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Revue Presse : Voiliers de tradition : quel avenir après l´Escale à Sète ?

Derrière chaque navire amarré ce week-end, le labeur de centaines de bénévoles suffira-t-il ?
(V. DAMOURETTE)

Midi Libre 20/04/2014

Les rassemblements de vieux gréements sont indispensables pour susciter l'intérêt du grand public mais ne suffiront pas à garantir la pérennité de la flotte.

Y pas à dire. Un vieux gréement, c’est beau. Et ça a une telle aura, avec ça. Côté imaginaire, tout le monde y trouve son compte. Enfants comme parents. La preuve encore samedi, pour le lancement de cette 3e édition d’Escale à Sète, qui s’est incontestablement hissée au rang de référence en tant que vitrine du patrimoine maritime.

Mais que trouve-t-on vraiment derrière la vitrine ? Donne-t-elle vraiment la mesure des efforts déployés pour que tel “pointu” languedocien, telle “catalane”, tel bateau bœuf ou autre tartane, retrouvent la mer ? Pas sûr.

Car si l’on excepte le train de vie princier des Sedov, Kruzenshtern, etc., “navires d’état”, la remise à flots de la plupart des bateaux qui ont mis ce week-end le cap sur Sète fut toujours un labeur de très longue haleine. Parsemé de satisfactions, certes, mais aussi de pas mal de galères.

L’avenir de ce patrimoine maritime

Aussi une telle manifestation, si réussie soit-elle, pose également la question de l’avenir de ce patrimoine maritime. Lequel repose essentiellement sur un tissu d’associations aussi méritantes que disparates, qui peinent à joindre les deux bouts, à fédérer leurs efforts, à mutualiser les moyens...

"C’est bien simple, derrière chaque bateau à restaurer on trouve une association, résume Samuel Villevieille, chargé de mission patrimoine maritime au conseil général des Pyrénées Orientales, qui s’exprimait samedi au Café Saint-Clair. Sur le littoral roussillonais, il y en a au moins une par commune, jusqu’à quatre à Banyuls !" Sans compter celles de l’Aude, de l’Hérault, du Gard, etc. Associations qui, pour se connaître et échanger, travaillent néanmoins chacune dans leur coin. Peu de solutions, du reste, à cette déperdition d’énergie...

L'énergie des associations

En Catalogne espagnole, on semble avoir opté pour un réseau de musées : on en compte plus d’une dizaine. Intéressant, mais figé, de l’avis de beaucoup. En Languedoc-Roussillon, on notera entre autres le travail de l’association Voile latine de Sète et du bassin de Thau, les prouesses du charpentier de marine Yann Pajot, à Narbonne.

Mais aussi l’initiative du duo Martin-Luc Bonnardot / Samuel Villevieille. Financés par le Département (des P.-O.), la Région, l’Etat, ils ont créé, à Paulilles, un embryon de centre de ressources autour de la charpenterie marine et des navires de tradition. Là, sur la Côte Vermeille, dans une ancienne usine d’explosifs qu’ils ont baptisée L’Atelier des barques, ils sont aujourd’hui en mesure d’accueillir à la fois des jeunes en formation et des associations.

"La difficulté est parfois de trouver des chantiers où placer les jeunes en formation de CAP et BEP option charpenterie marine ou Bac pro de charpentier de marine, confie Samuel Villevieille. A Paulilles, nous leur fournissons les outils, le bateau et les conseils de notre charpentier (Martin-Luc Bonnardot, Ndlr)." Quant aux associations, elles peuvent loger là l’objet de tous leurs soins et le restaurer in situ en profitant de plusieurs avantages. Parmi ceux ci : les commandes groupées de bois à des fournisseurs.

Former les jeunes

Or, cette ébauche de pôle de compétences n’aura d’avenir que dans la mesure où les voiles latines en auront également. Et là, plusieurs pistes semblent ouvertes.

Car s’il apparaît nécessaire de former les jeunes aux savoirs nécessaires pour réparer ces navires, il faut ensuite les faire vivre, et naviguer. Une maîtrise dont disposent essentiellement de vieux passionnés, raison pour laquelle il apparaît essentiel à beaucoup d’envisager la catalane, le pointu, etc., dans leur aspect... sportif.

En somme, régater à leur bord pourrait permettre de les sauver, puisque pêcher avec est aujourd’hui inenvisageable. Mieux : certains ont choisi, comme cela fut fait à Palavas, de créer de toutes pièces des navires à voile latine un peu plus manœuvrants, en vue de relancer l’intérêt des voileux pour l’ensemble de ces bateaux.

Enfin, on note çà et là des initiatives originales, telle celle de L’Atelier des barques justement, qui a pour sa part voulu doubler la restauration du Libre-penseur, une catalane de 10,60 m, d’une expérimentation écolo : équipé d’un “pod” (petit moteur) électrique qui se glisse sous le bateau et qui se recharge via l’éolien ce navire plus que centenaire sera, sous voile comme au moteur, “zéro rejet”, et éventuellement recyclable. Dans un siècle.

PATRICE CASTAN



Publié le : Lundi 21 avril 2014