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Forum » » La Taverne du port » » Des nouvelles de "Marie Alice"


Posté : 08-10-2008 icone du post

De Las Palmas à Tenerife

Une fois les formalités d'usage faites, nous pouvons enfin nous amarrer à un ponton. Les premiers jours vont être consacrés au changement du groupe froid et toutes les petites réparations d'usage. Je me suis fait une liste que je raye à mesure. Je pense bien en avoir pour plusieurs jours pour rayer tout cela. Las Palmas est l'escale de tous les bateaux de voyage qui traversent l'atlantique ou qui descendent sur l'Afrique. La marina est très vaste et bien équipée. Dommage qu'il n'est pas encore pensé à l'équiper d'une connexion wi-fi. A part cela une place au ponton avec eau et électricité ainsi que la possibilité d'avoir des sanitaires avec eau chaude est un confort que l'on oublie après quelques semaines de mouillage. En début d'après midi nous allons avec Jo&eunl;l récupérer le groupe froid que j'avais commandé chez un ship du port. C'est un magasin d'accastillage immense avec un stock impressionnant. Je crois que c'est la première fois que je vois un magasin avec autant de choix et d'articles diverses. Ici on parle toutes les langues et une jeune femme parle un français sans accent. Ceci est bien pratique pour moi qui n'aligne pas deux mots d'espagnol. Heureusement en cas de coup dure mon ami Jo&eunl;l est la comme interprète. Normalement après Las palmas cela sera très difficile de trouver la pièce qui nous manque alors c'est vraiment l'endroit où il faut réparer toutes les petites choses qui ne vont pas. J'en profite pour faire check up complet de Marie-Alice avant les deux prochaines traversées hauturières qui nous attendent.
Les deux premiers jours sont passés à une vitesse invraisemblable ! Et pendant ce temps il y en a qui pense que l'on s'amuse !! Une fois les glaçons revenus à bord il fallait fêter cela dignement avec Jo&eunl;l et Mandi. Champagne, petits fours et fiesta furent à l'ordre du jour. Nous avions à présent quartier libre pour visiter la ville.
La ville moderne n'as pas beaucoup d'attrait par contre le centre historique vaut le déplacement. L'architecture est assez différente de tout ce que l'on a déjà pu voir dans les pays hispanisants. Les balcons de bois suspendus sur ces façades colorées ajoutent au décor une touche de jamais vu. La cathédrale et l'hôtel de ville qui lui fait face est de pure architecture coloniale espagnole. Pour finir la visite gratuite du musé de Christophe Colomb fut un ravissement pour nous piètre navigateur. Lorsque l'on compare leurs connaissances de l'époque, leurs bateaux et leurs moyens de positionnements on se dit que c'étaient de sacrés aventuriers !
Nous revenons au bateau fourbus mais heureux, les yeux remplis de nouvelles images d'une journée de marche. Les souvenirs s'accumulent au rythme des escales ce qui nous rends toujours plus avide de nouvelles découvertes. Nous allons louer une voiture pour visiter cette île verte, la première boisée depuis que nous sommes sur cet archipel. La magie d'Internet a encore frappé et nous avons fait connaissance d'un couple charmant avec lequel j'avais correspondu depuis plusieurs semaines. C'est sans doute cela aussi le charme du voyage, la rencontre des gens différents sortis du petit train train habituel du métro boulot dodo. Nous avons passé plusieurs soirées animées à nous raconter nos impressions et souvenirs de voyage. Ce second Jo&eunl;l et sa femme Françoise m'ont donnés leur adresse afin que je puisse faire réexpédier mes papiers perdus.


A ce propos l'administration française doit parler un langage peu usité. Lorsque l'on envoie un courrier pour demander un renouvellement suite à une perte d'un papier officiel, de surcroît lorsque l'on est à l'étranger, quand en plus on surligne et écrit en gras l'adresse ou il faut envoyer les documents sur le courrier recommandé d'explication, on pourrait penser à juste titre que cela suffirait. Erreur ! Malgré les plusieurs coups de téléphone passé avec ces gens là ils ont quand même réussi à me renvoyer ces documents à mon adresse française. Heureusement que nous avions fait suivre notre courrier chez une personne de confiance qui nous les a réexpédié chez nos amis l'autre Jo&eunl;l et Françoise à Las Palmas.
Encore des petites observations, Les Chronopost Espagne - France coûte 25 euros .Lorsqu'il part de France pour aller dans l'autre sens c'est 50 euros. Je pense que cela doit être l'avantage du service publique à la française que tout le monde nous envie !! Selon les dires de ceux qui y travaillent !!
Bref il y en aurait long à dire et les voyage nous ouvrent les yeux qu'il serait peut être préférable de laisser fermés pour éviter de s'énerver.
Apprécions notre voyage et oublions toutes ces conneries franchouillardes pour éviter les maux d'estomac. A cette heure- ci nous avons récupéré nos papiers et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Le programme est à la visite de l'île. Jo&eunl;l N°1 de nos amis de croisière nous mène un train d'enfer. Habitué aux choses carrées il nous a planifié une visite au pas de charge avec la voiture de location. Il faut dire que l'île étant très montagneuse les route serpent beaucoup et il est difficile de faire beaucoup de kilomètre en une journée.
La première visite de l'île sera consacrée à la partie Nord Ouest et la découverte de quelques petits bourgs sympathiques ainsi que des points de vue sur la mer assez époustouflant.
La fin de la journée sera réservée à l'avitaillement pour trois à quatre mois. Ce n'est pas chose simple ! Mais voilà à présent Il faut faire rentrer ces deux caddies pleins à ras bord dans les coffres sous les banquettes de Marie-Alice. La tache complexe sera quand même réalisé en encastrant les provisions les une dans les autres. Si ça continue il va falloir remonter la ligne de flottaison !!Le plus rigolo a été le parcours du super marché au bateau avec la mégane de location. À 5 personnes le coffre plein il fallait faire rentrer trois caddies de provisions. Chaque personne avait un monticule de sac remplis sur ses genoux. Finalement on se serait cru revenu au Maroc.
Quel dommage que le soleil ne soit pas au rendez- vous pour notre deuxième journée d'excursion.
Gran Canaria est une île très montagneuse qui accroche les nuages et malheureusement cette journée d'excursion a été un peu gâchée par ces derniers. Cependant nous avons quand même pu apprécier le relief impressionnant de cette île. Malgré la visibilité médiocre on a pu voir des canyons vertigineux et les différences de végétations boisées au nord et arides au sud. Cette île mérite réellement que l'on s'y attarde. Dommage que le temps nous rattrape et que nous soyons obligé de partir. La grande organisation anglo-saxonne de l'ARC qui organise la traversée de l'atlantique en troupeau (350 bateaux) réserve le port de Las Palmas ce qui à pour conséquence d'obliger la capitainerie à virer tous les bateau qui ne font pas parti de cette organisation le 1er Octobre. Bref entre la pression du port et celles de nos potes nous quittons à regret cette île avec un goût de pas assez

Nous abandonnons le port de Las Palmas le jeudi deux octobre au matin pour cette escale de 55 miles. Passé la jetée du port une forte houle nous attend. Il nous faut contourner l'île par le nord pour traverser sur Tenerife. Le vent dominant nord Ouest d'une quinzaine de nœuds nous oblige de tirer un bord au pré serré dans cette houle. Marie Alice tangue tape mais ne rechignent pas à la tache. C'est le capitaine qui prend le mal de mer. Enfin le supplice ne dure pas très longtemps, passé les secs de Las Bajas nous pouvons prendre une amure plus confortable. Nous avons un vent de travers qui va adonner tous le long de la journée. La houle progressivement diminue et nous glissons à une moyenne de 6 nœuds jusqu'au port de Santa cruz de Tenerife. Lorsque l'on arrive en bateau un impressionnant auditorium peut nous servir d'amer. On a l'impression d'avoir une copie de l'auditorium de Sydney en plus petit. Il est 18 heures et la visite de la ville sera au programme du lendemain matin.
Apres une fausse grâce matinée (9h30) nous allons confirmer la location de la voiture pour le lendemain et nous sommes prêt pour visiter cette ville.
Santacruz est une ville typique très fleurie avec de nombreuses places et d'espaces piétonniers. C'est agréable d'y flâner. Beaucoup de bâtiments publics sont de style art déco. Les façades canariennes multicolores sont omniprésentes pour nous rappeler leurs origines. Cette ville est une invitation à la promenade bucolique. De nombreuses places arborées, de nombreuses statues, des parcs boisées ainsi que des nombreuses fontaines nous engagent à vagabonder. C'est seulement à 14 heures que nous rentrerons au bateau. Cette fois-ci nous nous sommes vraiment mis à l'heure espagnole. L'après midi sera réservée à la sieste nous verrons après. Les journées passent sans que l'on s'en aperçoive. Il est déjà l'heure de prendre l'apéritif ! Demain est un autre jour. Le Teide nous attendra bien du haut de ses 3700 mètres en espérant que le soleil soit au rendez-vous.

A 8 heures 30 je vois déjà Jo&eunl;l arpenter le ponton prêt à partir sur les starting blocs. L'itinéraire est organisé au stabilo sur la carte et les articles des guides sélectionnés afin de ne pas perdre de temps. Nous quittons Santa cruz avec l'autoroute qui va nous mener pratiquement à notre première étape Orotava. A la sortie d'un virage le Teide est là ! Majestueux au dessus de la forêt endémique canarienne. Les ciels dégagés étant rare dans ces îles qui accrochent les nuages de l'atlantique nous décidons de rejoindre tout de suite l'itérative des crêtes. La route serpente dans la forêt ou nous apprécions les essences les plus diverses. Apres les palmiers ou autres dragonniers cernés par les cactus, c'est le tour des eucalyptus. A mesure que nous prenons de l'altitude les essences changent. A présent ce sont des châtaignés qui ne vont pas tarder à laisser la place aux pins. Le premier col à 1800 mètres nous fait laissé derrière nous la végétation des forêts. Nous rentrons dans une caldera immense de 35 km de diamètre ou trône le fameux pic du Teide. Il s'agit du dernier cône de ce volcan à 3700 mètres. Autour la nature c'est déchaînée en découpant les roches comme des dentelles. On observe les formes les plus bizarres qui ont inspirés les locaux. C'est ainsi que nous pouvons admirer le soulier de la reine. Le minéral nous fait un festival de couleur entre le vert et le blanc de certaine veine de la roche pour nous éblouir d'éclats d'obsidienne. Après cette débauche d'images surréaliste nous revenons sur nos pas pour aller déjeuner à Ortava. Cette ville qui était un des anciens centres les plus importants de l'île est restée authentique. La vieille ville a gardé une harmonie architecturale mettant en valeur ses anciennes façades typiquement canariennes. Les architectes fous n'ont pas encore sévis dans ce quartier historique. Nous sommes surpris depuis que nous avons débarqué sur Tenerife par le nombre de jardins et de places arborées souvent agrémentées de fontaines. Le repas terminé nous nous dirigeons vers la playa de las Théresitas, au nord du village de Taganana C'est une magnifique plage de sable blond qui est venu directement du Sahara finir son exode au creux d'impressionnantes falaises. Le village de Taganana me fait pensé aux villages arabes accrochés à une colline avec des façades colorées. Nous terminerons cette journée par une petite excursion dans l'extrême nord de l'île où le minérale nous a encore joué une symphonie de crêtes impressionnantes s'élevant comme des aiguilles posées sur la mer. C'est ainsi que nous nous sommes arrêtés au mirador de l'anglais ou nous pouvons jouir d'une vue sur la mer couvrant les deux versant de l'île.
Après cette journée bien remplie nous rentrons au bateau, fourbus mais heureux les yeux remplis de nouvelles images inoubliables. Demain sera un autre jour.

Le programme de cette journée sera moins dense cependant nous avons besoin de prendre des renseignements sur nos prochaines escales.
Avant de traverser sur la Gomera il sera judicieux de faire une halte au sud de Tenerife afin de couper cette étape en deux. Nous avions lus sur les guides la possibilité d'un mouillage derrière la montana roja en cas de vent dominant Nord est. Lorsque nous sommes arrivés sur la plage en voyant les déferlantes et la houle qui contournait allégrement ce relief nous avons vite compris que c'était le genre de mouillage rock and roll que nous apprécions que très modérément. En route pour le plan B , le port de Las Galetas . Nous retrouvons dans cette partie de l'île tout ce que le tourisme de masse peut faire de plus laid. C'est dans le sud de l‘île que nous retrouvons nos rôtissoires à teutons. Lorsque l'on passe les barres de bétons et autres bunkers nous pouvons accéder à ce petit port. Apparemment quelques bateaux de voyages y sont en escales et le port ne parait pas surchargé. Apres renseignements pris sera cela une excellente escale pour notre transhumance sur la Gomera.
Nous pouvons à présent nous consacrer à la partie touristique de la journée. C'est ainsi que nous nous dirigeons vers Los Christianos pour voir Los gigantes les célèbres falaises qui plongent dans la mer. Lorsque l'on arrive à se frayer un chemin dans tout ce dédale de béton, de touristes et d'échoppes aux odeurs de frites en faisant abstraction de la musique tonitruante des bars, on arrive sur la petite plage de sable noir. Là, la civilisation s'arrête et le minéral reprends ses droits. Le spectacle est époustouflant et nous en profitons pour y faire une halte déjeuner. La route qui nous ramène par l'extrême sud serpente dans un dédale invraisemblable de pic et de canyons qui plongent dans la mer. Nous rentrerons au bateau avec la sensation d'avoir une nouvelle fois vu des choses d'exceptionnelles.
Seigneur météo nous jouant à nouveau des tours, après des prévisions prises sur Internet nous annonçant un coup de vent pour la fin de la semaine, nous décidons de rester à Santa cruz le temps qu'Eole se calme et nous réserve de meilleurs hospices. La Gomera nous attendra bien une semaine.

Richard Bessenay
Comité de rédaction
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