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Des méduses impressionnantes repérées aux abords des plages

samedi 30 juillet 2016

Sujet : Midi Libre

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Photo MAX BERULLIER

Midi Libre 30/07/2016

Dans l'Hérault, notamment, des rhizostomes ont été repérés en surface. Mais rassurez-vous, ces grosses méduses côtières ne piquent pas.

"Elles sont énormes ! Comme des gros steaks d'au moins deux kilos, c'est vraiment impressionnant", s'esbaudit ce père de famille à Palavas-les-Flots. Sur la station balnéaire, mais aussi sur une bonne partie du littoral, héraultais notamment, d'impressionnantes méduses sont visibles depuis le début de l'été, et plus encore cette semaine, échouées sur le sable, mais aussi dans les ports, comme à Sète ou au Grau-du-Roi. De quoi intriguer les enfants et inquiéter les parents...

La bonne nouvelle ? Cette espèce, le rhizostome, respecte l'adage selon lequel plus la méduse est grosse, plus elle est inoffensive ! Certaines toutes petites sont mortelles, comme aux Philippines. Avec celles qui déferlent actuellement sur notre littoral, appelées “poumons de mer” ou méduses “choux-fleurs”, vous ne risquez quasiment rien.

Les monstres

Les grosses méduses de notre côte sont certes impressionnantes, mais que dire de celles qui pullulent en Asie et notamment au Japon : elles font plus de 2 m de diamètre pour 200 kg !
Spectaculaires mais pas urticantes

"Les rhizostomes vivent en Méditerranée et en mer Noire. Ils sont reconnaissables à leur corps blanc laiteux et surtout à leur liseré bleu violet sur les pourtours de l'ombrelle, le “chapeau”. Il n'y a pas de tentacules mais uniquement huit bras fixés au centre de la méduse, qui peut mesurer, pour les plus grandes, jusqu'à un mètre de diamètre", détaille Margaux Chauvin, chargée de mission au sein de l'association d'écologie participative Cybelle Planète, qui vient de lancer une application d'observation en mer (OBSeMER). "Ils ne sont pas très urticants, sauf pour les personnes extrêmement sensibles."

Pour Laurent Sagnimorte, responsable SNSM (Société nationale de sauvetage en mer), en charge de quinze postes de secours dans l'Hérault, le constat est clair : "Personne n'est venu se faire soigner pour des piqûres de méduse ces derniers jours, on en voit quelques-unes, elles sont spectaculaires mais pas urticantes."

"Un signal du dérèglement climatique en cours"

Conseil est quand même donné de ne pas les toucher. Et de ne pas les confondre avec d'autres espèces moins “sympathiques” (lire ci-contre). Mais ce n'est pas “l'année des méduses”, ces choux-fleurs étant plutôt présents vers la Côte d'Azur, à l'instar de toutes les autres espèces, comme en atteste la cartographie au jour le jour du site de l'Acri, portail d'observation des méduses en Méditerranée. La raison ?

"Les courants font qu'elles partent au large puis reviennent vers Nice et non pas dans le golfe du Lion", précise Fabien Lombard, chercheur au Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (Alpes-Maritimes). "Ce sont des méduses côtières, elles sont plutôt en surface parce qu'elles se nourrissent de plancton et recherchent des zones riches, c'est propice à la pullulation."Pour ce grand spécialiste, il y a des années avec, d'autres sans et les études n'expliquent pas encore le pourquoi. Même si le réchauffement climatique et la pollution ne sont pas à écarter : "Les méduses sont malheureusement un signal visible du dérèglement climatique en cours", estime justement Margaux Chauvin.

Les urticantes

Les rhizostomes que l’on aperçoit en ce moment sont quasi inoffensifs (même s’ils peuvent poser des soucis aux pêcheurs qui les prennent dans leurs filets) et ils n’auraient qu’un seul prédateur, les tortues. A contrario, d’autres espèces de Méditerranée peuvent vous laisser un souvenir cruel... Comme l’aurelia aurita, qui provoque une petite inflammation, mais surtout la pelagia (photo ci-dessous), méduse rose violet, commune sur le littoral, dont les fils provoquent, certains étés, de sévères brûlures, cloques ou poussées de fièvre.

Que faire ?

En cas de contact urticant avec des méduses, chacun y va de sa petite astuce pour limiter les souffrances. Il faut bien entendu ne surtout pas frotter la zone concernée, ni mettre d’alcool, mais essayer d’enlever avec une pince les fragments sur la peau ou, autre conseil, gratter la zone concernée avec une carte de crédit. Et rincer, non pas à l’eau douce, mais à l’eau de mer, plutôt chaude, ou avec du vinaigre en cas de grosse attaque.

YANICK PHILIPPONNAT




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