE-CGC marine, celui-ci a accompagné les 20 à 30 marins de bord et à terre dans leurs démarches de fin de contrat suite à la liquidation judiciaire.

L'eau Ôdeep contient 78 minéraux. Régis Révilliod, à l'initiative de la mise au point de son procédé de fabrication n'a volontairement pas protégé le concept par des brevets. "Pour ce type d'innovation, déposer un brevet est contre-productif puisque ce serait comme donner la recette aux concurrents éventuels. Le secret et l'enveloppe Soleau sont les meilleurs moyens de garantir la propriété industrielle de la solution technique sur le long terme", précise l'inventeur.

A l'image d'une carte au trésor, une enveloppe Soleau peut être écrite, datée et déposée sous scellés auprès d'un officier à l'Institut national de la propriété intellectuelle (INPI). En cas de suspicion de copie, l'inventeur peut demander à lever les scellés. Il sera alors reconnu comme l'inventeur initial du concept et pourra en tout temps continuer à exploiter son concept.

Suite à sa liquidation judiciaire, l'Odeep One avait été racheté à la barre en novembre 2020 par KUIKAWA, une société de Singapour également basée aux Pays-Bas, puis racheté par la société KUIKAWA holding en juin dernier. Malgré une tentative de reprise, Régis Révilliod avait dû renoncer au rachat de ce grand navire.

Cependant, l'activité de développement de chaînes de fabrication d'eau minérale à partir d'eau de mer se poursuit et "16 dossiers sont en cours aujourd'hui", nous confie cet ingénieur-entrepreneur.

Le Rio Tagus rouille toujours au quai Paul-Riquet   Moins de succès pour le Rio Tagus, toujours amarré au quai Paul-Riquet le long du parking du Mas-Coulet depuis plus de 10 ans. Cet ancien vraquier est devenu peu à peu un fragile amas de tôle rouillée. Même le remorquer vers le port de commerce afin de le charger dans un navire pour l'emporter au démentellement est une opération délicate. Suite à une tentative avortée en juin dernier, la société bretonne Navaléo devrait revenir finaliser l'opération et l'acheminer sur son chantier à Brest.
"Nous espérons en être débarassés le 15 septembre", confie Olivier Carmes, directeur général du port maritime de Sète.

Valérie Handweiler




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