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L'Amadeus ne peut pas rejoindre L'Hermione

mercredi 06 mai 2015

Sujet : Midi Libre

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Le morutier sétois restera donc, de guerre lasse, en Méditerranée.© D.R

Midi Libre 05/05/2015

Le bateau sétois jette l'éponge en raison de la réglementation américaine.

Si L'Hermione - cette réplique du navire de La Fayette - vient d'arriver aux Canaries, c'est cuit (cuit) pour que l'Amadeus le rejoigne. Le morutier sétois avait été choisi par le yacht-club de la Marine Nationale, basé à Toulon, pour être une sorte de navire pilote de la glorieuse frégate française à travers l'Atlantique puis tout au long de ses escales américaines.

Les règles de sécurité communiquées tardivement

"Ce n'est pas de gaieté de cœur que nous sommes obligés d'annuler notre voyage aux côtés de l'Hermione", explique Jean-Christophe Causse, le capitaine de l'Amadeus, qui a attendu jusqu'au dernier moment pour se décider. Et de préciser "nous avons été informé trop tardivement des règles de sécurité qu'exigent les douanes américaines pour recevoir des visites à bord, ce qui constituait notre principale ressource pour équilibrer notre budget."

En gros, et pour résumer, la réglementation des Etats-Unis impose que ces visites doivent être accessibles à tout le monde. Il aurait donc fallu “grignoter” des éléments du pont de ce bateau classé d'intérêt patrimonial pour que les fauteuils roulants puissent circuler. Des toilettes spéciales devraient également être installées tout comme deux passerelles réglables. En outre, l'Amadeus devait fournir un certificat de franc-bord et un document officiel de moins d'un an prouvant l'épaisseur de la coque. Trop tard et trop cher pour le budget.

Et encore, Jean-Christophe Causse a appris les détails de cette réglementation à la lecture d'un mail entre l'équipage de L'Hermione et ceux des “coast-guards” américains. Car la réplique française a connu les pires difficultés pour être acceptée sur les côtes américaines. Pour les mêmes motifs. "Elle n'a reçu son feu vert que quinze jours avant de partir", précise le capitaine sétois.

Les demandes de dérogations rejetées

Toutes ses demandes de dérogations, appuyées par les responsables américains de la flotte de vieux gréements, ont été rejetées. "Le navire s'est préparé tout au long de l'année pour ce voyage de 9 000 milles (17 000 km, NDLR), mais c'est prendre un trop grand risque d'amende ou même de saisie si nous étions imparfaitement en règle, commente Jean-Christophe Causse. C'est comme ça. Mais il n'est pas dans notre propos de critiquer les règles de sécurité demandées."

Le navire sétois, l'un des deux derniers morutiers français, va donc rester en Méditerranée. Un terrain de “jeu” plus petit. Mais sympa.

PHILIPPE MALRIC




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