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Communiqué officiel ENAC sur la Transmed 2006

jeudi 11 mai 2006

Sujet : ENAC


COMMUNIQUE OFFICIEL

Nous souhaitons à travers ce communiqué vous faire part du ressenti de notre club à l’issue de l’édition 2006 de la Transmed organisée par la SORAC.

L’engagement de notre club dans cette compétition résulte de la volonté de Mr André Tobena, adjoint délégué à la jeunesse et aux sports de la ville d’Agde, qui nous a poussé à engager une équipe dans ce projet dont la ville est le principal partenaire. Plusieurs régatiers expérimentés du club étaient intéressés, de même que des membres de l’école de sport qui font leur apprentissage de la régate en habitable.

Par ailleurs, Philippe Nayraud, propriétaire d’un bateau de régate de 47 pieds était à la recherche d’équipiers. Fort de ces différentes potentialités, Laurent BOURIQUEL, directeur du Centre Nautique, a construit sous l’égide du club un projet cohérent, où les coureurs expérimentés ont encadré et formé les plus jeunes ou moins aguerris.

Le programme prévisionnel de préparation a été tenu et c’est une équipe soudée et homogène qui s’est présentée sur la ligne de départ avec un bateau fiable et bien optimisé. Le financement du projet a été réalisé ainsi : le propriétaire a financé l’ensemble du matériel et la préparation technique du bateau, le club a pris en charge les frais d’inscription à la course; toute la logistique (hébergement, nourriture…) a été financée par l’équipage.

Aucune contribution n’a été demandée à la ville d’Agde ou à d’autres collectivités territoriales. Un partenaire privé a offert une paire de lunettes de soleil à chaque équipier et un second une chemise et un tee-shirt aux couleurs du club. Cette course a été présentée comme une compétition de haut niveau et elle était organisée sous l’égide de l’UNCL (Union Nationale pour la Course au Large) dont le sérieux et la compétence sont unanimement reconnus.

Le tarif des frais d’inscription la situait clairement dans le haut du tableau des prix pratiqués en méditerranée, ce qui laissait supposer une organisation professionnelle irréprochable. Malheureusement, les promesses n’ont pas été tenues.

Vous trouverez en annexe les dysfonctionnements qui ont été relevés tant au niveau du respect des textes réglementaires que dans l’aspect relationnel. Ce type de comportement de la part d’organisateurs ne peut que nuire à l’image de la voile de compétition et à celle de la station du Cap d’Agde.

Cette manifestation s’est résumée à un rallye croisière aux règles floues et évolutives et sans convivialité.

Par respect pour les autres équipages et les élus présents sur place, notre équipe a honoré de sa présence la remise des prix sans en perturber le bon déroulement.

A l’issue de la cérémonie protocolaire l’équipage a essayé de dialoguer avec le corps arbitral qui a refusé vertement toute discussion et n’a pas voulu répondre à nos interrogations.

Nous espérons que ces quelques remarques auront un effet constructif afin d’éviter que de telles anomalies ne se reproduisent à l’avenir. Nous restons ouverts à toute discussion ou demande de précision.

Marc SOISSONS
Président de l’ENAC
 

ANNEXE

Récapitulatif des dysfonctionnements constatés sur la Transmed 2006 par le Team ENAC

 
Aspects réglementaires :

L’avis de course fait référence aux règles de l’IYRU qui ne sont plus valables depuis plus de 10 ans.

Lors du briefing qui a précédé le départ, le Président du Comité de Course a clairement indiqué que la ligne d’arrivée serait fermée à compter du mardi 25 avril à 12H et il a demandé aux bateaux qui ne pensaient pas pouvoir respecter cette échéance de faire route au moteur pour arriver à Bonifacio dans les meilleurs délais. Or les IC (Instructions de Course) précisaient que cette échéance du mardi 25 avril à 12h était le temps limite pour le premier pour finir et valider la manche.

La durée d’ouverture de ligne et le temps limite pour finir après le premier étaient indiqués « sans objet » sur les annexes aux IC. Cette confusion a causé l’abandon prématuré de plusieurs bateaux, ceux-ci ont estimé qu’ils ne pourraient pas arriver à Bonifacio avant le mardi 12H.

Pendant la 1° étape, un bateau a mis le moteur pour rallier le port de Bandol (visible par la balise de positionnement) pour faire le plein de gazole. Il a été en communication téléphonique avec le Président du Comité de Course (ce qui était interdit par les IC), a repris la mer et a été classé sur cette manche alors qu’à l’arrivée à Bonifacio, il n’a pas passé la ligne d’arrivée comme prévu dans les IC. Au final, il figure sur le podium.

Pendant la 1° étape, des bateaux ont annoncé par VHF sur le canal officiel de la course (canal 72) qu’ils avaient eu une liaison par téléphone « Iridium » avec le PC course et que le temps limite d’ouverture de ligne était repoussé au mercredi 26 avril à 12H. Cela a rajouté encore à la confusion sur le temps limite et constitue une violation de l’interdiction de communication inscrite dans les IC.

Lors de notre arrivée à Bonifacio (7H30 le mardi 25 avril), le Comité de Course n’avait pas établi de pavillon bleu réglementaire sur le mat défini aux IC pour la ligne d’arrivée mais un chiffon mal identifiable. A 9H, un membre de l’équipage s’est présenté au local indiqué par les IC pour émarger. Le local était vide et fermé à clefs, aucun document n’était affiché. Cela a été inscrit à notre demande sur la main courante de la Capitainerie à 9h30. Nous nous sommes présentés à ce local à plusieurs reprises dans la journée, rien n’avait évolué. Ce n’est que dans la soirée qu’une feuille a été affichée à l’extérieur et nous l’avons signée immédiatement. Le lendemain, le Président du Comité de Course nous a informé qu’un concurrent avait déposé une réclamation contre nous pour défaut d’émargement. Il a refusé de nous dire quel concurrent avait fait cette démarche, ce qui est contraire à la règle 61.1 des RCV (Règles de Course à la Voile). Cette réclamation n’a jamais été instruite.

Lors du succinct briefing avant le départ de la deuxième étape, le Président du Comité de Course n’a donné aucune consigne sur la sécurité, en particulier en cas de vent fort, alors que Météo-France avait émis un BMS pour les zones Lion et Ouest Provence.

Au cours de la deuxième étape, nous avons fait escale à Marseille pour nous mettre à l’abri du mauvais temps. Nous avons utilisé le moteur auxiliaire du bateau et nous sommes amarrés à quai. Nous avons essayé de joindre le Président du Comité de Course à plusieurs reprises, en vain. Deux messages sur son répondeur sont restés sans suite.

Tard dans la soirée, nous avons pu joindre le président du club organisateur qui nous a indiqué que tous les bateaux étaient dans des ports et que la course était neutralisée. Il nous a également dit qu’aucun arbitre n’était au PC course et qu’il attendait leur décision le lendemain matin pour la suite de la course.

Le lendemain matin, le Président du Comité de Course était toujours injoignable. Le président du club organisateur a pu être joint, il nous a indiqué qu’il n’avait pas d’avis des arbitres, que selon lui la course n’avait plus de sens au plan sportif et il nous conseillait de ramener le bateau « tranquillement ». D’autres équipages ont reçu les mêmes recommandations.

Dans la nuit, à notre arrivée au Cap d’Agde, nous avons été pointé sur la ligne d’arrivée, vraisemblablement par le PC course alors que nous n’avions pas annoncé notre arrivée à la VHF (car nous pensions que toute la flotte était hors course) et qu’aucun membre du jury n’était présent sur place. Finalement, nous avons été deux bateaux seulement à être classés DNF sans avoir déposé de formulaire d’abandon.

Alors que tous les bateaux se sont amarrés et ont utilisé leurs moteurs auxiliaires, 7 concurrents ont été classés dans cette 2° étape.

Nous considérons que toute la flotte s’est mise hors course pour raison de sécurité en application de la règle 4 des RCV. En l’absence de mentions spécifiques dans les IC sur les conditions d’escale, l’utilisation du moteur auxiliaire constitue une infraction à la règle 42 des RCV et le fait de s’amarrer une infraction à la règle 45 des RCV.

Lors de la remise des prix, n’a été donné que le classement en temps compensé alors que l’avis de course prévoit (article 10) un classement en temps réel et en temps compensé. Par ailleurs l’article 10.4 du même avis de course prévoit un classement scratch sur le trajet Cap d’Agde -Bonifacio dont il n’a pas été question. Notre bateau, Chacha 3, figure dans le classement comme affilié à la SORAC alors que son propriétaire et l’ensemble de l’équipage sont licenciés et adhérents de l’ENAC et que l’inscription a été faite et payée par l’ENAC.

Aspects relationnels et conviviaux :

Cette régate avait un tarif très élevé (1100 euros dans notre cas) sans aucune commune mesure avec d’autres courses en Méditerranée bien plus prestigieuses. A ce prix là, nous pouvions espérer des réceptions « haut de gamme », une communication irréprochable et une réelle convivialité lors de l’escale à Bonifacio.

L’arrivée à Bonifacio s’est faite dans l’indifférence absolue, les deux jours sur place de même ; nous n’avons rencontré aucun responsable du yacht club local. Les représentants de l’organisation sur place et membres du bureau de la SORAC nous ont tout simplement ignorés, le Président du Comité de Course était remarquable par son absence et sa méconnaissance du programme.

En tout et pour tout nous avons été conviés à un simple et bref apéro à la terrasse d’un bar du port avec lecture d’un résultat provisoire manuscrit, sans possibilité d’y avoir accès. Un repas payant (18 euros par personne) était prévu ensuite ; nous en avons été prévenu par un autre équipage et à la dernière minute.

Nous avons informé de notre souhait d’y participer le « représentant de l’organisation sur place ». A notre arrivée dans le restaurant, il n’y avait pas de place pour nous et ce représentant ne s’est même pas « bougé de sa chaise » pour essayer de trouver une solution. C’est après l’arrivée à Bonifacio et par nos proches que nous avons appris que notre balise de positionnement avait cessé d’émettre au cours de la première étape.

Personne dans l’organisation ne s’en est préoccupé et c’est un de nos équipiers qui a du chercher la panne (cosses du fusible oxydées) et demander au comité de course de bien vouloir le remplacer. Finalement, c’est un autre équipage qui nous a donné un fusible de remplacement.

Nos proches nous ont fait part de leurs difficultés à obtenir des informations sur la course en raison de l’absence de mise à jour des sites Internet, tant de la SORAC que de la Transmed. Seul le positionnement satellite a fonctionné avec quelques erreurs minimes et une interface un peu complexe.

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